Abdul Alhazred

 

Abdul Alhazred (surnommé l'Arabe Fou ou Poète Fou) a vécu à l’époque des califes Omeyyades vers l’an 700 à Sannaa, au Yémen.

 

C’est un poète et savant qui fut poursuivi par les musulmans pour hérésie. Il a bien existé, et on raconte qu'il a pu voir des apparitions.

 

Obligé de se cacher durant la plus grande partie de sa vie et poursuivi par les milices islamistes, l'Arabe Fou fut considéré comme un grand visionnaire au même titre que Nostradamus et rendu connu par Lovecraft.

 

Abdul visita les ruines de Babylone et les souterrains de Memphis.

Il passa dix années dans la solitude du grand désert au sud de l'Arabie, le Roba el-Khaliyeh (ou « Espace vide» des anciens) et le Dahna (ou « Désert écarlate») des arabes modernes.

 

On dit que ce désert est habité par des esprits qui protègent le mal et des monstres de mort.

Ceux qui prétendent y avoir pénétré racontent qu'il s'y produit des phénomènes étranges et surnaturels.

 

On raconte aussi beaucoup de choses sur sa folie. Abdul prétendait avoir vu la fameuse Irem, la cité des Piliers, et avoir trouvé sous les ruines d'une certaine cité du désert les annales et les secrets d'une race plus ancienne que l'humanité.

 

Pendant les dernières années de sa vie, Alhazred vécut à Damas, où il écrivit le célèbre livre « Al Azif ».

Azif est un mot utilisé par les arabes pour désigner les bruits émis la nuit par les grillons ou les insectes et qui est supposé être le murmure des démons.

 

 

Le livre est surtout connu pour ses descriptions de l'humanité avant le déluge. Alhazred semble avoir eu accès à de nombreuses sources aujourd'hui perdues qui font allusion à Genèse ou l'apocryphe Livre d'Enoch, ou à d'autres sources mythologiques. 

 

Alhazred a eut recours à des techniques magiques douteuses pour clarifier le passé, mais il a aussi partagé l’esprit critique des écrivains grecs du 5e siècle avant JC tels que Thucydide, et avait une volonté d'explorer les significations des récits mythologiques et sacrés.

Abdul Alhazred dessiné par Crodeart

 

Il estimait que de nombreuses espèces en dehors de la race humaine ont habité la Terre, et que beaucoup de connaissances ont été adoptée par l'humanité par les rencontres avec des êtres venus "au-delà des sphères" ou "d'autres sphères". 

 

Il a partagé avec certains néoplatoniciens la croyance que les étoiles sont similaires à notre soleil, et ont leurs propres planètes invisibles avec leurs propres formes de vie, et pour lui ces êtres faisaient partie d'une hiérarchie cosmique d’évolution spirituelle. 

 

Il était également convaincu qu'il avait contacté les êtres qu'il appelait les "Anciens" en utilisant les invocations magiques, et il avertissait des pouvoirs terribles qui attendent à nouveau de réclamer la Terre.

 

Il a interprété cette croyance à la lumière de l'Apocalypse de Saint-Jean, mais en sens inverse de sorte qu'à la fin les bêtes triomphent après une grande guerre dans laquelle la terre est ravagée.

  

A Damas, des rumeurs terribles et contradictoires circulaient concernant sa mort ou sa disparition, en 738.

Son biographe, Ibn-Khallikan, raconte qu'il aurait été saisi en plein jour par un monstre invisible et dévoré de façon horrible devant un grand nombre de témoins glacés de peur.

 

"la déplaisante fin de l'arabe fou Abdul Alhazred"

par Keren Or

 

Les "anciens" :

 

Selon Alhazred, les Anciens étaient des êtres d’"au-delà des sphères", probablement les sphères des planètes, et dans la cosmographie de cette période, cela signifierait la région des étoiles fixes ou au-delà. 

Il n’a pas inventé la croyance des « anciens », qui faisait partie des traditions existantes.

 

Les anciens étaient surhumains et se sont accouplés avec les filles des hommes et engendrèrent des enfants monstrueux. Ils donnèrent la connaissance interdite à l'humanité. 

 

C'est pratiquement identique aux sources juives sur les Nephilims (les géants de la Genèse). Le mot signifie littéralement «ceux qui sont tombés" et qui est dérivé du verbe hébreu « naphal ».

"Ceux qui sont tombés" étaient les "fils de Dieu" : les  anges déchus de la Bible.


« Lorsque les hommes eurent commencé à se multiplier sur la face de la terre, et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils choisirent. 

Alors l'Eternel dit : Mon esprit ne restera pas à toujours dans l'homme, car l'homme n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans.

Les géants étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et qu'elles leur eurent donné des enfants: ce sont ces héros qui furent fameux dans l'antiquité. »

(Genèse 6, 1-4)

  

Les démons sont présents dans les traditions arabes qui traitent des Djinns : une race d'êtres surhumains qui existait avant la création de l'humanité. Le Djinn a été créé par le feu, les contes populaires leur donnent des pouvoirs surnaturels (Mille et une nuit, Aladdin). 

 

Au temps d’Alhazred les traditions anciennes les plus sombres évoquaient les Djinns, et les magiciens arabes ("de muqarribun") tentaient d'acquérir des connaissances interdites et puissantes grâce au commerce avec les Djinns.

 

Le livre du Necronomicon jusqu’à nos jours :

 

Aujourd’hui il existe plusieurs versions réécrites du livre.

L’écrivain Lovecraft s’y est beaucoup intéressé et l’a cité dans 13 de ses nouvelles. Il y fait référence comme un livre de culte, de magie ou une histoire du « temps des grands anciens ».

 

En l'an 950, le livre « Al Azif », qui avait circulé en secret parmi les philosophes de l'époque, fut secrètement traduit en grec par Théodorus Philetas de Constantinople, sous le titre de « Necronomicon ».

 

Pendant plus d’un siècle, à cause de lui, se déroulèrent certaines expériences terribles (car le livre contient des incantations pour communiquer avec les démons), de sorte que le livre fut interdit et brûlé par le patriarche Michael en 1050.

 

Après cela, on n'en parla plus que furtivement mais, en 1228, Olaus Wormius en fit une traduction latine, qui fut imprimé deux fois, l'une au XVIème siècle, en lettre noires (en allemand vraisemblablement), en l'autre au XVIIIème siècle (probablement en Espagne).

 

L'ouvrage dans sa version grecque comme dans sa version latine, fut interdit par le pape Grégoire IX en 1232, peu après sa traduction en latin qui avait attiré l'attention.

 

Johannes Hispalensis, médecin juif converti et membre de l'école des traducteurs de Tolède, acquit en 1164 les ouvrages de la bibliothèque de l'Andalousien Ibn Yulyul, datant de la seconde moitié du Xe siècle.

Parmi les textes médicaux et botaniques, Johannes trouva une copie d' « Al-Azif ».

Peu enclin à des poursuites religieuses, il donna le livre au savant Abd-Al-Kadir Guilânî. Etant un musulman profondément dévot, il réalisa la nature blasphématoire du livre et, partagé entre son devoir religieux de le détruire et la contrainte paradoxale de la plupart des savants de préserver les écrits, Al-Kadir scella le livre et le confia à Abdel Haqq, secrétaire du calife de Córdoba.

Peu de temps après, il sombra dans un coma délirant et mourut en 1166.  

L'Al Azif doit être resté à Córdoba lorsque la ville fut reconquise par les chrétiens en 1236 et la bibliothèque du Mezquita déplacée par Alonso de Ojeda à Salamanque. Au XVIe siècle, León de Sagredo traduisit l'Al-Azif de Salamanque sous le nom « El Libro De Los Antiguos Demonios Escrito por el Arabe Abdul Hazred » (qui veut dire « Le livre des anciens démons écrit par l’arabe Abdul Hazred).

 

En 1559, l'Index de la Sainte Inquisition - la liste des livres interdits - inclut cette traduction dans la liste des livres hérétiques.

Plus tard, en 1623, le tribunal de Tolède, sur la requête de l'Inquisition ordonnait sa destruction par le feu.

 

Des textes latins qui restent, l'un (du XVIème siècle) serait enfermé au British Museum et l'autre (du XVIIIème siècle) est à la Bibliothèque nationale de Paris.

 

La traduction du livre en anglais a été faite par le docteur Jhonn Dee, occultiste, cryptographe et "devin" personnel de la reine Elizabeth 1er, au 17e siècle. 

On retrouve encore bien d’autres traductions, extraits ou manuscrits dans le monde mais on ne sait plus si toutes ces traductions sont bien conformes à l'original.

Les "anciens" ou "démons" présents dans le Nécronomicon

Azatoth 
Le chaos primitif siégeant au centre de l'infini ; informe et impossible à reconnaître. L'animateur des ténèbres, le désordre. Le destructeur de pensée et de forme. L'antithèse de la création, l'aspect complètement négatif du feu élémentaire.

 


Yog-sothoth 
Le "Tout-Un", corégent d'Azatoth; véhicule du chaos. Manifestation extérieure de l'expression primitive. Porte du vide par laquelle doivent passer "ceux qui viennent d'ailleurs". L'intelligence active extérieure de celui qui restera toujours enfermé dans des ténèbres impénétrables. 

 


Nyarlathotep 
Le chaos rampant, mouvant, l'Ether qui sert de médiateur entre les différents aspects des Vénérables Anciens, Il est le réceptacle de leurs volonté combinée, leur messager et serviteur - pouvant exister sous n'importe quelle forme à n'importe quel endroit et à n'importe quelle époque.


Hastur 
La voix des Vénérables Anciens. Le Vengeur et Destructeur, celui qui marche sur le vent et que l'on ne doit pas nommer.

Cthulhu 
Maître des profondeurs intérieures, initiateur des rêves. Parmi les éléments, Cthulhu est représenté par l'eau, et astrologiquement par le scorpion connu des Akkadiens sous le nom de Girtab -celui qui attrape et pique celui devant lequel on doit s'incliner.

Il fut cité par l’écrivain Lovecraft plus tard qui donna naissance au mythe du Cthulhu, monstre des mers.

 


Shub-niggurath 
La Grande Chèvre Noire des Bois avec un millier de petits. Manifestation terrestre de la puissance des Vénérables Anciens. Le dieu du sabbat des sorcières.

 

 

Prophéties :

 

La fin brutale de l'islam a été annoncée par Abdul Alhazred,  dans son ouvrage le Necronomicon, au dernier chapitre :

 

Il explique qu’une créature diabolique s’est endormie au fond de la Cité Perdue aux Milles Colonnes engloutie sous le désert pourpre du Dhana dans la péninsule Arabique, et qu’elle détruira toute la région à son réveil. 

 

La Mecque considérée comme une cité maudite pour avoir vu naître l’infâme et barbare Mahomet, (termes utilisés par le prophète Abdul), serait la première à disparaître.

Abdul Alhazred prévoit qu’un grand séisme secouera la Péninsule Arabique et qu’une guerre totale anéantira l'islam après quinze siècles de barbarie et d'obscurantisme.

 

La date donnée par Abdul pour l'effondrement de l'Islam, correspond à la seconde décade de notre siècle.


Mais pour lui, à l’inverse de la Bible, à l’issue du combat final les bêtes (les anciens, les anges déchus ou démons) gagnent.

 

Sources :

 

« Grimoires : A History of Magic Books”,  Owen Davies, Oxford, Oxford University Press, 2009 

 

“The Necronomicon Files : The Truth Behind The Legend”, David Harms et John Boston, Weiser Books, 2003 (1re éd. 1998)

 

“The Necronomicon : Selected Stories and Essays Concerning the Blasphemous Tome of the Mad Arab”, Robert M. Price, Oakland, Chaosium, novembre 1996 (1re éd. 1996)

 

 

 

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