Saint François d’Assise



Giovanni di Pietro Bernardone est né en 1181 et mort le 3 octobre 1226 à Assise.

 

Il était un des sept enfants de Pietro Bernadone dei Moriconi, très riche drapier d'Assise et de Dona Joanna Pica de Bourlémont, femme pieuse issue de la noblesse provençale.

 

Son père avait épousé sa mère en secondes noces en 1180 après un veuvage.

 

À sa naissance, alors que son père était en France pour négocier draps et étoffes dans les foires de Provence et de Champagne, sa mère le fit baptiser sous le nom de Giovanni.

 

De retour de son voyage en France où il avait fait de très bonnes affaires et en hommage à ce pays, son père, lui donne le nom de Francesco (François : français), qu’il gardera et par lequel il sera mondialement connu.

 

Dans les années 1190, il suivit des cours dans l'école de chanoines de l'église San Gorgio à Assise où il apprit le latin.

 

Destiné à seconder son père et probablement à lui succéder, il quitta l'école à 14 ans et entra dans la corporation des marchands.

 

Francesco vivait alors une jeunesse dissipée marquée par les aspirations de son époque.

Il menait la "dolce vita" (belle vie) et organisait des sorties avec ses amis.

 

Il commit peut-être à cette époque le péché de chair comme le suggère son Testament.

À l'époque des révoltes communales avec les bourgeois aspirant à la noblesse, il fit la guerre à la noblesse d'Assise et de Pérouse.

 

La défaite des Assisiates, en novembre 1202 sera pour lui suivie d'une année d'emprisonnement.

 

Le silence, la captivité et la maladie (début de tuberculose) l’amenèrent à réfléchir. Il fut libéré grâce à l'argent de son père et après son retour à Assise, dut calmer ses ardeurs.

 

Sa conversion, réalisée en plusieurs temps, s'est faite à travers une longue maladie qui l'immobilisa une grande partie de l'année 1204 et par la grâce.

 

Alors qu'il rêvait toujours d'acquérir le rang de noblesse par de hauts faits d'armes et d'être adoubé chevalier, il s'apprêtait à rejoindre l'armée de Gauthier de Brienne mais un songe fait à Spolète lui fit abandonner ce projet.

 

De retour à Assise, il abandonna peu à peu son style de vie et ses compagnons de fête et fréquentait de plus en plus souvent les chapelles du Val di Spoleto.

 

En 1205, il avait 23 ans. Alors qu'il était en prière devant le crucifix de la Chapelle Saint Damien, selon la légende, Francesco entendit la voix du Christ lui demandant :

« François, va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruine ».

 

Prenant l'ordre au pied de la lettre, il se rendit à la ville voisine de Foligno y vendre des marchandises du commerce de son père pour pouvoir restaurer la vieille chapelle délabrée.

 

Il dépensait également beaucoup d'argent en aumônes.

 

A ce moment il croisa la route d’un soldat pauvre, à qui il fit tout de suite présent de ses habits neufs.

 

La nuit suivante, il vit en songe un grand palais défendu par des armes marquées du signe de croix, il reçut alors la promesse que tout ce qu’il voyait serait un jour à lui, et aux soldats enrôlés sous ses ordres.

 

A son réveil, il avait une grande joie et disait « Je sais que je dois être un jour un grand prince. »

 

 

Furieux des excentricités de son fils, Pietro Bernardone exigeait qu'il lui rende des comptes de tout cet argent dépensé et ne craignait pas de l'assigner en justice pour le déshériter.


Procès de Saint François

 

Francesco, se réclamant d'un statut de pénitent qui le faisait échapper à la justice laïque, fut de ce fait convoqué par l'évêque d'Assise.

 

Lors de son audition sur la place d'Assise, au printemps 1206, François rendit alors l'argent qui lui restait, ainsi que ses vêtements et se retrouvant nu, il dit à son père et à la foule rassemblée :

 

« Jusqu'ici je t'ai appelé père sur la terre ; désormais je peux dire :

Notre Père qui êtes aux cieux, puisque c'est à Lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi ».

 

L'évêque d'Assise, l'enveloppant de sa cape, couvrit sa nudité, non par pudeur, ce geste signifiant que l'Église le prenait sous sa protection.

 

François partit pour Gubbio. Revenant à Assise vers l'été 1206, il mendia pour obtenir de la population des pierres nécessaires à la reconstruction et restaura successivement les chapelles de San Damiano, de San Pietro, et de la Portioncule.


 

Le 12 octobre 1208 (fête de saint Luc) ou le 24 février 1209 (fête de saint Mathias), dans la chapelle de la Portioncule (La Porziuncola), François comprit enfin le message de l’Évangile et, de converti, devint missionnaire.


Il décida alors d'« épouser Dame Pauvreté », se consacrant à la prédication et gagnant son pain par le travail manuel ou l'aumône.

 

Il changea son habit d'ermite pour une tunique simple. La corde remplaça sa ceinture de cuir.

 

Il est probable que sa fréquentation des lépreux date de cette époque et de la stabilité qu'il pouvait trouver auprès de la léproserie voisine.

François se retrouva à la tête d'une petite communauté.

 

 

En 1210, le pape Innocent III, qui l'avait vu en rêve soutenant la basilique Saint Jean de Latran, cathédrale de Rome en ruines, valida verbalement la première règle rédigée par François régissant la fraternité naissante.

 

En 1212, il accueillit Claire Offreduccio parmi les siens et fonda avec elle l'Ordre des pauvres dames appelées plus tard "sœurs Clarisses" en référence à leur sainte patronne.

 

Rapidement, l'ordre franciscain fut tel que François était dépassé par son succès.

On s'organisa contre les vœux du fondateur, si bien qu'après un voyage en Egypte et une rencontre étonnante en septembre 1219 près de Damiette avec le sultan Al Kamel qu'il tente vainement de convertir, François abdique en 1220.

 

 

En 1222, François se rendit à Bologne où, à la demande de laïcs, il créa un troisième Ordre après celui des frères mineurs et des sœurs pauvres : le Tiers Ordre (appelé aujourd'hui « Fraternité séculière »).

 

En février 1223, François se retira dans l'ermitage de Fonte Colombo pour reprendre la rédaction de la règle.

 

Celle-ci sera discutée au chapitre de juin puis approuvée par la bulle "Solet annuere" du pape Honorius III, d'où son nom de "Regula bullata".

 

Une légende tenace veut qu'il ait créé en 1223 la première crèche vivante à Greccio alors que ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs siècles par des comédiens dans les mystères de la Nativité sur les parvis des églises.

 

En août 1224, François se retira avec quelques frères au monastère de l'Alverne.

 

 

Tout au long d’une vie au service de Dieu et de ses frères, Saint François d’Assise, par ses privations et son ascèse, devint la proie de toutes sortes de maladie si pénibles qu’aucun de ses membres n’échappa à l’atteinte de violentes douleurs.

 

Perclus d’angoisses et de souffrances longues et continuelles, il fini par perdre toute chair, ne gardant que la peau sur les os.

Ajouté à tous ces maux, et avec son consentement, le Seigneur lui accorda aussi de connaître dans sa propre chair les douloureux stigmates de la Passion et de la Croix.

 

Le 17 septembre (3 jours après la fête de la Croix glorieuse), il aurait reçu les stigmates.

Depuis, il était souvent malade et en proie à des crises d'angoisses, il se réfugia dans une hutte près de la chapelle San Damiano, où il avait commencé son itinéraire spirituel et où vit la communauté des sœurs pauvres inaugurée par Claire d'Assise.

 

Il y écrivit son « Cantique de frère soleil »

(ou « Cantique des Créatures », premier texte en italien moderne), célébration de Dieu en sa Création, et l'un des premiers grands poèmes italiens.

 

Saint Bonaventure raconte que Saint François d’Assise connaissait « à l’avance les choses futures, lisait les secrets des cœurs, et voyait des choses accomplies ailleurs comme si elles se passaient devant ses yeux. »

Saint François et l'ange 

Orazio Gentileschi


Sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu dont il était rempli, il fut donné à saint François de connaître deux ans à l’avance l’heure de sa mort.

 

Le Seigneur lui révéla aussi les épreuves de l’Eglise à la fin des temps par un grand schisme à venir lors d’une grande tribulation.

 

C’est ainsi qu’à l’heure de sa mort, le 3 octobre 1226, il le révéla à ses frères, au début d’octobre de l’an de grâce 1226 de l’incarnation du Seigneur, après vingt années d’adhésion parfaite au Christ en suivant la vie et les traces des apôtres.

 

Il laissa un testament où il professe son attachement à la pauvreté évangélique et à la Règle.

 

À sa mort, l'ordre des Franciscains compte de 3000 à 5000 frères.

 

Il fut canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX et commémoré le 4 octobre.

 

Bien qu'il se présente lui-même comme illettré, François a laissé de nombreux écrits de genres variés.

 

Certains d'entre eux nous sont parvenus comme autographes, c’est-à-dire les originaux écrits par François lui-même.

 

Son œuvre, qui comprend les Statuts de son ordre, des Sermons, des Cantiques et des Lettres, a été publiée à Anvers, 1623.

 

La mort de Saint François d'Assise peint par Giotto

 

"Rappelez-vous que lorsque vous quitterez cette terre, 

vous n'emporterez rien de ce que vous aurez reçu 

uniquement ce que vous aurez donné."

St François d'assise

 

 

Prophéties


Ayant convoqué ses frères peu de temps avant de mourir, en 1226, Saint François d'Assise les a avertis des tribulations futures, disant :

 

« Mes frères agissez avec force, ayez de la fermeté et soyez dans l’attente du Seigneur.

 

Une grande époque de tribulations et d’affliction dans laquelle de grands périls et des embarras temporels et spirituels pleuvront, la charité d’un grand nombre se refroidira et l’iniquité des méchants surabondera.

 

Le pouvoir des démons sera plus grand que d’ordinaire, la pureté immaculée de notre congrégation religieuse et des autres sera flétrie, au point que très peu parmi les chrétiens voudront obéir au vrai Souverain Pontife et à l’Eglise Romaine avec un cœur sincère et une charité parfaite.

 

Au moment décisif de cette crise, un personnage non canoniquement élu, élevé à la Papauté, s’efforcera avec adresse de communiquer à beaucoup le poison mortel de son erreur.

 

Alors les scandales se multiplieront, notre congrégation religieuse sera divisée, plusieurs parmi les autres seront complètement détruites, parce que leurs membres ne s’opposeront pas mais consentiront à l’erreur.

 

Il y aura tant et de telles opinions et divisions dans le peuple, et chez les religieux et chez les clercs que si ces jours mauvais n’étaient abrégés, comme l’annonce l'évangile, même les élus pourraient tomber dans l’erreur, si dans un tel ouragan ils n’étaient pas protégés par l’immense miséricorde de Dieu.

 

Alors notre Règle et notre manière de vivre seront attaquées très violemment par certains.

 

D’effroyables tentations surviendront.

 

Ceux qui auront été très éprouvés en bien recevront la couronne de vie.

 

Malheur éternel à ceux qui s’attiédiront en mettant leur seule espérance dans leur vie de religion, qui ne résisteront pas fermement aux tentations permises pour l’épreuve des élus.

 

Ceux qui dans la ferveur de l’esprit s’attacheront à la piété avec charité et le zèle de la vérité, recevront des persécutions et des injures comme désobéissants et schismatiques.

 

Car leurs persécuteurs, aiguillonnés par les esprits mauvais diront que c’est faire un grand hommage à Dieu de tuer et de faire disparaître de la terre des hommes si mauvais.

 

Alors le Seigneur sera le refuge des affligés et il les sauvera parce qu’ils auront espéré en lui.

 

Et alors pour se conformer à leur Chef, ils agiront selon la Foi et ils choisiront d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, gagnant par la mort la vie éternelle.

 

Ne voulant pas consentir à l’erreur et à la perfidie, ils ne craindront absolument pas la mort.

 

Alors la vérité sera tenue dans le silence par certains prédicateurs alors que d’autres la foulant aux pieds la nieront.

 

La sainteté de vie sera tenue en dérision par ceux qui la professent extérieurement, c’est pourquoi Notre Seigneur Jésus-Christ leur enverra non pas un digne pasteur, mais un exterminateur ».

Cette prophétie est citée depuis plus de 750 ans dans toutes les éditions franciscaines.

 

Dans ses dernières paroles et ses derniers actes commentés par Thomas de Celano dans sa Vita Prima, il est écrit qu’en voyant arriver son dernier jour, Saint François d'Assise appela les frères qu’il désirait revoir dont frère Elie et il bénit chacun d’eux.

Il leur dit aussi :

« Et vous, tous mes fils, vivez et demeurez toujours dans la crainte de Dieu, car de grandes épreuves vous menacent et la tribulation est proche.

 

Heureux ceux qui persévéreront dans ce qu’ils ont entrepris, malgré les scandales qui en feront trébucher un certain nombre.

 

Pour moi, j’ai hâte d’aller maintenant vers le Seigneur et j’espère bien rejoindre mon Dieu que j’ai voulu servir de tout mon cœur. »

Dans Thomas de Celano « Vita secunda 157 », nous trouvons aussi ces paroles prophétiques du pater angélicus.

« Les frères les meilleurs, disait-il, sont couverts de confusion à cause de la conduite des mauvais ; ceux qui n’ont pas péché, on les juge d’après les actions des autres.

 

J’en suis comme transpercé d’un glaive de douleur qu’ils retournent tout le jour dans mon cœur. »

 

Et si Saint François fuyait la compagnie des frères, c’était pour que de mauvaises nouvelles sur le comportement de l’un ou de l’autre ne vinssent pas raviver sa peine.

« Un temps viendra, disait-il, où par suite des mauvais exemples, cet Ordre aimé de Dieu possédera une triste réputation, et les frères rougiront même d’avoir à sortir en public.

 

Ceux qui postuleront leur admission dans l’Ordre seront poussés uniquement par l’Esprit-Saint, leur résolution ne sera entachée d’aucun amour-propre de la chair ou du sang ; ils seront vraiment bénis du Seigneur.

 

On ne les verra pas accomplir des actions d’un mérite éclatant, car l’ambiance de charité qui stimule la ferveur des saints sera refroidie ; ils auront à subir de terribles tentations, et ceux d’entre eux qui surmonteront l’épreuve seront meilleurs que leurs prédécesseurs.

 

Mais malheur à ceux qui se trouveront très satisfait d’appartenir à un Ordre religieux et s’engourdiront dans l’oisiveté sans opposer une résistance continuelle aux tentations que Dieu permet pour éprouver ses élus ; car seuls recevront la couronne de vie ceux qu’aura formés et pétris la méchanceté des réprouvés ! »

 

 

 

Sources :

 

Plusieurs textes de Saint François d’Assise sont disponibles sur livres-mystiques.com

 

« François d'Assise. Écrits, Vies, témoignages. Édition du VIIIe centenaire », Jacques Dalarun, Paris : Éditions du Cerf - Éditions franciscaines, 2010

 

« Saint François d'Assise ou la puissance de l'amour », biographie, Stan Rougier, Éd. A. Michel, Paris, 2009

« Le livre du détachement et de la paix : petite introduction à la spiritualité de saint François d'Assise » ; suivie de La vie de saint François, Erik Sablé, 2006

 

« Œuvres de Saint-François d'Assise », François d'Assise, M. Berthaumier, (contient les prophéties et miracles), Paris, 1963

“Works of the Seraphic Father St. Francis Of Assisi”, Washbourne, 1882

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