Saint Césaire

 

Césaire est né en 470 et il est mort en 542 en France.

Originaire du territoire burgonde, ses parents étaient chrétiens et probablement gallo romains.

 

Césaire fut reçu comme clerc, à l'âge dix-huit ans, dans sa ville natale à Chalons sur Saône par l'évêque Silvestre.

 

Il devint ensuite moine au monastère de Lérins à l'âge de 20 ans ; il y fut l'élève de Julien Pomère.

 

Il mèna une vie austère, et fut obligé de sortir de Lérins en raison de l'état de sa santé, il s'établit à Arles pour s’y faire soigner.

 

A Arles, l'évêque Eon, avec qui il était apparenté, l'ordonna diacre, puis prêtre en 499.

 

On lui confia la direction d'un monastère situé en face de la cité, soit à Trinquetaille, soit sur une île du Rhône (probablement l'île de la Cappe).

C'est dans ces circonstances qu'il rédigea la "Regula ad monachos".

 

Il rédigea des homélies et sermons, au nombre de 238, fortement inspirés par la théologie d'Augustin.

Au Moyen Age certains furent d'ailleurs attribués à Augustin lui-même.

 

Ces sermons, très concrets, nous renseignent sur la vie quotidienne des arlésiens du début du 6e siècle ; on y voit en particulier que les pratiques païennes sont encore très vivaces.


Saint Césaire et sa crosse

abbatiale de Maurs


Après la mort d'Éon en 501 ou 502, il devint évêque d'Arles probablement en décembre 502, mais continua à vivre comme un moine, exigeant que le clergé soit exemplaire.

 

Suspect aux rois ariens wisigoths (Alaric II jusqu'en 507) et ostrogoths (Théodoric et ses successeurs), il dut se justifier à Bordeaux en 505 et à Ravenne en 513, mais gagna à deux reprises la confiance du roi.

 

A son retour de Ravenne, il s’arrêta à Rome où le Pape Symmaque lui remit le pallium.

 

Saint Césaire connut trois invasions barbares : les Wisigoths qui furent chassés en 507 par les Ostrogoths qui à leurs tour seront chassés par les Francs qui eux ne partirent jamais.

 

Face à eux, il se fit l’avocat de la population gallo romaine.

 

Il écrivit des traités dogmatiques, notamment le « De mysterio Sanctae Trinitatis » contre les idées ariennes et les pélagiens.

 

En 506, il présida le concile d'Agde dont il avait préparé les travaux et suggéré les décisions.

 

C'est également en 513 qu'il fonda, aux Alyscamps le premier monastère de femmes, transféré à l'intérieur des murs d'Arles en 524 et appelé monastère Saint Jean.

 

Il rédigea pour ce monastère la "Regula ad virgines", qui sera par la suite adoptée entre autres par sainte Radegonde pour son monastère de Poitiers.

 

Nommé vicaire du Siège apostolique pour la Gaule et l'Espagne en 514, il convoqua et présida plusieurs conciles, celui d'Arles en 524, de Carpentras en 527, de Vaison en 529 et le deuxième concile d'Orange en 529, sans doute le plus important.

Ce dernier condamnait le semi-pélagianisme et donnait une formulation théologique de la grâce telle qu'elle avait été prônée par Augustin, contre ceux qui, comme Jean Cassien, donnaient un rôle plus important au libre arbitre.

 

Missionnaire des campagnes, il se montrait soucieux d’instruire et de former son peuple à une vie chrétienne authentique :

« Rien ne sert de se dire chrétien si l’on ne fait pas les œuvres qui le font chrétien. »

 

Les conciles de Valence (en 530), d'Orléans (en 533, 538 et 541) auxquels il n'assista pas, et celui de Clermont(en 535), où il se rendit, adoptèrent ses idées.

 

Il règla également des problèmes de discipline comme lors du concile provincial de Marseille du 26 mai 533 où il fit condamner un certain Contumeliosus, évêque de Riez, qui avait dilapidé l’argent de l’église.

 

Cet épisode fut évoqué par Malnory et probablement représenté sur une peinture sur bois exécutée à la fin du xvie siècle visible dans l'ancienne cathédrale Saint Trophime d'Arles.

 

Après l'annexion de la Provence par les Francs en 536, les relations entre l'archevêque et la royauté chrétienne devinrent très chaleureuses.

 

Ainsi en 540, un acte de donation de Childebert Ier, fils de Clovis, lui donna les pêcheries situées au Sud de l''étang de Caronte probablement l'actuel quartier de Jonquières.

 

Césaire mourut après 40 années d'épiscopat, le 27 août 542. Il a été proclamé Saint.

Saint Césaire préchant,

couverture de la BD "Césaire d'Arles" 

 

Extrait d'un Sermon de Saint Césaire :

"Travaillons donc de toutes nos forces, avec l’aide de Dieu, à donner la première place dans notre âme à la bonté plutôt qu’au mal, la patience plutôt que la colère, la bienveillance plutôt que l’envie, l’humilité plutôt que l’orgueil.

 

Bref, que la douceur de la charité prenne tellement possession de notre cœur qu’il n’y ait plus de place pour l’amertume de la haine."


Saint Césaire, évêques d'Arles, primat des Gaules, icône byzantine

 

Prophéties

 

L’abbé Trichaud, aumônier des dominicaines à Mazan attribue ces révélations à Saint Césaire, qu’il publie en 1524, dans « Histoire de Saint Césaire : 470-54 ».

 

Cette prophétie, dite de Saint Césaire, a été découverte parmi les papiers de Monseigneur du Lau, dernier Archevêque d’Arles, mort en martyre pendant la révolution de 1789.

 

Le texte original est en latin, et fut traduit par Elie Daniel.

 

Le titre d’origine est « Magna sancti Caesarii Arelatensis archiepiscopi praetictio » ou « la grande prédiction de Saint Césaire, archevêque d’Arles » :

 

« Au Dieu Tout Puissant à Toi seul il appartient de connaître d’avance les choses futures, et le lait salutaire des prophéties provient uniquement de ce Dieu aussi tendre que puissant.

 

« Donc, dit l’Apôtre, ne méprisez pas les prophéties ».

 

Mais tandis que nous nous mouvons et nous vivons, le temps présent, ce ravageur infatigable, nous absorbe.

 

Ignorant l’avenir et très imprévoyants, nous consumons en vain le cours si restreint de notre existence.

 

Malheur à celui qui ne songe plus à édifier dans son cœur une habitation éternelle !

 

Le Seigneur a réfléchi et il a accompli tout ce qu’il a annoncé.

 

Vous êtes en effet, Seigneur, le seul Très Haut, puissant, véridique et le Créateur fécond de toutes choses.

 

A travers la succession des années innombrables qui s’accumulent avec une puissante impétuosité jusqu’au Jugement Dernier, comme les vagues de la mer sur les sables des rivages, combien de graves évènements s’accompliront !

 

Bientôt la cité sera atteinte par une horrible peste qui entraînera le Pasteur zélé.

 

Mais un autre Pasteur arrête, par sa ferme dignité, un autre ennemi plus cruel et le persuade de réparer les dommages qu’il a causés à la Ville Sainte.

 

Oh, troupes barbares de diverses nations !

 

La Gaule frémit au courroux des femmes.

 

Mieux vaut habiter sur une terre déserte qu’avec une femme querelleuse et irascible.

 

Bienheureuse notre Arles, de laquelle, comme une fontaine sacrée, la terre étrangère reçoit les ruisseaux de la foi.

 

L’infâme guerre agite la ville et la Gaule.

 

Fuyez, ennemis.

 

Un marteleur vigoureux frappe de toutes parts fortement de son manteau formidable, laissant à un illustre Empereur la gloire de dompter les Arabes.

 

Gaule infortunée, pourquoi te plonges-tu en des vices exécrables ?

 

Pleure, frappe ta poitrine, crie vers le Ciel pour détourner la colère divine.

 

Plusieurs fois la pieuse foule des chrétiens courts à la délivrance du premier tombeau du monde.

 

Mort impitoyable, pourquoi frappes-tu le futur patron de la gaule ?

 

De la Germanie occidentale, une ancienne hérésie (les Nazis proclament la supériorité de la race arienne) se précipite comme un torrent impétueux vers la province du midi.

 

Voilà l’homme du Seigneur qui, vêtu des armes maternelles, avec ses compagnons ; la terrasse et la broie.

 

Contemplez les saintes milices de la pauvreté auxquelles se joignent, après quelques siècles, les intrépides porte-drapeaux de Jésus Christ.

 

Le moine insolent les redoute.

 

Hélas ! La barque de Pierre, armée en guerre, navigue sur notre fleuve.

 

Plusieurs pilotes, batailleurs insensés, s’en disputent le gouvernail.

 

Vous avez examiné vos voies et votre vœu secret est miraculeusement stimulé par la parole d’une Vierge.

 

Réjouis-toi, Jérusalem, voilà ton Roi qui te rend la couronne immortelle.

 

Approchez, ensevelisseur sans entrailles.

 

Les cadavres tombés gisent entassés.

 

Déjà ils répandent une odeur fétide et les oiseaux du ciel s’en nourrissent.

 

La guerre, la famine, la peste, une soudaine inondation rendent la ville déserte et semblable à une cabane de jardinier.

 

Qui nous a armés contre des frères aveuglés ?

 

Revenu de l’hérésie à la foi catholique, le chef béarnais fait éclater la splendeur triomphante de la vérité.

 

Frappé d’un coup de poignard, le père dévoué du peuple meurt, je le vois.

 

Comme éclate partout un soleil brillant, ainsi, sous un puissant monarque, la gaule domine le monde entier et ses frontières se dilatent.

 

Ensuite, en Provence, peste homicide.

 

L’esprit public et les mœurs sont subitement envahis par un poison rapide et prompt.

 

Un aspic cruel, caché sous les fleurs de la littérature, ronge les Saints Autels souillés et le très antique trône.

 

Aux meurtrières clameurs d’une liberté menteuse, la maison de Dieu est attaquée.

 

La nation française se couvre d’un éternel déshonneur par les crimes les plus atroces.

 

La tête du plus doux des princes, de ses proches, de ses amis, roule d’en haut dans le sang.

 

Un gouffre de sang innocent est ouvert immense.

 

Anges de la Gaule tremblants, comblez-le avec des montagnes et des collines.

 

Notre Sauveur si pur est détrôné par une chair immonde.

 

Une impitoyable envie de l’Enfer ! Horreur ! Exécration ! Dévastation !

 

Du sein de la Méditerranée, sort un capitaine illustre (Napoléon) qui relève la Croix salutaire et recueille, en ses mains guerrières, les brebis du sceptre.

 

Comme l’aigle, il vole et monte avec trop d’orgueil.

 

Il presse le Saint des Saints de ses serres aigües. C’est en vain.

Lui-même est enchaîné et rompt audacieusement ses fers un fois.

 

Mais la fortune contraire le lie au milieu des eaux jusqu’à la mort.

 

Les infortunés descendants des rois reviennent, la paix est rétablie et une grande joie s’empare de la foule.

 

Mais les fils du mensonge traînent clandestinement des projets de trahison.

 

Tandis que le sol barbaresque est dominé par la drapeau blanc victorieux, les Capétiens tremblants, ignominieusement trahis et l’enfant prédestiné sont poussés en exil par une soldatesque furieuse.

 

Tu as volé le trône, homme pervers !

 

Tandis que le vent de la prospérité souffle sur toi, tu prendras la fuite avec ta race.

 

Sang et carnage ! Le mépris de la foi, les fraudes honteuses, l’improbité des mœurs, les attaques contre l’Eglise de Dieu hurlent comme des bêtes farouches.

 

« Ô Seigneur, ne leur livrez pas les âmes de vos serviteurs fidèles ».

 

L’Aigle vole une seconde fois et porte la guerre au-delà des Gaules.

 

Tous les fléaux du Tout Puissant tombent sur les hommes impies.

Tous les éléments sont bouleversés.

 

La terre tremble en plusieurs lieux et engloutit les vivants. Les fruits du sol diminuent.

 

Les racines sont privées de l’humidité nécessaire.

 

Les semences pourrissent dans les champs et celles qui germent ne produisent rien.

 

L’air est corrompu et sa direction naturelle est presque partout changée.

 

A cause des maladies pestilentielles une mortalité subite et variée attaque les hommes et les animaux.

 

Vers ce temps-là, le monastère des vierges, réédifié depuis peu, est, de nouveau, ruiné par des membres de l’Eglise, bientôt châtiés de Dieu par de graves maladies.

 

 

 

Quel est ce roi de fureur, fanfaron, accourant de l’Aquilon avec une nombreuse armée de cavalerie et de fantassins ?

 

Il ravage et purifie la Gaule infidèle à son Dieu et à ses princes.

 

Affaibli et délaissé, l’Aigle laisse tomber le sceptre de ses serres débiles et disparaît à jamais.

 

Horribles cliquetis d’armes.

 

Le fer et le feu enserrent la Babylone de la Gaule, qui tombe dans un grand incendie, noyée dans le sang.

 

Puis la seconde ville du royaume et encore une autre seront détruites.

 

Alors brille l’éclair de miséricorde divine, car la justice suprême a frappé tous les méchants.

 

Il arrive, le noble exilé, le donné de Dieu.

 

Il monte sur le trône de ses ancêtres d’où la malice des hommes dépravés l’avait chassé.

Il recouvre la couronne de lys fleurie.

 

Par son courage invincible, il détruit tous les fils de Brutus, dont la mémoire sera à jamais anéantie.

 

Après avoir posé son siège dans la ville pontificale, le roi de Blois relèvera la tiare papale sur la tête d’un saint pontife abreuvé par l’amertume des tribulations qui obligera le clergé à vivre selon la discipline des âges apostoliques.

 

Tous deux unis de cœur et d’âme feront triompher la réformation du monde.

 

Ô très douce paix ! Vos fruits se développeront jusqu’à la fin des siècles.

 

Ainsi soit-il. »



 

D’autres prophéties de Saint Césaire ont été retranscrites par Jean de Vatiguerro, un moine cistercien du 12e siècle, qui vécu à Heisterbach, prés de Bonn.

 

Il consacra sa vie à compiler des prophéties qu’il regroupa dans un livre « Liber mirabilis » qui se trouve à la bibliothèque du Mont Cassin et à Trévisse.

 

Ce texte date de 1227 et a été éditée pour la première fois en 1524.

 

« J’ai toujours gardé le silence et je suis resté muet, mais maintenant je veux parler, à cause des évènements prodigieux que j’ai appris, que j’ai soigneusement recueillis, parcourant, pour pouvoir parler avec plus de certitude, diverses parties du monde, tant en deçà qu’au-delà de la mer, feuilletant de nombreux volumes, tant des livres saints que des philosophes, des poètes, des docteurs et des interprètes les plus fameux de l’Ecriture.

 

Dans ces recherches diverses, j’ai étanché la soif de connaissance qui arriveront dans le monde jusqu’à sa fin, et surtout dans certaines parties des Gaules.

 

Quelques personnes, pendant que j’étais en Chaldée, à Phéboch, prés du mont Cobar, m’ont exposé dans toute leur véracité, les faits relatifs à l’an 1500.

 

Trois docteurs et plusieurs autres professeurs en théologie, avec qui je m’entretenais de révélations chaldéennes, m’ont confirmé ce qui va suivre…

 

En l’an du Seigneur 1503 de grands maux se prépareront dans l’avenir : à cette époque se trameront des séditions, des conspirations horribles qui, dans ces années, ne produiront pas tous leurs effets, car quelques unes ne devront éclater que plus tard.

 

Vers l’an du Seigneur 1504 ou au-delà, le prince le plus grand et le plus auguste roi de tout l’Occident sera mis en fuite et éconduit dans un combat étonnant, et presque toute sa noble armée sera tuée d’une manière surprenante ; il y aura surtout une défaite honteuse, une ruine lamentable et un massacre de beaucoup de grands et puissants seigneurs.

 

C’est pourquoi le commerce sera anéanti, bien plus, avant la que la paix soit établie entre les Français, le premier évènement, tel qu’il a été dit ou pire encore, arrivera honteusement et étonnamment par plusieurs fois.

 

Dans une de ces épreuves, le très noble prince sera mis en captivité par ses ennemis à la suite d’un événement lamentable, et il s’affligera douloureusement à cause des siens.

 

L’aigle volera par le monde et soumettra plusieurs nations vers l’an du Seigneur 1507 et au-delà ; il sera couronné de trois diadèmes en signe de victoire et de valeur.

 

Ensuite il rentrera dans son nid, d’où il ne sortira plus que pour s’élever glorieusement vers le ciel.

 

Les petits se feront mutuellement la guerre et s’arracheront l’un à l’autre leur proie ; alors dans l’Occident redoublement de maux et de douleurs.

 

En l’an du seigneur 1510 ou au-delà éclatera une horrible sédition à cause du roi des français prisonnier.

 

Presque la majeure partie de l’Occident sera détruite par les ennemis ; c’est pourquoi on ressentira en plusieurs lieux des tremblements de terre extraordinaire et violents.

 

Et la gloire des Français se convertira en opprobre et en confusion ; car le lys sera privé et dépouillé de sa noble couronne et on la donnera à un autre à qui elle n’appartient pas et il sera humilié jusqu’à la confusion.

 

Et plusieurs diront : « la paix, la paix, la paix » et alors paraîtront à découvert les séditions judiciaires, des conspirations, des confédérations inouïes de cités plébéiennes, et il y aura dans le monde une si grande désunion que personne ne saurait en aucune manière s’en faire une idée.

 

Le royaume des Français sera envahi de toutes parts et presque détruit et anéanti, parce que les administrateurs de ce royaume seront si aveuglés qu’ils ne pourront trouver un défenseur, et la main et la colère de Dieu s’appesantiront furieusement sur les Français et contre tous les grands et les puissants de tout le dit royaume.

 

Les cités les plus fortes et les plus puissantes seront prises, et l’on se livrera des batailles.

 

Il apparaîtra dans le corps célestes des signes nombreux et frappants qui annonceront les évènements prédits et beaucoup d’autres doivent les suivre.

 

Et comme par la volonté divine, l’état du monde sera bientôt changé, par elle aussi, les serviteurs remplis de ruse, d’orgueil ou de fureur se révolteront contre leurs maîtres.

 

Et presque tous les nobles, sans exception, seront mis à mort, cruellement chassés et dépouillés de leurs dignités et de leurs pouvoirs.

 

Parce que le peuple se fera un roi d’après son pur caprice.

 

Et l’on ne pourra rien obtenir du peuple ; au contraire, il y aura une surprenante et cruelle défaite et tuerie de rois, de ducs et de barons.

 

Et toute la terre sera saccagée et pillée par des brigands et des voleurs, qui se multiplieront et prévaudront ; ils ravageront particulièrement tout le pays de France.

 

Plusieurs villes éprouveront des commotions et feront de nouvelles constitutions à cause desquelles elles s’isoleront et régneront dans leurs limites ; mais elles resteront dans la désolation ; les camps les plus fortifiés seront pris, pillés et détruits, et beaucoup de veuves seront privées de leurs enfants.

 

Qu’un chacun se garde de son voisin, car les hommes seront victimes de leurs voisins qui les dépouilleront par d’affreux brigandages et les mettront à mort.

 

Personne ne tiendra sa parole, mais on se trompera et on se trahira l’un l’autre.

 

On ne cherchera plus le bien de l’Etat, il n’en sera plus question, ce sera le règne de la partialité et de l’égoïsme.

 

Alors la vengeance divine s’appesantira généralement et spécialement sur tous les hommes, elle sera évidente et manifeste.

 

L’Eglise universelle et le monde entier gémiront sur la prise, la spoliation et la dévastation de la plus illustre et de la plus fameuse cité, capitale et maîtresse de tout le royaume des Français.

 

Le chef suprême de l’Eglise changera de résidence et ce sera un bonheur pour lui, ainsi que pour ses frères qui seront avec lui, s’ils peuvent trouver un lieu de refuge où chacun puisse avec les siens manger seulement le pain de la douleur dans cette vallée de larmes.

 

Car toute la malice des hommes se tournera contre l’Eglise universelle, et par le fait, elle sera sans défenseur pendant vingt cinq mois et plus.

 

Parce que pendant vingt cinq mois, il n’y aura ni Pape, ni empereur à Rome, ni régent en France.

 

Tous les éléments seront altérés, parce qu’il est nécessaire que tout l’état du siècle soit changé.

 

En effet, la terre, saisie de crainte, éprouvera en plusieurs lieux des secousses effrayantes et engloutira tous les vivants, nombres de villes, de forteresses et de châteaux forts s’écrouleront et seront renversés à cause du tremblement de terre.

 

Les productions de la terre diminueront, tantôt les plantes manqueront d’humidité et tantôt les semences pourriront dans les champs et les germes qui s’élèveront de donneront pas de fruits.

 

La mer mugira et s’élèvera contre le monde et elle engloutira plusieurs navires et leurs équipages.

 

L’air sera infecté et corrompu à cause de la malice et de l’iniquité des hommes.

 

On verra dans le ciel des signes nombreux et très surprenants, le soleil sera obscurci et il paraîtra couleur de sang aux yeux de plusieurs personnes.

 

On verra une fois, pendant environ quatre heures, deux lunes en même temps, auprès d’elles apparaîtront plusieurs choses étonnantes et dignes d’admiration.

 

Des étoiles se choqueront, ce qui sera le signal de la destruction et du massacre de presque tous les hommes.

 

Le cours naturel de l’air sera presque totalement changé et perverti à cause des maladies pestilentielles.

 

Les hommes aussi bien que les animaux seront frappés de diverses infirmités et de morts subites, il y aura une peste inénarrable.

 

Il y aura une étonnante et cruelle famine qui sera si grande et telle que partout l’Univers et surtout dans les régions d’Occident, que depuis le commencement du monde, jamais on n’aura entendu parler d’une semblable.

 

Un jeune captif recouvrera la couronne du Lys et étendra sa domination sur tout l’univers.

 

Une fois bien établi, il détruira les fils de Brutus et leur île, en sorte qu’il n’en sera plus question, et qu’ils demeureront à jamais anéantis.

 

Mais après que l’Univers entier aura été en proie à des tribulations et à des misères si grandes et si nombreuses, pour que les créatures de Dieu ne restent pas entièrement sans expériences, il sera élu par la volonté de Dieu un Pape parmi ceux qui auront échappé aux persécutions de l’Eglise.

 

Ce sera un homme très saint et doué de toutes perfections et il sera couronné par les Saints Anges et placé sur le Saint Siège par ses frères qui avec lui auront survécu aux persécutions de l’église et à l’exil.

 

Ce Pape réformera tout l’univers par sa sainteté et il ramènera à l’ancienne manière de vivre, conformément aux disciples du Christ, tous les ecclésiastiques.

 

Et tous le respecteront à cause de ses éminentes vertus, il prêchera nu-pieds et ne craindra pas la puissance des princes.

 

Aussi il en ramènera plusieurs au Saint Siège en les tirants de leurs erreurs et de leur vie criminelle.

 

Il convertira presque tous les infidèles, mais principalement les Juifs.

 

Ce Pape aura avec lui un empereur, homme très vertueux, qui sera des restes du sang très Saint des rois de France.

 

Ce prince lui sera en aide et lui obéira en tout pour réformer l’univers.

 

Et sous ce Pape et cet empereur, l’univers sera réformé, parce que la colère de Dieu s’apaisera.

 

Ainsi il n’y aura plus qu’une loi, une foi, un baptême, une manière de vivre.

 

Tous les hommes auront les mêmes sentiments et s’aimeront les uns les autres, et la paix durera pendant de longues années.

 

Mais après que le siècle aura été réformé, il paraîtra de nouveau plusieurs signes dans le ciel, et la malice des hommes se réveillera.

 

Ils retourneront à leurs anciennes iniquités et leur détestable méchanceté, et leurs crimes seront pires que les premiers.

 

C’est pourquoi Dieu amènera et avancera la fin du monde.

 

J’ai dit, c’est fini. »

 

 

 

Sources :

 

« Prophétie recueillie et transmise par Jean de Vatiguerro, extraite du Liber mirabilis », Devillario-Quenin, 1814

 

« Vie de Césaire d’Arles », Marie-José Delage et Marc Heijmans, coll. Sources ChrétiennesN°536, 2010.

 

"Saint Césaire Evêque d'Arles (503-543) ", Arthur Malnory, 1894, Editions: G. Morin,1953

 

« Césaire d'Arles et la christianisation de la Provence », Actes des journées « Césaire » (3-5 novembre 1988, 22 avril 1989), par D. Bertrand, M.-J. Delage, P.-. Février, J. Guyon, A. de Vogüé, Éditions du Cerf.

 

 

« Voix prophétiques ou signes, apparitions et prédictions modernes », Abbé Curicque, Victor Palmé, 1872

 

 

« Pie IX et Henri V : d'après la prophétie inédite de saint Césaire... (4e édition) » Mme la comtesse Pia de Saint-Henri, Édition M. Lebon (Marseille), 1871

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