Sainte Catherine de Racconigi

 

Catherine de Mattei est née en 1486 dans la ville de Racconigi et elle est morte en 1547 en Italie.

Ses parents, Grégoire et Billia de Mattei souffraient des guerres qui depuis longtemps désolaient l'Italie.

Son père était serrurier et sa mère tisserande, mais ils avaient été ruinés, et Catherine vint au monde dans une petite cabane qui prenait le vent de toute part.

Sa mère, ne pouvant plus allaiter Catherine, la faisait porter tous les jours à quelques nourrices du voisinage qui en prenaient soin par charité.

A cinq ans, Catherine n'éprouvait pas de plus grand bonheur que de rester agenouillée devant une statue de la Sainte Vierge ou de se retirer à l'écart pour vaquer tranquillement à la prière.

Elle était là, un matin, dans sa petite chambre, quand une blanche colombe vint se poser sur son épaule. Catherine, effrayée, s'écria : « Jésus, Jésus ! » Aussitôt un rayon de lumière, partant du bec de la colombe, s'en alla mourir sur ses lèvres.

 

En même temps, une belle dame revêtue de lumière apparut et dit :

« Que le nom de Jésus soit toujours dans ton cœur, ma fille.

« Qui êtes-vous, Madame, demanda Catherine, et comment êtes-vous entrée sans ouvrir la porte ? »

« Je suis la Mère de Jésus-Christ, et Je veux que tu te donnes tout entière à mon Fils. »

« Où donc est-il, votre Fils ? »

« Bientôt tu le verras ; mais il faut te donner à lui avec tout ce que tu as de plus cher. »

« Hélas ! Moi si pauvre, que pourrai-je bien lui offrir ? »

« Mon Fils ne veut que ton cœur ! »

« Mon cœur, où est-il ? Si vous le trouvez, bien volontiers je le lui donnerai ! »

La Vierge, avec un sourire, mit la main sur la poitrine de Catherine et lui dit : « Là est ton cœur, tu le donneras à mon Fils, chaque fois que tu obéiras à ses commandements et souffriras quelque chose pour son amour. »

 

A ce moment parut un enfant merveilleusement beau, vêtu d'une robe immaculée et entouré d'un chœur d'Anges :

« Voici mon Fils, dit Marie, voici Jésus, ton Rédempteur, Celui que tu dois choisir pour Époux. »

« Non, jamais, répondit l'humble petite, je n'oserais faire une si grande chose. »

« Ne crains rien, Je veux qu'il en soit ainsi et que tu gardes à Jésus ta virginité. »

« Hé bien, je suis prête à faire tout ce qui vous plaira. »

Notre-Dame présentant à son Fils la nouvelle fiancée, Jésus dit aussitôt :

« Je l'épouse avec joie, parce qu'elle est une perle précieuse que J'ai acquise de mon Sang. »

 

Alors la divine Mère prit la main de son Fils et celle de Catherine, en disant :

« Ma fille, Je t'unis présentement à Jésus dans la foi, l'espérance et la chanté. »

 

Puis elle tira de son doigt un magnifique anneau et le passa au doigt de Catherine. Jésus, de son côté, chargea un séraphin de veiller désormais sur son épouse, de concert avec l'Ange gardien qu'elle avait reçu en naissant, et il donna pour maîtres à l'heureuse vierge saint Pierre martyr et sainte Catherine de Sienne.

 

A sept ans, alors qu’elle priait, dans l'église des Pères Servites, devant l'image de saint Pierre martyr. Le Saint lui apparut, tenant en main une coupe pleine de sang. « Prends ma fille, lui dit-il, prends cette coupe, et goûte le précieux sang de Jésus-Christ : sache qu'un jour tu boiras au calice de son amère Passion. »

 

Il achevait à peine que l'Enfant divin se montra, portant une croix sur l'épaule et s'adressant à Catherine : « Pierre, mon fidèle Serviteur, que Je t'ai donné pour maître, a souffert le martyre pour mon amour ; afin que tu puisses lui ressembler, Je te laisse cette croix. Au début, elle te paraîtra dure et pesante, mais, par l'accroissement de mon amour en toi, tu la trouveras bientôt douce et légère. »

 

Elle a dix ou douze ans, lorsqu’un jour Satan, transformé en ange de lumière, réclamait ses hommages.

« Si tu étais vraiment Celui que tu oses représenter, dit Catherine, tu ne demanderais pas de moi l'adoration, tu la voudrais pour Dieu seul. Inutile de feindre, tu es le déchu du ciel, puisque tu t'obstines dans ton antique orgueil : rentre dans l'abîme. »

 

Un autre jour, deux malins esprits apparurent à Catherine avec les insignes du martyre, lui offrant leurs blessures à vénérer.

La pieuse enfant comprit tout de suite à qui elle avait affaire. « Vous êtes martyrs ! Dites-vous ; oui martyrs non de la foi, mais de l'enfer, et vous pouvez bien vous glorifier de vos peines, parce que votre orgueil les a méritées. »

 

A treize ans notre Bienheureuse fit vœu de virginité. La nuit suivante, sainte Catherine de Sienne lui apparut et l'assura que son vœu avait été fort agréable à Jésus et à Marie.

 

Le jour de la fête de saint Etienne, la Bienheureuse demandait avec larmes au premier martyr de lui obtenir la grâce de rester pure de cœur, de corps et d'esprit, comme lui-même l'avait été, une fois élu par les Apôtres pour remplir le ministère du diaconat.

 

Saint Etienne se montra entouré d'une splendeur céleste : « O ma sœur, dit-il, sèche tes larmes, car Dieu a exaucé tes prières. Oui, bientôt tu seras délivrée de toute tentation. Prépare-toi à recevoir le Saint-Esprit. »

 

En même temps le Séraphin chargé de sa conduite lui dit à son tour : « Oui, prépare-toi, car la vertu du Tout-Puissant va descendre ! »

A l'instant même une lumière merveilleuse vint se poser sur la tête de Catherine. Une douceur inexprimable envahit son âme avec une chaleur si vive qu'il lui semblait être toute en feu, et elle entendit distinctement ces paroles : « Je viens habiter en toi afin de purifier, d'illuminer, d'embraser ton cœur et de te donner la vie. »

 

En avril 1512, pendant sept jours, elle se vit harcelée de tentations horribles sans un instant de répit. Ses larmes coulèrent en abondance, le Ciel semblait sourd à la voix de ses gémissements.

Elle alla trouver son confesseur qui lui conseilla de se jeter en posture de suppliante devant son crucifix et d'attendre de lui seul le secours dont elle avait besoin.

 

Catherine obéit ; retirée dans sa chambre, elle supplie, elle conjure son Sauveur bien-aimé de la traiter selon sa grande miséricorde et les mérites infinis de sa Rédemption : « O Jésus, mon espérance, envoyez-moi la mort ou telle affliction qu'il vous plaira, plutôt que de me laisser exposée au danger d'une tentation si importune. »

Jésus-Christ parut alors et dit: « Ne crains rien, puisque Je suis avec toi. Moi qui me fais appeler ton espérance, Je ne t'ai jamais abandonnée ; pendant l'épreuve, J'habitais au fond de ton cœur et J'affermissais ta volonté dans la résolution de demeurer toujours vierge. »

 

Pendant qu'il parlait de la sorte, deux Anges se présentèrent et ceignirent les reins de Catherine avec un cordon d'une blancheur céleste. « Au nom du Seigneur, lui dirent-ils, nous te ceignons de la ceinture de la chasteté, qui ne se déliera jamais. »

Depuis lors et jusqu'à la fin de sa vie, Catherine ne fut plus molestée ni par les aiguillons de la chair, ni par les troubles de l'esprit : au contraire, on eût dit qu'elle infusait le don de pureté à tous ceux qui avaient le bonheur de l'entretenir.

 

Cependant le bruit de sa sainteté se répandait de plus en plus ; on venait la consulter de fort loin, ce qui alarmait grandement son humilité. Pour échapper aux sollicitations des foules, il lui vint en pensée de prendre la fuite et de chercher dans un petit coin des Alpes le moyen de mener la vie érémitique.

 

On était au mois de novembre, la neige couvrait tous les chemins.

N'importe, la sainte fille, encore mal remise d'une longue maladie, se leva dès quatre heures du matin, à l'insu de sa mère, pour mettre son projet à exécution.

Au moment de franchir le seuil de la maison, elle entendit une voix qui disait : « Arrête : où veux-tu aller ! »

C'était un ordre du Ciel, devant lequel elle dut s'incliner.

 

Quelques jours après, Notre-Seigneur lui apparut et lui remit un étendard blanc et rouge dont la hampe était surmontée de la croix.

« Prends, ma fille, lui dit-il, quiconque demeurera sous cet étendard sera sauvé. »

 

Et dans une vision subséquente, Catherine fut transportée au ciel, et vit clairement rangés sous son étendard une foule de chrétiens qui, par son entremise, devaient se sauver.

« Vois, ajouta Jésus, combien de pécheurs et de pécheresses te doivent le salut. Si Je t'avais laissée entrer dans un monastère ou vivre en recluse, ils se seraient perdus. »

 

 

Un mardi de Pâques, l'an 1509, tandis qu'elle repassait dans son âme les souvenirs de la Passion, elle vit paraître Jésus-Christ vêtu d'une robe d'un rouge enflammé, et tout resplendissant de rayons lumineux qui s'échappaient de ses plaies sacrées :

« Mon épouse, dit-il, tu désires souffrir, mais connais-tu bien ta faiblesse ? »

« Ô mon Espérance, répondit la pieuse fille, mes forces sont moins que rien ; de moi-même je suis incapable de tout, il me faut absolument votre puissant secours. »

« Ta grande foi mérite d'être exaltée, c'est pourquoi Je me fais une joie de te rendre participante des douleurs que J'ai endurées aux pieds et aux mains. »

 

A ces mots le Sauveur étendit ses divines mains vers celles de Catherine, et il jaillit de ses plaies comme un dard de sang qui traversa les mains et les pieds de Catherine.

Elle était accompagnée d'une souffrance telle que la Bienheureuse sentait ses forces l'abandonner sous la violence du tourment.

 

Longtemps ses membres gardèrent la trace des blessures : grand nombre de témoins affirmèrent avoir vu ses stigmates, entre autres Pic de la Mirandole, qui l'attesta sous la foi du serment.

 

Sur la requête de l'humble vierge, Dieu rendit ces signes cachés au dehors, mais les mains restèrent faibles et endolories ; à grande peine Catherine pouvait s'occuper de son métier et vaquer aux divers services de la maison.

 

En outre, elle portait la plaie du côté et la couronne d'épines. Parfois ses vêtements demeuraient trempés du sang qui coulait de ses stigmates, et sa tête paraissait entourée d'un cercle si profondément creusé, qu'on eût pu y insérer le petit doigt d'un enfant.

 

A une autre occasion, le Seigneur lui posa lourdement la croix sur l'épaule. Un jour qu'elle avait de nouveau médité sur la Passion, elle vit deux Anges tenant en mains une robe blanche parsemée de croix.

Ils dirent à Catherine : « C'est de la part de Dieu que nous t'apportons ce vêtement. Tu seras toujours dans une grande amertume jusqu'à la mort. »

Catherine prit la robe et répondit : « Que la volonté de Dieu soit faite ! »

 

Le 3 août 1512, dans la vingt-sixième année de son âge, s'étant levée de très bon matin pour prier Dieu, la Bienheureuse aperçut Jésus, accompagné d'un cortège de Saints, parmi lesquels se trouvaient saint Dominique, sainte Catherine de Sienne et saint Pierre martyr.

 

Ce dernier lui ouvrit le côté gauche, et lui retira son cœur.

 

Elle en ressentit des douleurs si vives qu'elle pensa mourir. Un peu revenue à elle-même, elle vit le saint martyr, tenant à la main ce cœur, le lui montrer tout livide, souillé de terre, un endroit excepté, où était écrit en caractères d'argent : Jésus spes mea : « Jésus mon espérance ! »

Puis, se tournant vers le Sauveur, il le pria de vouloir bien purifier ce cœur de toute tache.

 

Jésus, avec un visage serein, y consentit, et, ayant rendu clair et vermeil le cœur de son épouse, le lui remit en la bénissant. Alors Catherine éprouva une souffrance telle qu'elle paraissait sur le point d'expirer.

 

Ses parents envoyèrent chercher le prêtre. Celui-ci, voyant le teint de Catherine frais et coloré comme de coutume, fut saisi d'étonnement et soupçonna que la cause de cette maladie n'était pas ordinaire.

Il lui ordonna de parler sans rien cacher. Contrainte par l'obéissance, mais humiliée profondément, Catherine dut raconter son merveilleux secret.

 

Catherine revêtit l'habit de la Pénitence de Saint-Dominique. La Très Sainte Vierge lui avait annoncé d'ailleurs, dès sa plus tendre enfance, qu'elle le porterait un jour. Fidèle à l'esprit de son Ordre, Catherine s'offrit en victime pour le salut des pécheurs, et l'on peut dire que ses vœux furent satisfaits, en partie par ses grandes et continuelles souffrances.

 

A dater surtout de son entrée dans le Tiers-Ordre, sa vie ne devint plus qu'un long martyre.

 

Une fois, le Sauveur lui apparut armé d'une épée sanglante avec laquelle il se préparait à frapper ses ennemis. A cette vue, Catherine redoubla ses prières. Mais Jésus lui déclara que le nombre et la gravité des crimes l'empêchaient de se laisser fléchir.

« O mon espérance, reprit Catherine à genoux, je confesse que mes péchés me rendent indigne d'être exaucée, mais j'espère tout de votre clémence infinie. »

 

Se levant alors, elle va droit au Sauveur : « Il est convenable, s'écrie-t-elle, que l'épouse retire l'arme des mains de l'époux irrité. Je veux cette épée. » Et Dieu fit grâce aux coupables, à sa considération.

 

Au carnaval de 1519, tandis que de malheureux chrétiens se livraient à tout le débordement des passions, Catherine s'établissait en état de victime jour et nuit au profit des pécheurs.

Jésus lui fit cette réponse : « J'accepte ton offre, mais tu auras à endurer des douleurs si violentes qu'à peine échapperas-tu à la mort. »

En effet, peu de jours après, une recrudescence de maux l'obligèrent à garder le lit pendant onze semaines.

Ce n'était pas seulement pour tous les hommes en général, ou pour le salut de sa patrie, théâtre de guerres incessantes, mais encore pour ceux dont les besoins particuliers lui étaient connus, qu'elle offrait ses prières et sa personne même à Notre-Seigneur.

Pic de la Mirandole raconte que dans le courant de l'année 1521, un jour que la Sainte était en oraison, deux Anges lui apparurent : ils placèrent devant elle un cercueil où se trouvait un cadavre en putréfaction. Elle comprit aussitôt que sa patrie devait être ravagée par la peste, qui sévissait déjà à Turin et dans les contrées environnantes.

 

Émue de pitié, Catherine pria le Seigneur de la frapper elle-même, mais d'épargner son pays natal. Dieu écouta sa prière.

 

Autour de Racconigi les morts se succédaient sans interruption, mais il en fut autrement pour la ville ; et bien qu'une foule de malades, atteints de la peste, vinssent se réfugier dans les murs de Racconigi, la ville n'eut pourtant à pleurer aucune victime.

 

Une autre fois que la servante de Dieu gisait sur sa couche, en proie à une fièvre violente, elle entendit que le feu avait pris à une maison voisine. Elle se lèva, comme si elle n'eût plus eu de mal, et s'acheminant vers le lieu du sinistre : « J'espère, dit-elle, que le Seigneur nous aidera. »

Comme elle arrivait, les flammes gagnaient déjà les planchers ; elle fit le signe de la croix et le feu s'éteignit.

 

Malgré l'estime profonde dont elle jouissait, Catherine ne manqua pas d'ennemis, elle fut calomniée, persécutée, délaissée, elle connut toutes ces épreuves.

 

Les Religieux de son Ordre en vinrent à se tourner contre elle. Les choses s'envenimèrent au point qu'on la chassa de la ville, sous les huées et les insultes des libertins, avec défense aux couvents de la région de s'occuper de sa direction spirituelle.

 

Catherine se retira à Caramagna, son bannissement dura plus de deux ans, jusqu'à sa mort. En ces douloureuses circonstances, la charitable vierge ne cessait de prier pour ses ennemis.

Elle obtint ce qu'elle demandait : Dieu fit même un miracle de grâce pour ramener l'un deux à de meilleurs sentiments.

 

C'était un prédicateur très en vogue, qui la poursuivait, on ne sait pourquoi, de ses attaques méchantes et passionnées. Or, une nuit, Catherine lui apparut et lui dit d'un ton sévère : « Vous devriez au moins respecter Dieu, qui peut faire de sa servante ce qu'il plaît à sa divine Majesté. »

 

Ce prêtre n'avait jamais vu la Bienheureuse ; mais, s'étant présenté chez elle le lendemain, il reconnut parfaitement celle qui s'était montrée en songe, et dès lors il devint l'un de ses meilleurs amis.

 

Elle avait le don d'apparaître auprès de ceux qu'elle pouvait instruire, reprendre ou sauver. La merveille était de notoriété publique, si bien que les habitants de la région l’avaient surnommée « Sorcière de Dieu ».

 

On l'invoquait de toute part ; elle répondait à l'appel, apportant toujours par sa présence visible, bénédiction et salut.

Quelquefois, elle se trouvait transportée tout d'un coup à de grandes distances toujours dans un but de miséricordieuse charité.

 

Antonio de Montaperto, naviguant au-dessus du port de Pise, courait risque d'être submergé. Il se souvint de Catherine et la pria avec grande confiance de venir à son aide.

Il achevait à peine que Catherine lui apparut et le tira du danger.

 

Un secours aussi prompt accrut sa confiance envers la Sainte, en sorte que depuis il l'invoquait dans tous ses périls.

 

En 1527, il se trouvait sur la flotte génoise, quand s'éleva une bourrasque furieuse, menaçant de tout engloutir.

 

Antonio persuade au capitaine de se recommander à Catherine de Racconigi.

Au même instant, il la voit apparaître en l'air au-dessus du vaisseau ; la fureur des vents s'apaise et peu à peu le ciel redevient serein. Deux mois après, Antonio venait remercier sa libératrice qu'il ne connaissait encore que par ses miraculeuses apparitions.

 

Le comte Pic de la Mirandole, qui ressentait une grande joie de la conversation de la pieuse fille, avait obtenu à force d'instances qu'elle vînt passer quelques jours à son château. Avant d'arriver, Catherine se mit à pleurer abondamment.

 

Interrogée sur le sujet de ses larmes, elle répondit : « Je pleure la ruine qui va fondre sur ce pauvre pays. »

 

Elle annonça au comte que lui et son fils Albert seraient tués dans l'année 1533, et les engagea à se tenir prêts pour paraître devant Dieu.

Après leur tragique fin, elle se vit accablée de souffrances extraordinaires pendant quatre mois, après quoi le comte et son fils lui apparurent, le front orné d'une couronne, et la remercièrent d'avoir abrégé leur purgatoire, en se chargeant elle-même d'une partie de leur expiation.

 

Plusieurs fois il arriva à la Sainte de signaler à ses visiteurs des fautes cachées qu'une fausse honte les avait empêchés d'avouer en confession.

La Bienheureuse employait ainsi pour la gloire de Dieu et le bien des âmes les dons merveilleux qu'elle avait reçus d'en haut, on lui attribue de nombreuses guérisons. 

 

 

La vie de la Bienheureuse touchait à son terme, et, comme pour combler ses mérites, Dieu lui envoya des angoisses spirituelles qui, au témoignage du Père Morelli, remplissaient son âme d'une affliction sans pareille.

 

En même temps se déclara une grave maladie qui devait être la dernière.

Un jour que le médecin lui proposait divers remèdes, elle répondit : « Tout remède est inutile, je n'ai plus que quatre mois à vivre. »

 

On était alors aux premiers jours de mai, elle accepta avec patience ses cruelles douleurs.

Son état s'aggravant, on lui administra les Sacrements de l'Église, son cœur fut inondé d'un tel amour qu'elle fut contrainte de s'écrier :

« II me semble avoir une fournaise dans la poitrine. Ah ! Pourquoi tarde tant le moment où je volerai dans les bras de mon céleste Époux ? »

Elle promit à ses proches de veiller sur eux avant de mourir le dimanche 4 septembre 1547.

 

Le corps de Catherine exhala, après sa mort, un beau parfum. Son corps fut transporté cinq mois après sa mort, il était parfaitement conservé et répandait encore une odeur céleste, elle devint l'objet d'une vénération due à ses nombreux miracles obtenus par son intercession.

 

Son culte se répandit rapidement dans les provinces de Piémont, de Naples et jusqu'en Espagne.

 

Les reliques de Catherine furent exposées publiquement, sa statue, ses images portaient l'auréole avec la couronne d'épines et les stigmates.

Enfin, tous les ans, les fidèles célébraient sa mémoire par des fêtes solennelles.

 

Ce culte public, qui n’a été approuvé qu’en 1808, par Pie VII. Sainte Catherine de Racconigi est fêtée le 5 septembre.

 

Prophéties

 

Sainte Catherine priait pour les personnes qui lui étaient chères, et aussi pour toute la chrétienté, elle se vit tout à coup avec ses amis dans une barque que la mer en furie menaçait d'engloutir...

 

La barque de l'Église était lancée au milieu des écueils, sous l'effort des vents contraires, en sorte qu'elle semblait devoir sombrer d'un moment à l'autre pour se perdre sans retour dans les bas-fonds de la mer : cependant la barque échappait toujours à ce péril suprême, bien que beaucoup de passagers qui s'en laissaient arracher, disparussent dans les eaux pour leur perte.

Saint Pierre ne quittait pas des yeux la barque que guidait saint Grégoire...

 

Ce spectacle des épreuves de la barque sainte lui fut donné jusqu'à la fin de sa vie.

 

Elle disait, en ces jours-là, que la rénovation de l'Église parle moyen des fléaux n'était pas éloignée ; que les Turcs viendraient en Italie, qu'ils la ravageraient et l'ensanglanteraient par de grandes batailles.

 

Après ces fléaux lui étaient montrés la paix et le calme futur de l'Église, calme dont elle ne voulut jamais fixer l'époque d'une manière déterminée.

 

Catherine avait annoncé à l’avance le triomphe des troupes françaises à Carignan en 1544.

Et elle avait ajouté :

 

« Il y a déjà quelques années, je vis une tige de lis avec ses fleurs qui n'étaient pas encore ouvertes,pour signifier les victoires futures du roi de France.

 

Quelques-unes de ces fleurs semblaient sur le point de s'épanouir, et l'une même s'est ouverte par cette victoire (de Carignan); les autres feront de même.

 

Après trois cents ans, ajouta-t-elle, un descendant de ce prince sera exalté à l'égal de Charlemagne : "Passati trecenf anni, disse che un figliulo di esso Principe doveva esser aggrandito a guisa di Carlo Magno". »

 

 

 

 

Sources

 

« Voix prophétiques ou signes, apparitions et prédictions modernes », l’abbé J.M Curique, édition Victor Palmé, 1872

 

 

« Vie de la bienheureuse Catherine de Racconigi »,Jean Bosco, Bibliothèque Dominicaine, 1865

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