« Gardez-vous des faux prophètes.

Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.

 

Vous les reconnaîtrez à leurs fruits... ».

(Matthieu 7 :15-16)


Les Témoins de Jéhovah

 

 

Les Témoins de Jéhovah forment un mouvement se réclamant du christianisme né en 1870, aux Etats Unis et initié par Charles Russel sous le nom d’ « étudiants de la Bible ».

 

 

Le dogme :

 

Les témoins de Jéhovah donnent de l’importance à la Bible, qu’ils considèrent comme la Parole de Dieu.

 

Mais seule l’organisation des Témoins de Jéhovah peut apporter un éclairage sur la vérité et les lumières divines :

Tour de Garde 15/03/1982, p27 : « Nous aurons beau lire la Bible tant et plus, nous n’avancerons pas sur le chemin de la vie. »

 

Car même si chaque Témoin de Jéhovah est encouragé à lire et à étudier la Bible chaque jour, seul il ne peut la comprendre et aucun adepte n'est autorisé à dévier de l'interprétation officielle, sous peine d'être accusé d'apostasie et excommunié.

 

Selon leur doctrine particulière, Jésus Christ a préexisté avant de venir sur Terre.

 

Il est l'archange Michel, le seul ange qui a été créé directement par Dieu, c'est en ce sens qu'ils comprennent son titre de fils de Dieu.

 

Il a ensuite créé sous l'autorité de Dieu toutes les autres créatures.

 

Dans leur doctrine, Jéhovah est le nom personnel de Dieu et une de leur mission est de le faire connaitre.

En vérité le nom de Jéhovah est une interprétation très discutable tirée de la forme latine médiévale du tétragramme : « YHWH », dont on ne peut connaitre la prononciation exacte.

 

Pour les Témoins de Jéhovah, la croyance en l'immortalité de l’âme est contraire aux Écritures.

Rien ne survit à la mort de l'individu. Il n'existe donc pas d'enfer où les âmes subissent une damnation éternelle.

 

Les Témoins de Jéhovah croient néanmoins à la résurrection future tant des justes que des injustes.

Pour les plus impénitents, la géhenne dont il est question dans la plupart des Bibles représente simplement une destruction définitive, une mort sans résurrection possible.

 

Ils sont "restaurationnistes", c'est-à-dire qu’ils pensent que Dieu a restauré le véritable christianisme par leur intermédiaire, car eux seuls interprètent la Bible convenablement.

 

De ce fait ils sont très critiques envers les autres croyances (le catholicisme est particulièrement visé), qu’ils pensent inspirées par Satan.

 

On compte officiellement plus de 7,96 millions de membres à travers le monde mais plus de 19,3 millions de personnes ont assistés à leur célébration annuelle : « le Mémorial de la Mort du Christ. »

 

La direction du mouvement est exercée par un Collège central, garant de l'ordre théocratique et de l'enseignement.

Les adeptes impriment et distribuent bénévolement sous le contrôle de la société Watchtower de nombreuses publications, telles que les revues « La Tour de Garde » et « Réveillez-vous ! »

 

Connu pour leur porte à porte inoffensif et cordial, ce mouvement est basé sur un prêche apocalyptique : ils annoncent depuis 1870, l’intervention imminente de Dieu lors d’une bataille appelée "Harmaguédon", où Dieu établira son royaume sur terre, et où seuls les Témoins de Jéhovah seront préservés.

 

 

Charles Russel

 

Charles Russel est à l’origine du mouvement.

 

Il avait retrouvé la foi, influencé par les divers courants religieux se réclamant du Christ qui se multipliaient à cette époque aux Etats Unis.

On peut faire le parallèle avec l’église mormone de Joseph Smith née vers la même époque parmi ces églises schismatiques, que les idées du protestantisme avaient fait naître.  

 

Russel écrivait : « Le Christ est de retour de façon invisible depuis 1874 », et il annonçait la « destruction de toutes institutions de ce monde » pour 1914.

 

Russel publiait beaucoup et annonça en décembre 1880 et mai 1881 que les adeptes pourraient être enlevés au ciel en Octobre.

 

Puis il modéra ses propos, mais face aux critiques internes, sa femme, Maria, élabora une doctrine « L’esclave fidèle et avisé » (qui existe toujours), pour légitimer l’autorité de son mari au sein du mouvement et ne tolérer aucun mouvement de contestation.

 

Par la suite Maria divorcera suite aux multiples infidélités de son mari qu’elle prouva lors du procès par des témoignages.

 

En 1991, Russel fut accusé d’escroquerie pour la vente d’un « blé miraculeux » à 60 dollar le boisseau.

 

Puis Russel se lança dans un prêche zélé, il trouvait des collaborateurs et fit le tour du monde. Le début de la première guerre mondiale lui fit annoncer l’Harmaguédon pour 1918, mais il meurt deux ans avant.

 

Les adeptes sont dans le désarroi.


 

Joseph Franklin Rutherford

 

JF Rutherford est élu président en 1917 de la « Watch Tower Bible and Tract Society ». Devant les conflits de pouvoir avec ses collaborateurs qui convoitent sa place, il écrit un livre : « le Mystère accompli » pour légitimer sa présidence.

 

Le livre est bien vite interdit au Canada et aux Etats Unis, car il condamne le patriotisme et le militarisme face à la première guerre mondiale qui fait rage.

 

En 1918, Rutherford et sept autres dirigeants sont incarcérés, puis libérés à la fin de la guerre en mars 1919.

 

Libéré, il réorganise complètement le mouvement pendant 13 ans : toutes les églises et congrégations indépendantes se retrouvent sous le contrôle de la Watch Tower.

 

Il lance un périodique et instaure le porte à porte. Les fidèles doivent couvrir un territoire et remettre un rapport d’activité.

 

Il modifie l’élection des dirigeants, qui doivent être approuvés par lui-même avant d’être nommés et explique que c’est Jésus Christ qui dirige le mouvement qui est désormais « théocratique ».

 

Les adeptes ne peuvent donc plus procéder à des élections locales pour choisir leurs hauts dirigeants.

 

En 1917, Rutherford publie un livre qui annonce la destruction des religions pour 1918, suivi d’une période d’anarchie généralisée pour 1920.

 

En 1920, la brochure « Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais » met en avant, comme cela avait été déjà fait en 1917, la résurrection des prophètes comme Abraham, Isaac et Jacob, ainsi que le début du millénium pour 1925.

 

Ce livre est traduit en onze langues et devient rapidement un best seller.

Toutefois, l'année 1925 passe sans que les évènements annoncés se produisent.

 

Rutherford cherche ensuite à effacer les enseignements de Russel en lui donnant un rôle de « précurseur du Juge », alors que Russel était à l'origine « le Pasteur. »

 

Puis Rutherford défend une interprétation de la Bible contribuant les fidèles à se couper des autres Chrétiens et de leur environnement : il interdit la célébration de Noël, des anniversaires, la fête des mères, le salut du drapeau, toute participation à la vie politique et les vaccinations.

(Les vaccinations seront ré autorisées par son successeur.)

 

En 1931,  le mouvement prend le nom de « Témoins de Jéhovah » pour se démarquer des autres « Étudiants de la Bible » qui n'obéissent plus à Rutherford.

 

En 1936, la Croix du Christ devient interdite, considérée comme un symbole païen, Rutherford prétexte alors que Jésus est mort sur un poteau.

 

Tout au long de sa présidence, Rutherford est critiqué pour son mode de vie.

En pleine crise des années 1920, il possède deux Cadillac et de nombreux logements luxueux, dont une villa du nom de « Beth Sarim », ce qui fait contraste avec le mode de vie de sacrifices encouragé chez les fidèles.

 

Walter Salter, le responsable de la filiale canadienne lui en fait le reproche ainsi que l'avocat du mouvement Olin R. Moyle.

Ces derniers, ainsi que d'autres Témoins de Jéhovah, lui reprochent en outre ce qu'ils considèrent comme une consommation excessive de boissons alcoolisées.

Rutherford décède en 1942.


F. Franz et N. Knorr lors d'une convention internationale à New York

 

Nathan Knorr et Frederick Franz

 

 

Rutherford est remplacé par Nathan Knorr et Frederick Franz qui se partagent la présidence.

Knorr met en place une « Ecole de Guiléad » et des « écoles du ministère théocratique » où il forme les missionnaires du monde entier. Les prédicateurs y sont entraînés dans l’art de convaincre.

Le prêche se fait dans « une salle du Royaume » (nom du lieu de culte des Témoins de Jéhovah).

 

C’est une réussite, entre 1942 et 1977, le nombre des adeptes passe de 108 000 à 2 millions.

 

Knorr décide que toute la littérature de la société Watchtower serait publiée anonymement, sous couvert de l' « Organisation de Jéhovah ».

L'organisation ne souhaite pas être reconnue comme une église, et préfère garder un statut juridiquement vague.

 

En 1967, on précise des motifs d’exclusion, nommés ensuite « excommunication » (qui ne sont appliqués que si le coupable ne se repend pas).

 

Les excommuniés sont évités, personne ne les salue, les contacts avec leur famille restée Témoin de Jéhovah sont rendus difficile (même en cas de mariage ou de décès).

 

Le sociologue Andrew Holden explique que ceux qui décident de quitter le mouvement « n'ont que rarement l'occasion d'en sortir avec dignité.

Non seulement leur départ est annoncé depuis le podium, mais ils sont aussi condamnés comme s'ils étaient malades mentalement ou apostats ».


Pour ceux qui sont en cours d'intégration de la secte, leur fidélité à la secte est mise à l'épreuve notamment par le porte à porte. Accompagné d'un témoin plus ancien, il est invité à recruter de nouveaux adeptes.

Le lien fraternel qu'il instaurera avec eux va le conforter dans ses propres croyances et rendre plus difficile une éventuelle sortie du groupe.

En effet, peu à peu, les Témoins sont coupés du monde extérieur (famille, amis) qui n'a pas reçu la révélation, et qui seront de ceux qui ne survivront donc pas l’Armageddon imminent.

 

À partir de 1945, le mouvement interdit les transfusions sanguines.

Les Témoins de Jéhovah interdisent (même quand le pronostic vital est engagé) la transfusion de sang total et celle de ce qu’ils appellent les éléments principaux que sont : le plasma, les globules blancs, les globules rouges et les plaquettes.

Ils se basent sur une interprétation discutable du texte de Actes 15 ; 28-29 qui dit « de s’abstenir des choses sacrifiées aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé et de la fornication. »

 

Les adeptes doivent respecter un code de "pureté" strict.

Sont interdits entre autre choses :

La fornication, l’adultère, l’homosexualité, la masturbation, les jeux d’argents, l’idolâtrie, le spiritisme, toute implication dans la vie politique (dont le vote aux élections) toute forme de violence comme l’avortement, les sports extrêmes, les compétitions de sport, la drogue, l’ivrognerie (interdit de porter un toast, « lever son verre », trinquer) ou encore le tabagisme.

 

Internet et les réseaux sociaux sont jugés dangereux.

 

Il est très fortement déconseillé de suivre de longues études afin de pouvoir se consacrer pleinement à la communauté.

 

Chaque témoin a un dossier correspondant où sont inscrits ses péchés graves.

Toutes les informations privées ayant attrait à la vie des témoins sont conservées à New York.

 

Les Témoins de Jéhovah sont régulièrement accusés d'être une secte par les associations anti-sectes, les sociologues et les médias.


Le 25 mai 1992, le tribunal d’instance d’Avignon a tenu ses propos sur les Témoins de Jéhovah :

« L’éducation des enfants ne saurait consister en effets en un endoctrinement basé sur une vision particulièrement cataclysmique du monde dont seuls les adeptes de la secte seraient préservés, mais au contraire en un éveil de l’esprit, une ouverture à tous les domaines de la connaissance à toutes les disciplines ainsi qu’aux relations avec les autres sans discrimination de race, de religion ou d’idées. »

 

De plus en plus nombreux, les ex-témoins de Jéhovah et les familles impuissantes témoignent de l’endoctrinement, du contrôle et de l’autarcie subie qui font des Témoins de Jéhovah une secte à part entière.

 

Quartier général de la Watchtower à Brooklyn (New York)


Prophéties :

 

 

Les dates annoncées de fin du monde que les Témoins de Jéhovah appellent « l’Harmaguédon », ont sans cesse été repoussées : 1872, 1874, 1914, 1925, automne 1975

 

Voici quelques dates :

 

1914

 

La première date 1914 est fixée par le premier prophète CT Russel (fondateur et président 1870-1916) :

 

En 1903, dans un livre « L’Aurore du Millénium » (vol 2 p 97), il déclarait :

 

« En présence de ces fortes preuves de la Bible concernant « le temps des nations », nous considérant comme une vérité bien établie, que la fin des royaumes de ce monde et l’entier établissement du royaume de Dieu auront lieu en 1914.

 

Alors les prières de l’Eglise qui n’ont cessé depuis que son Seigneur est parti, de demander « que ton règne vienne », auront été exaucées, puis sous cette sage et juste administration, toute la terre sera remplie de la gloire de l’éternel, avec connaissance, justice et paix. (Ps 72.18, Es 2.3, Hab 2.14) et la volonté de Dieu sera faite sur la terre comme au ciel. »

 

En 1927, un autre prophète, J.F. Rutherford (président de 1917 à 1941) répète cette prédiction dans le livre « Création », p 324 :

 

« Encore une preuve irréfutable et convaincante de la présence du Seigneur et de la fin du monde en 1914. »

 

 

 

1925

 

La deuxième date 1925 est écrite par le prophète J.F Rutherford en 1920, dans le livre « Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais. »

 

Il déclare :

 

P 76 : « Comme nous venons de le montrer, le grand cycle de jubilé doit commencer en 1925. C’est à cette date que sera reconnue la phase terrestre du royaume. »

 

P 83 : « des millions de personnes actuellement sur la terre y seront en 1925 (…), bases sur les données de la parole divine, nous devons dire d’une façon positive et irréfutable que les millions de personnes vivant actuellement ne pourront jamais. »

 

TJ du 15/07/1926 p 211 : « L’année 1925 est une date  définitivement et clairement marquée dans les écritures, même plus clairement qu’en 1914. »

 

 

Devant l’évident échec de ses propres prophéties Rutherford écrit dans « Justification », édition anglaise, p338-339 :

 

« Il y a eu une mesure de déception de la part des fidèles de Jéhovah sur la terre concernant les années 1914, 1918, 1925, déception qui dura un certain temps.

Plus tard les fidèles apprirent que ces dates étaient définitivement fixées par les écritures, et ont appris également de ne plus fixer de dates pour l’avenir ni de prédire ce qui se passerait à une date donnée. »

 

Il rejette donc toute responsabilité sur les fidèles d’avoir cru à ses propres prédictions.

 

 

1975

 

D’après le livre « La vie éternelle dans la liberté des fils de Dieu », page 29 on peut lire :

 

«  D’après cette chronologie biblique digne de foi, en 1975 six mille année se seront écoulées depuis la création de l’homme, et le septième millénaire de l’histoire humaine commencera en automne 1975 ».

 

Pourquoi continuer à fixer des dates hasardeuses ? Apparemment pour stimuler les adeptes ou susciter des conversions, (car pour avoir droit au salut et à la vie éternelle, il faut appartenir aux Témoins de Jéhovah, « qui sera la seule organisation visible à traverser sans encombre les grandes tribulations à venir »).

 

 

Dans la « Tour de Garde » du 1/04/1985, p30, on peut lire :

« Il est vrai que certaines espérances qui semblaient s’appuyer sur la chronologie de la Bible ne se sont pas concrétisées au moment prévu.

Mais n’est-il pas de loin préférable de faire quelques erreurs par excès d’empressement (…) plutôt que de s’assoupir spirituellement au point de ne plus être conscient de l’accomplissement des prophéties bibliques ? »

 

La date de 1975 avait provoquée un regain de conversion faisant passer le nombre de baptême par an de 58 904 en 1966, à 295 073 en 1975.

Le nombre de don à la secte augmente également à l’approche des dates.

 

 

Et ça n’est pas prés de s’arrêter :

 

Le périodique La Tour de Garde, organe principal édité par le siège mondial des Témoins de Jéhovah : la Société Watch Tower à New York, ce périodique, dans son édition du 15/12/83, laisse entendre que la fin viendra 120 ans après 1914 soit en 2034.

 

 

 

La victoire des Nazis et des Fascistes :

 

En 1933, avec l'arrivée des nazis au pouvoir, les Témoins de Jéhovah sont interdits en Allemagne.

Pour faire lever cette interdiction, ils envoient une « déclaration de faits » rédigée tant par les dirigeants américains qu'allemands, au chancelier du Reich Adolph Hitler.

 

Pour l'historien James Penton, cette déclaration est ouvertement « antisémite », et s'accompagne d'une lettre « flagorneuse » directement adressée à Hitler (jusqu’à écrire qu’ils poursuivent « le même but »).  

 

Vivien Perrec précise que cette lettre, si elle est très connue par l'historiographie externe au mouvement des Témoins de Jéhovah, est en revanche passée sous silence par l'organisation.

Cette tentative de conciliation est un échec, et durant les années qui suivent, ils subissent des persécutions : interdictions, arrestations, internements, emprisonnements et déportations dans les camps.

 

En 1938, les témoins de Jéhovah prédisent dans le livre « Face aux réalités » p 26-30 :

 

« La faction totalitaire va avoir la haute main sur l’Angleterre et l’Amérique. N’essayez pas de l’en empêcher, vos efforts seraient vains.

 

Les démocraties et surtout l’Angleterre et l’Amérique sont sur le point d’être circonscrites par le grave péril que représentent : le Saint Siège, les Fascistes et les Nazis. »

 

Dans l’ouvrage « Judge Rutherford uncovers fith column » de 1940, p 15 on peut lire :

 

« J’ai déclaré que les nazis et les fascistes étaient unis afin de détruire l’empire Britannique et ce sera accompli. » 

 

Cela non plus ne s’est pas accompli.

 

 

 

 

Sources :


"Les témoins de Jéhovah, un siècle d'histoire" Desclée de Brouwer (1987), J.F Blanchet et Nicolas Hessé 

"Les témoins de Jéhovah, l'envers du décor", Ken Guindon, Ed Téqui, 1990


Les sources sont indiquées directement dans le texte, ou issues de Wikipédia





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