Anneliese Michel

 

 

Anneliese est née en Allemagne le 21 septembre 1952 et elle est morte le 1er juillet 1976 à 24 ans.

Elle était le seconde fille d'Anna et de Joseph Michel, un couple d'artisans bavarois qui possédaient une entreprise en bâtiment. Leur aînée était morte lorsqu'elle avait huit ans, trois filles sont nées après Anneliese.

 

Ses parents, très croyants, allaient souvent à l'église et faisaient des pèlerinages en famille. Ils pouvaient parfois se montrer austères (interdictions d'aller au bal, de sortir avec des amis) mais Anneliese les aimaient beaucoup.

 

Douée à l'école, elle entreprit de faire des études en vue de devenir institutrice.

 

C'est là qu'elle commença à voir des visages horrifiants. Elle avait 16 ans. En classe, elle perdit plusieurs fois connaissance. La nuit, un peu après minuit, elle se réveilla mais fut incapable de bouger. Une force colossale pesait sur son abdomen. Elle ne pouvait pas parler, mais en invoquant intérieurement la Mère de Dieu toute la pression disparu. Seule sa langue lui faisait mal.

Cet événement survint de nouveau, accompagnés de vertiges et elle consulta des neurologues, psychiatres et autres cliniciens. Les avis était partagé : crises d'épilepsie, angoisse dues au surmenage scolaire... tout les traitements donnés n'aidèrent pas Anneliese.

 

Elle vit beaucoup de médecins différents, et cela sur plusieurs années. Pendant ce temps, son état empirait. Sa mère la découvrait un rictus menaçant en train de fixer une statue de la Sainte Vierge, elle n'arrivait plus à rentrer dans une église, elle se montrait agressive, violente, taciturne, suicidaire.

Ses sœurs et elle entendaient des coups violents frappés sur les meubles de sa chambre, et ils attestent tous d'avoir vu ses yeux devenir noirs par moments.

 

Elle décrit : "C'est une terreur qui envahit tous mes membres et qui s'y installe. C'est une épouvante qui fait penser qu'on est exactement au cœur de l'enfer. On est totalement, absolument abandonné. (...)

Je pense que c'est ce qui a du se passer pour notre Seigneur sur le Mont des Oliviers, où on dit qu'il a été assailli par les frissons de la mort."

"Je me sens comme dans un trou profond."

 

Lors d'un pèlerinage à San Damiano, il lui fut impossible de rentrer dans le sanctuaire, elle le contourna, elle regardait les gens agenouillés pour prier mais il lui semblait qu'ils grinçaient des dents. "Ma volonté n'est plus la mienne" répétait-elle par la suite : "Quelqu'un d'autre me manipule".

Elle retourna voir de nombreux médecins, suivait des traitement (en tout dans sa vie elle prit de la drogue anticonvulsive, Dilantine, Aolept et du Tegretol) en vain.

 

C'est à ce moment que le Père Alt, qui possédait certains charismes, rencontra pour la première fois Anneliese et sa famille. Il devait discerner si elle était molestée ou non par le démon.

 

"Ce soir la j'ai célébré la messe. Je me préparais mentalement à la transubstantiation (le mystère du pain et du vin qui deviennent le corps et le sang du Christ) et j'associait cette jeune fille encore inconnue à l'offrande. Tout à coup, quelque chose m'a frappé dans le dos, l'air est devenu froid, et au même moment s'est répandu une puanteur intense, comme quelque chose qui brûlait. J'ai dû m'appuyer sur l'autel. (...)

Je me suis senti profondément angoissé comme si une force négative m'environnait (...)

La nuit suivante a été la plus agitée que j'ai jamais passée (...) mauvaises odeurs, comme si quelque chose brûlait, odeur de crotte, d'égout béant, de matières fécales, tour à tour. (...) C'était littéralement infernal. En outre, par moment, s'est fait entendre un énorme bruit dans mon armoire. Je gisais dans mon lit, douloureusement oppressé. J'ai essayé de prier. J'ai improvisé un exorcisme, me souvenant de mes pouvoirs de prêtre. Quelques minutes, je me suis senti mieux. Mais j'étais en même temps frigorifié et trempé de sueur. A ma dernière extrémité, j'ai appelé le Frère Pio à l'aide, sachant qu'il avait vécu de semblables tribulations. Rien ne vint.

J'ai répété ma prière et ma chambre s'est trouvée emplie d'un parfum de violette intense (...) mon corps s'est réchauffé."

 

Cette "nuit" a duré de 11 heures du soir à 5 heures du matin. Le Père Alt croyait fermement à la possession d'Anneliese.

 

Anneliese fit la rencontre Peter, un garçon très épris d'elle au point qu'il sera toujours présent pour elle jusqu'au bout, malgré ses humeurs sombres, ses "crises" et le fait qu'il savait qu'elle était possédée. Elle refusa de perdre sa virginité avec lui, avec pour motif qu'elle se sentait incapable de l'aimer, d'avoir des sentiments purs.

 

 

Anneliese se coupait de ses anciennes amies et cherchait à se rapprocher au maximum de la religion, d'avoir de nouvelles amies croyantes. Elle tentait surtout de toutes ses forces de vivre une vie normale.

 

Elle écrit dans son journal intime :

 

"Courage, abandonne, de dire ce que je veux

Je suis une pécheresse, je l'ai clairement reconnu dans la chapelle aujourd'hui, même si j'ai imaginé quelque chose d'autre. Je... Je suis...

Je n'ai pas de courage, désespérée

J'ai peur que mon prêtre, mon

n'ai pas confiance

Je me retrouve à la croisée des chemins, vie ou mort

Grièvement blessée au long des années, je ne me suis plus défendue... pas davantage maintenant, j'ai souffert de désespoir après la sainte communion, en esprit et dans mon cœur.

Une chaîne de fer enserre mon cœur. Peur, terreur...mon esprit flanche s'il recouvre quelque liberté...plus de liberté... aussitôt après le désespoir me reprend. Le pire est que je n'ai de toute façon pas le choix, le désespoir est de toute façon installé à la racine de la vie.

C'est devenu un état

L'orgueil, un orgueil indicible ne me libérerait pas

quand je parle mon cœur n'y est pas

J'ai peur que les gens perdent espoir pour moi

paralysie

je m'accroche encore à la moindre lueur d'espoir...

et de nouveau, enchaînée... les choses iront en empirant de jour en jour si une digue n'est pas dressée."

 

Anneliese sent que ses jambes ne lui répondent plus. Elles sont raides "c'est comme si c'étaient des bâtons". Elle confie à son petit ami :

"La prière était pour moi d'un grand secours quand je me sentais mal. Malgré tous mes efforts, je ne peut pas du tout prier à présent."

 

Le père Roth est alors chargé par l'évêque de donner son avis pour un exorcisme.

Il expliqua plus tard à la police :

 

"Mr Michel m'a accueillit et amené immédiatement dans la salle de séjour. Elle était remplie d'une horrible puanteur de brûlé et de crotte qui pénétrait partout. Monsieur Michel a attiré expressément mon attention sur le fait qu'Anneliese se trouvait peut avant dans la pièce. Dans les autres pièces de la demeure des Michel, je n'ai trouvé aucune trace de ces odeurs.

Je suis allée dans la cuisine avec Monsieur Michel et Mademoiselle Michel s'est précipitée vers moi, comme si elle voulait m'attaquer. A environ un mètre de moi, elle s'est subitement arrêtée, très rigide, sans prononcer une parole. Quelques secondes après, elle s'est mise à nouveau à courir et à se jeter sur moi, s'arrêtant à une courte distance devant moi, dans une attitude rigide.

(...) Mr Michel m'a dit durant cette visite qu'après qu'il m'ait téléphoné, elle avait dit "Ce chien de Roth, il va s'amener aussi", bien qu'il ne lui avait rien dit de mon projet de visite.

Après avoir couru deux fois vers moi et s'être immobilisée de cette manière, Anneliese a commencer à rager et à crier très fort. "Dehors", m'a-t-elle jeté, "tu me tourmentes". Ses parents m'ont prié de rester, aussi je me suis tenu dans la cuisine. Là-dessus, Anneliese a brisé un chapelet et en a jeté les débris par terre.

Mr Michel m'a fait sortir et m'a révélé d'autres faits qui s'étaient produits au cours des crises de fureur de sa fille. La famille et Frau Hein  ensemble m'ont supplié de réciter une bénédiction sur Anneliese. Mais à peine avais-je essayé de sortir mon crucifix de ma poche intérieure - elle ne savait pas que j'en portais un sur moi - le démon a commencé de rugir en elle.

C'est allé si loin qu'elle a essayé de jeter contre moi un bidon de 5 litres rempli d'eau de San Damiano. Curieusement le récipient est tombé de ses bras et a atterri à côté d'elle au lieu de m'atteindre."

 

Sur la confirmation du Père Roth et du Père Alt, l'évêque donna enfin l'autorisation de pratiquer un exorcisme sur Anneliese.

Lors du premier exorcisme, elle hurla "arrêtez ! cela me brûle !" en gémissant. Après une sensation de libération, elle recommença à geindre et à gémir.

 

Les rituels d'exorcisme continuèrent. Parfois elle priait, criant la même formule du crépuscule à l'aube : "Mon Jésus, pardon et miséricorde, pardon et miséricorde...."

Elle se ruait à travers la maison avec une force surhumaine, montant et descendant les escaliers "bondissant comme un bouc" selon les termes du Père Rodewyk.

Elle se jetait à genoux et se relevait à une vitesse incroyable, au point que ses genoux se gonflaient et s'ulcéraient. Elle tremblait, se contractait, proférait des cris grossiers et incessants, puis finalement s'affaissait en état de complète rigidité et arrêtait de crier.

Son petit ami Peter la vit saisir une pomme et l'écraser sans effort d'une seule main au point que des morceaux se répandirent dans la chambre.

 

Sa sœur Roswitha fut projeté à terre comme une poupée de chiffon par la possédée. Malgré tout Roswitha la lavait et essayait de l'alimenter, tandis qu'Anneliese gisait inerte des jours durant.

 

Ses muscles du cou étaient si bandés comme des lames d'acier qu'elle ne pouvait avaler aucun aliment solide. La rigidité s'étendit à la poitrine. Anneliese luttant pour respirer. En dehors de ses états catatoniques, sa sœur Roswitha dit qu'elle "criait toute la nuit" et courrait sans relâche à travers la maison. Alors qu'elle n'arrivait pas à s'alimenter, en état de crise elle s'empiffrait de mouches et d'araignées, essayait de mâchonner du charbon, pissait sur le sol de la cuisine puis léchait l'urine, elle mâchait aussi ses culottes trempées d'urine.

Des nuages de mouches apparaissaient disparaissaient de façon inexplicable sous les yeux inquiets de la famille Michel.

Quand elle essayait souvent d'embrasser les autres tandis que son visage se tordait en une grimace de dégoût.

 

Tout ce qu'il y avait dans la maison de sacré était profané : Anneliese, pour avoir du répit dans les molestations du démon, faisait sa volonté.

 

Elle s'empara une fois d'un crucifix "Non Anneliese, non" lui dit Roswitha. 

"Laisse-moi, Roswitha, ça m'aide" lui répondit Anneliese.

 

Anneliese lors d'un exorcisme

 

Plus tard, les moments les plus sombres de la semaine étaient les jours Saints : "L'Assomption de Marie, le 15 Août, a été la pire journée que j'ai vécue" dira Anneliese à son petit ami Peter.

Ou encore : "L'exorcisme me fait le même effet que si j'avais plongé ma main dans un nid de guêpe"

 

En totale opposition à ces crises, elle vivait quelques rares moments de grâce.

C'est ainsi qu'elle vit ses défunts proches venir la réconforter, notamment Martha sa sœur morte alors qu'elle était enfant.

Puis elle reçut des messages de réconfort de Jésus et de la Vierge Marie lorsque les exorcismes commencèrent à faire effet. En obéissance à Jésus elle rédigeait un journal intime de tout ce qu'elle vivait.

 

Le Sauveur : "Tu deviendras une grande Sainte"

(20 octobre 1975)

 

La famille observa sans rien en dire des petites plaies ovales s'ouvrir sur les pieds d'Anneliese. Plus tard, affirma Peter, "quand elle s'est senti mieux ces marques se sont effacées beaucoup plus lentement que ses autres blessures. Anneliese fit remarquer que ce n'était pas des points où elle s'était blessée. Elle a continué à ressentir une douleur cuisante à ses deux pieds, même après la cicatrisation, parfois plus, parfois moins."

 

Elle était souvent troublée par ces messages venus de Jésus et de Marie, car elle écrivit à propos d'un message :

" Je ne suis pas sûre que ceci soit du Sauveur ou de Satan."

Elle était très tourmentée, et effectivement certains messages qu'elle pensait venir du Seigneur, comme celui réconfortant où Il lui disait qu'elle se marierait et qu'elle aurait des enfants, ne se sont pas réalisé.

 

Lors du rituel d'exorcisme, les démons étaient contraints de parler :

"Qu'avez vous fait pour nous humains ? Vous ne nous avez jamais rien apporté que des tourments."

"On ne s'en ira pas"

 

"Pourquoi tourmentez vous Anneliese ?" Longue pause. Alors le démon répond :

"Parce que c'est amusant."

 

(extraits tirés des enregistrements des exorcismes)

 

Anneliese soutenue par sa mère

 

Les démons furent contraints de révéler qu'Anneliese avait été maudite dés le sein de sa mère par une amie jalouse. Elle aurait provoqué cette possession. Cette femme était morte au moment de cette révélation.

 

Ce n'est qu'à ce moment où l'évêque donna sa permission pour un exorcisme solennel. Durant tout ce temps, jamais Anneliese n'avait cessé de consulter des cliniciens avec la seule exigence de ne pas vouloir être internée en hôpital psychiatrique. Elle fit de nombreux examens et prit les traitements prescrits sans résultats.

 

Lors du premier rituel de l'exorcisme solennel, Anneliese ressentit les bienfaits et dit à la fin "Vous auriez du continuer".

Les démons manifestaient la même rage que pour les exorcismes précédents.

Les enregistrements du Père Alt permettent d'entendre les différents démons se disputer entre eux :

"Partons ensemble"

"Non"

"Alors, vas-y"

"Non, je ne veux pas"

"Si, tu le veux aussi"

"Non"

Puis un triomphal :

"Nous ne partirons pas, nous nous accrochons ensemble"

 

Parfois, on entendait des cris comme si le démon se tordait dans les flammes, puis :

"Damné pour l'éternité"

Ainsi que des insultes aux femmes qui priaient dans la même pièce, comme :

"Ferme ton bec sale cochonne".

 

 

Ces exorcismes, impressionnants, permirent de connaître le noms des démons : Judas, Hitler, Lucifer, le mauvais Curé Fleischmann, Caïn puis Néron.

 

Le baiser de Judas par Ilya Glazunov

 

Jésus lui dit: Judas,

c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme !"

Luc (22. 47-48)

 

Judas est bien connu dans l'histoire de la possession pour contraindre ses victimes à voler l'Hostie ou à empêcher sa victime de l'avaler. Le cas d'Anneliese permettait d'expliquer son obsession pendant ses crises à vouloir donner des baisers aux gens, un rictus grimaçant et méprisant figé sur son visage. C'est le premier à avoir dit son nom, il dit par la bouche d'Anneliese :

"Je suis tombé en enfer parce que j'ai désespéré"

Le prêtre demande "Parce que tu as trahit le Sauveur?"

"Oui...mais je ne m'en irai pas."

 

Hitler serait donc un âme damnée si l'on veut bien croire cette possession, et au regard de l'histoire, il n'y a pas raison d'en douter. Judas disait de lui dans les exorcismes "Lui, il a seulement une grande gueule mais n'a rien à dire." En allemand, la déclaration est à double sens, cela veut dire qu'il n'a aucune déclaration à faire mais aussi qu'il est dépourvu de tout pouvoir. En voyant une fois l'image d'Hitler au cinéma, Anneliese se souvint avoir eu sans raison un sentiment très fort, une terreur glaciale qui la submergeait complètement.

 

Lucifer, très connu des séances d'exorcisme déclara par la bouche d'Anneliese "Je suis damné parce que je n'ai pas, je n'ai pas...voulu servir Dieu. J'ai voulu me diriger moi-même, bien que je ne sois qu'une créature."

 

Le curé Fleishmann été tombé dans l'oubli de tous jusqu'à ce que l'exorcisme permette de révéler son nom.

Ce prêtre damné a été curé de la paroisse d'Ettleben, comme en atteste des archives que le Père Alt a pu consulter. Il était qualifié dans ces archives locales de "concubinarius" (homme à femme) et "vino adicto" (ivrogne). Il aurait eu 4 enfants et une pierre tombale toujours visible à Ettleben au moment de l'exorcisme d'Anneliese attestait qu'il avait eu une fille nommée Martha. 

Un rapport de police rapportait qu'il avait battu une femme si férocement qu'elle avait dû recevoir des soins pendants des mois. Lors des exorcismes, par la bouche d'Anneliese, le prêtre déchu d'Ettleben avoua avoir tué un homme puis il donna plusieurs détails que le Père Alt n'avait pas révélé à Anneliese. On affirma par la suite qu'Anneliese avait dû lire les archives, mais celles-ci était toujours restées entre les mains de l'archiviste à Würzburg et le Père Alt n'en avait rien dévoilé. Anneliese était très effrayée de ce démon en particulier.

Le presbytère où prêtre déchu avait vécu était hanté. On entendait des bruits d'une personne montant et descendant les escaliers, on refusait de dormir à l'étage "parce qu'il y avait quelqu'un là-haut". On y voyait une silhouette vêtue de noir, portant un chapeau noir.

 

Néron, l'empereur romain qui a fait brûlé Rome déclara par la bouche d'Anneliese :

"Je...je...je...j'ai tué des chrétiens... j'ai vécu une vie débauche" suivi de grognements.

 

(L'exorciste de Rome Gabriel Amorth relate dans ses propres expériences d'exorcismes que les âmes damnées viennent tourmenter voire posséder les vivants.)

 

Pendant les exorcismes, les Saints invoqués, le Seigneur et la Sainte Vierge n'étaient jamais loin. On entend dans les enregistrements :

 "Mais vous avez remarqué qu'assez souvent il y a quelque chose comme un parfum d'encens ?"

"Non, réplique Roswitha, Je crois reconnaître des roses, non de l'encens"

 

Une autre fois, pendant un moment de panique, Thea Hein tente de toucher Anneliese pendant l'exorcisme et s'écrit :

"Ma main ... qu'est-ce que je dois faire ? Je ne peux pas la remuer ! De quoi s'agit-il mon Dieu ! S'il vous plaît aidez-moi ... ma main"

C'est l'invocation au puissant Saint Michel qui mit fin à cet étrange phénomène.

 

Anneliese demandait à sa famille de la ligoter parfois, parce qu'elle pressentait qu'elle allait avoir un moment de crise et ne voulait pas faire du mal aux autres.

A propos de son journal intime, les démons disaient :

"De la merde ce qu'elle écrit".

Puis en désignant la Vierge installée sur un autel privé:

"Elle. C'est Elle qui l'a chargé de le faire."

 

Extrait du journal intime d'Anneliese :

 

"Mère de Dieu : "Tu vas achever l'oeuvre de Barbara Weigand"

Je résiste : je ne veux pas faire cela, dis-je. Il faut qu'elle cherche quelqu'un d'autre."

(16.10.75)

 

"Mère de Dieu dit : "Je désire la propagation de la mission de Barbara Weigand"

(17.10.75)

(Babara Weigand est une mystique qui a reçu des messages divins tout sa vie)

 

Anneliese note des écrits de Barbara Weigand dans son journal :

Notre Seigneur Jésus : "Pourquoi t'inquiètes-tu que tu as peut-être enduré tes souffrances pour rien ? Supposons que personne ne veut rien croire de tes dires. Tu dois savoir que ton mérite reste le même que si tu avais converti le monde entier, rappelle-le toi."

 

"Si je ne me trompe pas, Barbara Weigand m'a dit hier après midi que j'aurais beaucoup à souffrir." (29.10.75)

 

Le démon déclara que les livres relatant l'histoire de Barbara Weigand devraient "interdits, interdits".

Et qu'Anneliese avait mieux à faire qu'à recopier les manuscrits de la mystique allemande.

 

Lors d'un rituel d'exorcisme, un démon déclare :

"J'ai reçu l'ordre 'd'Elle là' (il montre la Sainte Vierge sur l'autel privé) de vous dire que vous devriez vénérer davantage les Cinq Plaies Sacrées."

 

Alors que le prêtre s'exécute, les démons vocifèrent : "Ta gueule".

"...la Plaies Sacrée de votre main droite..."

"Ta gueule !" suivi de grognements furieux

"... la Plaie Sacrée de votre main gauche..."

"Ta gueule !" plus férocement, grognements

"... la Plaie Sacrée de votre tête..."

"Ta gueule ! Assez ! Je ne peux plus supporter ça !" Grognements et hurlements énormes.

Ainsi de suite...

 

Journal d'Anneliese :

"Le Seigneur dit que je ne dois pas répondre à Satan, même s'il m'interpelle ou m'accoste. (Cela implique de la retenue car il est souvent insolent)"

 

Le Père Renz :

"De quelle manière te tourmentent-ils?"

"De toutes les façons. Avant tout psychologiquement, par cette effrayante anxiété, une espèce d'annihilation. Et en me faisant me frapper (...) Je peux me rappeler qu'il y a plusieurs années, j'ai même eu cette chose bizarre - je ne sais pas comment la décrire - comme un état d'anxiété et de désespoir, et pour quelle raison, je n'en avais aucune idée."

 

Anneliese a été durant une courte période exorcisée des démons qui s'étaient eux-mêmes nommés.

La Sainte Vierge dans ses révélations avait prévenu Anneliese de la date de sa délivrance, mais Elle avait aussi soigneusement ajouté que les démons pouvaient revenir.

 

Or après cette grande réussite, cette libération tant attendue par Anneliese qui se sentait enfin libérée, mais un démon se manifesta encore. Il révélait peu et restait souvent sans réaction lors des exorcismes. Lorsqu'il était à bout, il grognait, poussait des cris perçants, insultait le sacré...

 

Anneliese se sentait tout de même vraiment mieux, elle allait souvent prier à l'église. Elle alla prier un jour à la chapelle et y resta trois heures. Elle pensa rentrer chez elle puis entendit une douce voix "Reste encore un peu" et elle pria encore deux autres heures.

 

Pourtant, lors le messe, si elle voulait communier, elle ne pouvait pas se lever de sa place, prise de rigidité. Signe aussi que le fléau était encore là.

Lors d'un exorcisme le démon menaça :

"Si la morveuse va à l'église une fois de plus, maudite femelle, je vais provoquer une telle sarabande que tout le monde accourra."

 

Le Père Renz, demandant son identité, se faisait entendre dire :

"Vas-y, essaye encore de la démêler"

ou

"Tu peux toujours causer à t'en rompre la gueule" puis ajoutant dans un soupir "Je ne parlerais toujours pas".

 

Le Père Renz arriva intuitivement à discerner quelque chose, il demande :

"Pourquoi cela te rend-il fou quand je parle de Judas?"

"Parce que je suis revenu"

"Es-tu Judas?"

"Jawolh - oui M'sieur"

"Ainsi donc qui t'as permit de revenir?"

"Qui, qui, qui, croyez-vous?"

"Qui donc?"

"La Dame de Gloire"

Les autres questions restaient sans réponse, et Judas vociférerait seulement au sujet de sa damnation.

 

Les exorcismes continuèrent donc. Le démon grommelle :

"Vous feriez aussi bien d'arrêter de prier."

"Pourquoi ?"

"Parce que c'est inutile."

On sait cette affirmation d'autant plus fausse que de nombreuses fois le démon s'est réjouit du fait que les gens ne croient plus à la force des prières. Sans compter le nombre de fois où suppliait lui-même d'arrêter de prier...

 

 

Puis le démon se mura un temps dans le silence. Alors puis avancer, le Père Renz décida de faire l'exorcisme accompagné de reliques de Pie X, de Saint Vincent et d'un fragment de la vraie Croix pour le faire sortir de son silence.

"Enlève cette ordure, espèce de sale chien. Je ne cesserai pas de tourmenter la morveuse et les autres non plus." lui dit le démon

"Quels autres ?"

"Personne."

 

Le démon révèlait parfois la présence de Sainte Vierge qu'il appelait "la Dame Glorieuse" lors de l'exorcisme. Le Père demande :

"Qui d'autre ?"

Le démon révèle : Barbara Weigand, le frère Pio, la grand mère d'Anneliese, plusieurs personnes de sa parenté et une grande tante "cette idiote dans son couvent".

"Et Saint Joseph ?"

"Oui il est là"

"Et les anges gardiens ?"

"Jawolh" grognements et cris, puis sardonique "Ça se bouscule ici. Mais nous sommes aussi représentés.

Passe un message à l'assistance."

"Quoi donc ?"

"La communion debout"

"Quoi d'autre ?"

"Prendre l'hostie dans la main"

"Quoi d'autre?"

"Voilà !"

 

A une autre occasion, parlant du synode des évêques venant de se terminer, les démons disaient combien ils aimaient les réformes prises à cette occasion. Parfois il arguait qu'il n'y avait rien après cette vie, (ce à quoi le Père répondait "tu dois en savoir quelque chose") ou encore il disait que Jésus n'avait jamais existé.

Anneliese pouvait savoir qui et quand on priait pour elle, même si la personne pouvait se trouver à des kilomètres, elle disait aussi des choses sur l'avenir, elle voyait notamment un futur jugement par le feu pour l'humanité.

 

Grâce à l'invocation de Thérèse Neumann, Anneliese pu recommencer à communier.

Le démon :

"Si cette fille y retourne, je la mettrai en pièces. Je cracherai cette chose ... (marmonnements) ... stupide porc."

 

Elle continuait toujours à communier, ce qui rendaient le démon fou de colère :

"Elle va chaque jour.... chaque jour..."

"Communier ?"

"Oui ... Je ne peux plus le supporter ... nous voulons partir ... (...) Elle y va, elle s'agenouille de nouveau"

Le démon affirme que le Seigneur ne leur permet pas encore de partir.

 

D'après les enregistrements on comprend que l'esprit démoniaque est prisonnier de sa propre folie, il veut sortir pour ne plus souffrir mais il ne veut pas cesser de faire du mal à Anneliese alors il reste pour continuer à la faire souffrir. Le démon souffre en possédant Anneliese qu'en enfer, mais son désir de la faire souffrir est plus fort que ses propres souffrances.

 

Durant ce temps, Anneliese continuait tant bien que mal à aller à l'église, communier, passer ses examens.

 

Au Père Renz demandant au démon de dire la vérité, celui-ci grogna :

"Veritatem, veritatem, mot de merde"

 

Au Père Renz, elle raconte son ressentiment envers Dieu d'avoir permit sa possession et son découragement.

"Oh Père, je n'ai jamais pensé que cela pourrait être aussi cruel que cela.

J'ai toujours pensé que je désirerais souffrir pour les autres afin qu'ils n'aient pas à aller en enfer et tout cela, mais que cela pourrait être aussi pénible, aussi cruel et terrible... Les gens pensent qu'il est facile de souffrir, mais quand les choses se font réellement effroyables, on recule, on ne veut plus faire un seul pas de plus"

"Mais le Seigneur a bien permis que cela se produise"

"Il permettait que ces choses deviennent si cruelles"

(Enregistrement du Père Renz, paroles d'Anneliese Michel)

 

Anneliese reprit un antipsychotique (Tegretol) qui marqua un tournant dans les améliorations qui avait été acquises. Elle disait elle-même avoir senti une "cassure" intérieure à cette période.

 

A ce moment, la Mère de Dieu et le Sauveur cessèrent de lui faire des révélations. Les démons se faisaient de plus en plus discrets, ils avaient révélés qu'ils partiraient "Wenn 's Kracht"- quand ça craquera (ou éclatera).

 

Les exorcismes continuaient :

"Nous sommes damnés ... Ta mère, elle est maintenant là-haut (sur l'enregistrement, les démons s'adressent à Anna, la mère d'Anneliese qui pleure)

...

Tas de merde, soyez tous exterminés"

"Qui?"

"Vous autres, qui êtes accroupis là."

 

Anneliese retourna à l'école et continua sa thèse, ponctuée par les crises. Dans sa chambre d'internat, ses amies la retrouvèrent accroupie sur le sol, dans une position gênante, vêtue seulement d'une chemise et d'une culotte. Elles la remirent au lit, et appelèrent ses parents. Anneliese raconta avoir vu les démons se quereller. A Carême, elle mangeait beaucoup car elle s'y sentait forcée.

En voiture avec son amie Thea Hein, Anneliese lui dit "Vous allez voir, Thea, dans un moment il va y avoir une puissante odeur de cramé. " Et cela se produisit au point que tout le monde dû sortir de la voiture parce que personne ne supportait la puanteur.

"J'ai dû ouvrir toutes les portières (...)."

 

Anneliese alla à l'église de Notre Dame Bien Aimée pour prier. A peine s'était-elle agenouillée qu'une écrasante frayeur s'abattit sur elle et se développa en une terreur mortelle.

A l'instant même elle sentit comme un millier de fardeaux qui la plaquaient au sol au milieu des bancs. Elle se mit à transpirer si abondamment que ses vêtements s'en trouvèrent bientôt trempés. Les veines de ses mains se gonflaient et elle avait peur qu'elles n'éclatent et commencent à suer du sang "La mortelle agonie du Seigneur" pensa-t-elle. Elle continua de prier et senti les stigmates. A minuit elle pu enfin rentrer se reposer alors qu'elle avait commencé à prier à 20 heures.

 

Anneliese se retrouva dans un état catatonique. Peter, sa sœur et une amie lui vinrent en aide sans succès. Elle refusait les médecins, refusait de se nourrir et gémissait parfois des heures durant, puis hurlait, criait, se tordait de douleur (sensation d'étranglement) dormant maximum deux heures par nuit, pendant des jours durant, elle se faisait mal (frottant son visage sur le mur, heurtant sa tête contre quelque objet résistant, frappant le bois du lit de ses pieds, se boxant le visage ou se mordant elle-même.

Hors de ses crises elle était lucide, elle se fit ligoter par sa famille, les nuits et une partie du jour. Même ainsi, elle jetait sa tête de droite à gauche, se mordant au bras ou fourrant son visage dans l'oreiller jusqu'à suffocation. Hors de ces crises, elle redevenait elle-même.

 

Le Père Renz dit dans son enregistrement :

"(...) Anneliese est par terre, tournant sans arrêt, décrivant un cercle avec son corps. Mais elle ne réagit pas à l'exorcisme (...) je sens que sa tête est en feu... S'il vous plaît de l'eau... Oui... (...)"

 

Le Père Alt demanda à faire venir son ami et médecin le docteur Roth. Celui-ci déclara plus tard qu'il ne s'était pas rendu chez Anneliese en tant que médecin mais seulement comme un observateur scientifique. Pourtant c'est bien le médecin que le Père Alt avait appelé. D'ailleurs il apportait avec lui sa sacoche avec ampoules et seringue. En la voyant il s'exclama "Mon Dieu, elle a des stigmates" ce qu'il renia par la suite devant la justice.

 

Le Père Alt écrivit à son évêque :

"Elle a eu à souffrir considérablement durant ces quelques jours, ainsi que sa famille, qui est proche du désespoir. Anneliese s'est blessée si sérieusement que sa joue gauche est affreusement tuméfiée, et ses yeux sont entourés de tâches bleues, rouges et noires, comme si on s'était acharné sur elle à coups de poings."

 

Anneliese soutenue par sa mère

 

Lors de cette même visite, le docteur Roth décrira à la police autre chose :

" Je n'ai pas pu voir si son visage portait des lésions externes. J'ai eu l'impression qu'elle était légèrement congestionnée et qu'elle paraissait fraîche."

Il ajoute ne l'avoir vue que de dos, et qu'il faisait sombre.

 

Ce jour là le docteur Roth promit au Père Alt de venir en cas de complication, et fit quelques suggestions à la famille au sujet des contusions faciales qu'il nia par la suite. Anneliese avait une grande peur d'être envoyée en hôpital psychiatrique ne souhaitait pas voir de médecins.

 

Lors des derniers exorcismes d'Anneliese Michel, les démons sont étrangement terrifiants, ils vocalisent complètement sans intonation, le son flotte d'une façon surnaturelle et inhumaine : aaaaaah, puis un peu plus haut : aaaaah puis de nouveau plus bas aaaah etc. Comme un instrument endommagé, inexorable, implacable, monotone et sans interruption aucune.

 

Anneliese savait qu'elle serait bientôt délivrée.

Pour autant le cauchemar continuait. Elle mordait le mur, y creusant un trou, ce qui avait ébréché ses dents de devant, elle passa la tête la première à travers la porte d'entrée du Hall, elle se mordait continuellement le bras, mordait, boxait, et frappait quiconque l'approchait...

 

Le prêtre avançait qu'il s'agissait là d'une possession expiatoire : "Elle me laissa entendre que les choses allaient de nouveau devenir très mauvaises pour elle.. Elle en était affreusement effrayée et triste."

 

Au cours de ses derniers exorcismes, plusieurs fois Anneliese demanda l'Absolution (d'abord refusée puis accordée)

"Absolution" est le dernier mot qu'elle a prononcé. Savait-elle qu'elle allait mourir ? C'était la première fois qu'elle en faisait ainsi la demande.

Après un exorcisme pénible, en présence de ses parents, sœurs et petit ami, Anneliese partit se coucher.

 

Son père raconte : "Là-dessus Anneliese s'est tournée sur son côté droit et s'est apprêtée calmement à dormir. Elle a été tranquille toute la nuit. Le lendemain, vers sept heures, je suis venu à la porte. Elle était étendue sans mouvement dans son lit. J'ai pensé qu'elle dormait. Je suis parti sur le chantier. A huit heures, ma femme m'a appelé pour me dire qu'Anneliese était morte."

C'est ainsi qu'il s'expliqua aux policiers. C'était le 1er juillet, et les démons avaient avertis qu'il sortiraient définitivement le 1er Juillet.

 

 

Famille et amis à l'enterrement

 

Anneliese Michel n'avait pas tout à fait 24 ans au moment de sa mort. Le docteur Kehler rédigea l'acte de décès en précisant que la mort n'était pas naturelle.

Selon les médecins légistes, la mort d'Anneliese était due à la faim et au surmenage.

 

Ils ajoutèrent ces détails : ses organes internes étaient sains, y compris le cerveau, aucune atteinte n'aurait pu révéler une crise d'épilepsie. Les pupilles étaient anormalement dilatées et les médecins trouvèrent curieux que le corps ne présente pas d'escarres qui sont des ulcérations de la peau visible sur les patients morts de faim.

 

 

Les quatre accusés au procès :

le Père Renz, le Père Alt, et les parents d'Anneliese

 

Le Procès

 

L'affaire sortit dans les médias et devint une lutte anticléricale. On disait "Au diable le diable" on est plus au Moyen Age !

En marge de cela, les gens se rassemblèrent pour prier le rosaire sur la tombe d'Anneliese. Le Père Renz s'expliquait largement dans les médias, se justifiait au mieux mais cela jeta de l'huile sur le feu.

 

Les autorités firent traîner l'enquête pendant un an, sans savoir quoi chercher. En 1977, le Père Alt et le Père Renz furent inculpés, tandis que l'évêque et le Père Rodewyk étaient disculpés. L'église n'apporta aucun soutien moral aux accusés.

 

On réinstalla le corps de la défunte Anneliese dans un autre cercueil car le premier avait été acheté à la hâte à peu de frais. Lors de l'inhumation, les personnes présentent sentirent des odeurs de roses ou d'encens.

Le corps était altéré mais pas décomposé d'après les personnes qui l'ont transporté : les os n'étaient pas désolidarisés.

Seul le maire qui s'empressa de sortir déclara qu'il puait et qu'il était décomposé.

Des policiers prirent des photos du corps qui n'ont jamais été rendues publiques. Un employé des pompes funèbres attesta avoir entendu deux hommes parler en ces termes :

"Ecoutez donc, ceci ne devra en aucune manière être rendu public, à n'importe quel prix".

Il n'en fallu pas plus pour que beaucoup pensent à une conspiration : "Pensez donc ! Ils se seraient empressés d'exposer ces photos si Anneliese avait été trouvée décomposée dans son cercueil !"

 

L'ouverture du procès fut un tintamarre médiatique. Les amis et proches des accusés furent refoulés du tribunal car les places avaient été réservées par la presse nationale et internationale.

 

Le Père Alt raconte :

 

"Le journaliste du Der Spiegel était là ainsi que ceux du Quick, du Der Stern et d'autres, dont plusieurs très orientés à gauche, connus comme hostile à l'église catholique. Il y avait des journalistes de revues pornographiques et de magazines féminins. Le réseau de radio norvégienne était représenté, la radio suédoise, plusieurs hebdomadaires et, bien entendu, les quotidiens. Nous nous sommes assis là, dans le box des accusés, oppressés par toute cette assistance, une légion de crayon pointés, prêts à l'action, les caméras braquées. Les visages autour de nous semblaient satisfaits, comme si ces gens disaient "Voilà, nous vous avons acculés, et nous allons pouvoir commencer à vous dépecer." Certains journalistes donnaient l'impression que cela faisait vraiment quelque chose à leur ego qu'ils allaient être les observateurs d'un procès extraordinaire."

 

Les accusés au tribunal

 

L'objet de l'accusation était uniquement qu'Anneliese soit morte de faim, mais les questions accusaient surtout sur l'exorcisme.

La religion était souvent ridiculisé, comme par exemple :

"Je suppose, mon Père, que vous n'êtes pas marié ?" Rire général.

 

Anneliese était elle-même persuadée d'avoir à souffrir pour les prêtres, la jeunesse allemande et une certaine personne non nommée. Elle voulait que les enregistrements soient rendus public.

 

L'évêque ne fut pas cité à comparaître mais les nombreux médecins qui avaient soignés Anneliese furent cités au tribunal. Le docteur Lüthy nia avoir conseillé un exorcisme à Anna, la mère d'Anneliese. Le docteur Roth, cité trois fois, avait des amnésies, il vacillait et ne fut d'aucune aide.

Le docteur Roth a confié plus tard au Père Alt son chemin de conversion. Il expliqua que son stress provenait de l'assurance que tous ceux qui parlaient contre Satan, en faveur des accusés, seraient châtiés pour ça. Il recommença à prier après le choc du procès.

 

Rwositha s'exclama au procès : "Que voulez vous dire un médecin ? Pourquoi faire ? La possession n'a rien d'une jambe cassée, savez-vous !" 

D'ailleurs la famille n'avait jamais cessé de consulter le monde médical et Anneliese prenait les traitements prescrits.

 

Le Père Alt "C'était un plaisir de les écouter. Peter et les sœurs d'Anneliese ont témoigné d'une façon que tout le monde a admirée. (...) Ils ne sont jamais embrouillé dans aucune contradiction dans laquelle on aurait pu les attaquer."

 

Toutes les lettres du Père Alt à l'évêque furent rendues publiques ce qui l'a profondément blessé car ils les avaient confié à la justice avec l'assurance qu'elle ne tomberaient pas dans les mains du public. Elles tombèrent de ce fait dans les mains des médias.

Les gros titres sortaient comme "Alt sentait le diable", on le décrivait comme un dresseur d'animaux, ou ressemblant à Raspoutine...

Le Père Alt se rappelle :

"Nous étions systématiquement jetés à terre. C'était déprimant."

 

Le Père attestait, au vu de l'expérience de l'église en matière d'exorcisme, que celui-ci ne tue pas et n'a jamais tué, car il consiste seulement en prières rituelles. Il fait notamment le parallèle entre l'état de possession et l'état d'hypnose.

 

Les différents médecins consultés par le passé n'ont pas pu véritablement déterminer si Anneliese souffrait d'une maladie mentale, ni nommer laquelle. Il en fut de même lorsqu'ils furent interrogés au procès.

 

Or le professeur Sattes, nommé par la cour pour une expertise médicale et qui n'avait jamais vu Anneliese, établira a posteriori que la défunte souffrait de crises d'épilepsies, et que cela lui donnait des illusions et des épisodes de dépression. Elle souffrait d'idées illusoires de son état de pécheresse et d'hallucinations incluant le diable.

Le professeur Sattes expliqua à la cour que les psys ont souvent affaire à des personnes très pittoresques qui ont "l'illusion d'être possédées" et elles racontent ainsi comment elles font l'expérience du contrôle par les démons où d'autres forces maléfiques.

Selon lui, seule l'alimentation forcée aurait pu la sauver.

Le professeur Sattes décrit la possession comme une maladie mentale et psychotique. Il ajoute qu'elle aurait été encore vivante si elle n'avait pas fait d'exorcisme et que croire aux démons où à l'exorcisme est en soi une maladie mentale.

 

L'expertise menée à ce sujet par le professeur est ponctuée d'erreur de dates et de traitements, ainsi que de nombreuses contradictions dans les termes de diagnostics médicaux.

 

Quand Frau Thora lui demanda comment il aurait fait pour guérir Anneliese, le professeur Sattes lui répondit qu'il aurait administré des tranquillisants, l'aurait nourri de force et traitée par des électrochocs. Le tout sans son accord.

Jusqu'à sa mort Anneliese refusa d'avoir à subir ce genre de traitement brutal et sa famille avait respecté ça.

La Cour décida qu'elle aurait dû l'y contraindre de force pour la sauver.

 

L'hypothèse psychiatrique est qu'elle aurait haï son père autoritaire ainsi que sa mère au point de la rendre agressive, qu'elle aurait eu un développement sexuel perturbé provoquant une conversion religieuse de forme hystérique.

Le professeur Sattes continue en disant que les démons d'Anneliese n'étaient que l'expression d'une piété naïve, exerçant un pouvoir attractif sur des bigots dépourvus d'esprits critiques. Confortée dans l'exorcisme, Anneliese prenait la place enviée d'être au centre des attentions. Il ajoute que d'un point de vue psychiatrique, le Père Renz présentait un cerveau calcifié et le Père Alt un cerveau anormal...

 

On est loin du point de vue défendu dans "Exorcisme et psychiatrie" écrit par l'exorciste Gabriel Amorth. Celui-ci donne la parole aux psychiatres et atteste de résultats efficaces dans les cas de possession grâce à un bonne entente.

 

Les psychiatres nommés pour la défense prirent le même parti que le docteur Sattes : c'est par négligence des prêtres et de la famille qu'Anneliese est morte.

 

Le verdict tomba : 6 mois de prison avec sursis de trois ans et les coûts du procès pour les 4 accusés. Même les journaliste exprimèrent leur désaccord. Personne ne fit appel.

 

La légende d'Anneliese ne faisait que commencer.

Des personnes commencèrent à recevoir des messages d'Anneliese, notamment une religieuse.

Chose étrange, Ernst Veth qui s'était exprimé contre le père Alt au procès décéda brusquement peu de temps après d'une défaillance cardiaque. Un prêtre qui avait attaqué publiquement et violemment les accusés mourut lui aussi peu après.

 

Deux hommes ayant réalisé un char caricaturant l'exorcisme d'Anneliese au Carnaval eurent un accident.

 

Passé dans la légende populaire, l'exorcisme d'Anneliese Michel a fait couler beaucoup d'encre et a inspiré entre autre les films : "L'exorcisme d'Emily Rose" et "Requiem"

 

 

Le cas d'Anneliese est un motif important pour prendre en compte le fait que de nombreux pays puissent être officiellement dépourvus d'exorcistes catholiques (Allemagne, Suisse, Portugal...) et que cette pratique soit contestée.

 

 

La raison de la mort d'Anneliese :

 

La position de Félicitas Goodman, auteur de "La vérité sur l'exorcisme d'Anneliese Michel" accuse clairement les différents traitements médicaux d'avoir progressivement tué Anneliese. Elle était en possession de tous les témoignages, rapports médicaux et policiers, enregistrement et journal intime d'Anneliese lorsqu'elle a étudié son histoire.

 

L'auteur fait le parallèle entre les crises les plus graves et les effets secondaires connus du Tegretol qui altèrent la constitution du sang : le symptôme est visible surtout par les contusions.

Selon elle, l'esprit de la jeune fille, altéré par le traitement comme l'aurait fait une drogue, n'a plus pu faire face à la réalité des attaques démoniaques ni capter entièrement des bienfaits de l'exorcisme qui a du traîner en longueur.

Le Tegretol modifie le comportement des démons ; ils supplient de sortir, pris au piège de quelque chose de nouveau, puis finalement se résignant, les esprits démoniaques déclarent qu'ils partiront quand "ça éclatera". Lors des derniers exorcismes, leurs cris sont différents, stridents, inquiétants.

 

Pour l'auteur, l'exorcisme, au-delà des différentes croyances et cultures, est une pratique non négligeable qui a fait ses preuves depuis des millénaires.

De plus elle souligne l'absence d'escarres visibles lors de morts par absence de nourriture qui met en doute l'hypothèse retenue par le tribunal.

 

Si on supprime le Tegretol à un patient, il risque un status epilepticus, avec fièvre et hypoxie. Ce fut probablement le cas pour Anneliese qui ne pouvait plus prendre son traitement : elle eut des spasmes épileptiques, puis les derniers jours de sa vie une forte fièvre.

Enfin la nuit de sa mort ses globules rouges cessèrent de lui fournir l'oxygène vital.

C'est la théorie de l'auteur appuyée sur les documents en sa possession.

 

 

La tombe d'Anneliese est aujourd'hui un lieu de pèlerinage d'où rayonne un renouveau religieux et où les pèlerins prient le rosaire.

Ainsi les croyants se résignent au terrible destin d'Anneliese et la considèrent comme une Sainte en vertu de sa terrible souffrance et sa triste mort.

 

 

"Car mes pensées ne sont pas vos pensées, vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Éternel."

(Esaïe 55: 8) 

 

 

 

 

Prophéties :

 

 

En se confiant à ses amies étudiantes, Anneliese parlait souvent d'un jugement divin à venir, un jugement par le feu.

 

Par la force de Dieu, les démons sont contraints de dire la vérité. En effet l'exorcisme rituel comprend une série de questions auxquelles l'esprit démoniaque est sommé de répondre.

 

En voici quelques extraits prophétiques :

 

Le Père Alt :

"Esprit impur, je t'ordonne au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit de dire la vérité ! "

Après une bordée d'obscénités, le démon répond, martelant les mots dans un effort évident :

"Un nouveau jour de jugement est proche, voilà !"

"A quoi ressemblera-t-il ?"

"Terrible, pire que les deux derniers."

"Où ?"

"En Europe"

"Où en Europe?"

"En Europe" grince le démon avec irritation."

 

"Il y aura des fracas et des clameurs. On ne te dira pas quand. Tout sera détruit. Il n'y aura plus rien à bouffer"

 

La Mère de Dieu s'adresse à Anneliese :

"Le jugement est très, très proche. Priez autant que vous le pourrez pour votre voisinage, votre famille vos amis et bienfaiteurs, pour les prêtres et les laïcs, pour les hommes politiques et pour le peuple."

(le 16.10.75)

 

 

 

 

       Exorcisme

       Antoine Gay

       L'exorciste Gabriel Amorth

 

 

 

 

"Il y avait un homme tourmenté par un esprit mauvais. Il cria "Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous détruire ? Je sais bien qui tu es : le Saint envoyé de Dieu !"

Jésus parla sévèrement à l'esprit mauvais et lui donna cet ordre : "tais-toi et sors de cet homme !"

(Marc 1 : 23-25) 

 

 

 

Sources :

 

 

La Vérité sur l'exorcisme d'Anneliese Michel, Félicitas D. Goodman, édition Résiac, 1994

(livre rare qui n'est plus édité)

 

 

 

 

 

Partagez votre site

Toutes les prophéties
Toutes les prophéties