Ignace de Loyola

 

 

Eneko López de Loyola, (francisé en Ignace de Loyola) est né le 24 décembre 1491 à Azpeitia dans le pays basque espagnol et il est mort le 31 juillet 1556 à Rome.

 

Eneko (Íñigo en castillan) naquit dans le château de Loyola dans la commune d'Azpeitia, au pays basque espagnol.

 

Son nom Ignatius fut pris plus tard lorsqu'il résidait à Rome.

 

Dernier né d'une fratrie de 13 enfants, Ignace grandit au sein d'une famille de la petite noblesse basque, alliée traditionnelle de la maison de Castille.

 

Il avait seulement 7 ans quand sa mère mourut et il noua une relation forte avec son père, don Beltrán Yáñez de Oñaz y Loyola.

Il connut l'éducation du grand siècle espagnol qui a éclot en cette fin du 15e siècle.

 

Orphelin de père à quinze ans, Ignace quitta Loyola et devint page à la cour de Ferdinand d'Aragon en 1506 puis, devenu gentilhomme adulte, il exerça la fonction de secrétaire au service d'un parent de sa mère, qui était trésorier général de la Reine de Castille, Isabelle la Catholique.

 

Il mèna pendant dix ans une vie de Cour, comme il le dit dans son Autobiographie.

 Jusqu'à la vingt-sixième année de sa vie, il fut un homme adonné aux vanités du monde et principalement il se délectait dans l'exercice des armes.

 

Il se lia avec la princesse Catalina, sœur de Charles Quint, séquestrée par sa mère Jeanne la Folle à Tordesillas.

 

En 1517, Ignace entra dans l'armée du duc de Lara vice roi de Navarre, récemment rattachée au Royaume de Castille.

 

Le 20 mai 1521, alors qu'il avait atteint l'âge de trente ans, il participa au siège de Pampelune (Navarre), ville qu'il défendit face aux troupes franco-navarraises appuyées par François Ier qui cherchait à récupérer la couronne de Navarre au bénéfice de la famille du vicomte de Béarn Henri d'Albret.

 

Submergés par le nombre, les Espagnols voulaient se rendre, mais Ignace les exhortait à se battre.

 

Une jambe blessée et l'autre brisée par un boulet de canon il fut ramené à son château et « opéré », mais sa jambe droite resta plus courte de plusieurs centimètres, et ce pour le restant de sa vie, l'empêchant définitivement de revenir dans l'armée espagnole.

 

Durant sa convalescence, faute d’autres lectures, il lisait de nombreux livres religieux dont une Vie de Jésus de Ludolphe, ou la Légende dorée de Jacques de Voragine, richement illustrée qui narre les faits et gestes de saints.

 

Dans un mélange de ferveur et d'anxiété, il vit en songe lui apparaître « Notre-Dame avec le Saint Enfant Jésus », et il rejeta « sa vie passée et spécialement les choses de la chair ».

 

Il ne songeait plus qu'à adopter une vie d'ermite et suivre les préceptes de saint François d'Assise et d'autres grands exemples monastiques.


 

Il se décida à se dévouer entièrement à la conversion des « infidèles » musulmans en terre sainte, avec la prétention de les convertir tous au Christianisme et voulait partir pour Jérusalem.

 

Après son rétablissement, il quitta en février 1522 la maison familiale pour rejoindre Jérusalem.

 

Sur le chemin, arrivé au monastère bénédictin de Montserrat, près de Barcelone, il se confessa à un père d'origine française, le père Chanon, et passa trois jours en prières.

 

Dans la nuit du 24 mars 1522, dans un geste de rupture avec sa vie ancienne de militaire, il accrocha ses habits militaires et ses armes devant la statue de la Vierge noire.

Vêtu d'un simple tissu, une espèce de soutane en toile, avec une corde en guise de ceinture, l’home del sac (en catalan), voulut reprendre la route de Barcelone.

 

Mais, meurtri par son voyage, ses blessures mal cicatrisées, l'ascèse, bloqué par la peste qui sévissait à Barcelone, et pour éviter le cortège du nouveau pape Adrien VI qui se rendait à Rome, il passa plusieurs mois dans une grotte près de la ville de Manresa (Manrèse) en Catalogne ou il pratiqua le plus rigoureux ascétisme.

 

Il mena jusqu'au début de 1523 une vie d'ermite au cours de laquelle il commença la rédaction de ce qui deviendra les « Exercices spirituels ».


 

Depuis sa conversion, Ignace avait pris l'habitude de consigner dans des carnets, les extraits les plus frappants des textes qu'il lisait.

Une sorte de journal intime qui deviendra l'un des livres clés de la spiritualité ignatienne.

 

Tout l’enseignement d’Ignace de Loyola était orienté vers le discernement, car pour lui, toute décision humaine est le lieu d’une rencontre avec le Seigneur.

 

Il prit alors comme « pèlerin de Dieu » la route de la Terre sainte et, le 20 mars 1523, embarqua pour l'Italie.

 

Béni à Rome par le pape Adrien VI, il continua son périple jusqu'à Venise, et parvint à Jérusalem, où il ne resta que trois semaines en septembre 1523, avant d'être prié par les frères franciscains de quitter le pays.

 

À nouveau en Italie, traversée par les armées espagnoles et françaises, il se retrouva à Venise et se convainquit de l'absolue nécessité d'étudier pour enseigner, ce fut une des caractéristiques de son futur projet jésuite.


 

Il était de retour à Barcelone en mars 1524.

 

Il consacra les onze années suivantes aux études : grammaire, latin, philosophie et  théologie.

 

Ses progrès dans la compréhension des mécanismes de l'enseignement et sa capacité à dominer intellectuellement y compris plus érudit que lui par l'usage du « discernement », le distinguaient.

Mais sa personnalité rigoureuse et entière et son attitude réformatrice lui créaient de nombreux ennemis.

 

À Barcelone, il fut battu très sévèrement, et son compagnon tué, sur l'instigation de notables vexés de ne plus être admis dans un couvent qu'Ignace avait récemment réformé.

 

À Alcalá, un inquisiteur le harassa constamment le soupçonnant d'illuminisme, allant jusqu'à l'emprisonner pendant quelques semaines.


 

Les attaques vives qu'il subissait en particulier de la part de l'Inquisition et des dominicains le décidèrent à se rendre à Paris en février 1528, où il vivra durant sept ans.

 

À Paris, il connut la pauvreté, la maladie, les œuvres de charité, la discipline du collège, particulièrement sévère dans celui de Montaigu, où il résidait, car trop pauvre et ignorant avant de rejoindre celui plus « libéral » du Collège Sainte-Barbe.

 

Il fut accusé publiquement par Diego de Gouvea, recteur du collège, d'enfreindre les règles mais il se défendit vigoureusement et obtint des excuses publiques.

 

À l'Université de Paris, Ignace se retrouva « dans le chaudron de la renaissance », au cœur de ce que Jean Lacouture appelle la décennie prodigieuse qui débute en 1525 avec la polémique entre Erasme (De libero arbitrio) et Luther (De servo arbitrio), puis la création du collège de France en 1530, la parution du Pantagruel de Rabelais (1532) ou enfin la publication de l’Institution de la religion chrétienne de Calvin (1536).

 

Il fut reçu maître ès arts le 13 mars 1533.


 

Pendant ce temps, ayant débuté ses études de théologie, il fut licencié en 1534, mais il ne put être reçu docteur, ses ennuis de santé le conduisant hors de Paris en mars 1535.

 

En France, Ignace de Loyola regroupa autour de lui sept étudiants de qualité issus d'horizons divers, mais tous unis dans un lien très fort, et par une commune fascination pour Ignace.

 

Ignace évolua progressivement sur l'attitude et la discipline qu'il s'imposait sur les pratiques d'extrême pauvreté et de mortification.

Il s'adapta à la vie dans la cité, en dirigeant ses efforts vers les études et les exercices spirituels.

 

Le 15 août 1534, à l'issue de la messe célébrée à Montmartre dans la crypte Notre-Dame par Pierre Favre, les sept étudiants  et lui-même prononcèrent les vœux de pauvreté et chasteté et l’intention de se rendre dans les deux ans à Jérusalem pour y convertir les infidèles, à la fin de leurs études.



Après avoir quitté Paris, il se rendit six mois en Espagne puis à Bologne, où incapable de se remettre aux études, il se consacra à des œuvres de charité attendant que 10 compagnons le rejoignent à Venise pour prendre la route de Jérusalem.

Mais la guerre avec les Turcs les empêchèrent de poursuivre. Ils décidèrent de reporter d'un an leur engagement.

 

Ignace de Loyola fut ordonné prêtre à Venise le 24 juin 1537. Sur la route de Rome, il eut une vision de Dieu s'adressant à lui après l'avoir placé aux côtés du Christ :

« Je vous serai propice à Rome ».

 

À Rome, Alexandre Farnèse venait en 1534 d'être élu pape, sous le nom de Paul III.

Il régnait sur une capitale en crise, à peine remise du sac de Rome par les troupes de l'empereur en 1527, en butte à la corruption généralisée et siège d'une église en crise, profondément ébranlée par la fulgurante progression de la Réforme.

 

 

 

Paul III sembla rapidement voir tout le profit à tirer de cette nouvelle société de prêtres savants, rigoureux, intègres et d’un immense volontarisme réformateur.

 

En novembre 1538, Paul III reçut Ignace et ses compagnons venus faire leur « oblation » au pape.

Celui-ci leur ordonna de travailler à Rome qui serait leur Jérusalem. Dès lors, Ignace ébaucha la "Compagnie de Jésus" ou "Ordre des jésuites".

 

De mars à juin 1539, ils débattaient de la forme à donner à leur action, devoir d'obéissance, cohésion du groupe (alors que l'activité missionnaire dispersait les jésuites), rôle dans l'éducation…

 

En août 1539, Ignace, Codure et Favre esquissèrent des constitutions de la Compagnie avec quelques points forts : l'obéissance à un Préposé général, l'exaltation de la pauvreté, le refus du cérémonial monastique, et en particulier de la prière collective et des mortifications.

 

Ignace de Loyola soumit ce texte à Paul III qui en approuva le contenu le 3 septembre 1539.

La création de la Compagnie de Jésus (les Jésuites) fut acceptée par le pape Paul III le 27 septembre 1540.

 

Le 22 avril 1541, Ignace fut élu, en dépit de ses réticences, premier supérieur général de la Compagnie de Jésus dont il écrira les règles.

 

En 1542, Ignace fonda la Maison Saint Marthe pour accueillir et réinsérer des prostituées.

Il dut défendre sa fondation contre les diffamations.

 

Il allait de par les rues de Rome pour recruter des candidates sur les lieux de prostitution d'alors.

Contrairement aux couvents de repenties, il laissait le choix aux personnes prostituées de se marier.


 

Il envoya ses compagnons comme missionnaires en Europe pour créer un réseau d'écoles, de collèges et de séminaires. Le premier collège fut fondé en 1548 à Messine ; il eut rapidement un grand succès et ses règles et méthodes furent ensuite reproduites partout.

 

Parallèlement à la Compagnie de Jésus, Ignace fonda à Rome en 1547, la Compagnie du Saint-Sacrement de l'Église des douze Apôtres autour d'un groupe de laïcs

 

À sa mort, le 31 juillet 1556 à Rome, la Compagnie de Jésus comptait déjà plus de mille membres répartis dans douze Provinces, 72 résidences et 79 maisons et collèges.

 

Saint Ignace de Loyola a été canonisé par le pape Grégoire XV le 12 mars 1622.

Sa fête est célébrée le 31 juillet.

 

Il est le saint patron des Jésuites et des soldats catholiques.


Prophétie :

 

Le 26 février 1879, M. de Sternay reçut la révélation suivante de la Vénérable Anne de la Foi.

 

Cette prophétie fut publiée dans « Phare prophétique » (publié de 1878 à 1883).

Le document original venait de Metz.

 

« J’étais en oraison, dans ma cellule, la veille de la fête de la Purification de la Très Sainte Vierge, vers l’heure de tierce, quand tout à coup je me sentis attirée d’une manière irrésistible à prier pour la France.

 

Tout aussitôt une lumière éclatante parut à ma gauche, et une voix, que je reconnus pour être celle de Saint Ignace de Loyola, s’écriait :

 

« Malheur sur malheur ! Iniquités sus iniquités ! Voulez-vous en savoir la mesure pour y mesurer l’expiation ? »

 

Toute éperdue, poussée par une force mystérieuse et irrésistible, je répondis : « Oui Seigneur, si cela doit être salutaire à tous. »

 

Et la voix continua, d’un ton terrible, en disant :

« Les iniquités ont débordé, la colère déborde, les malheurs débordent !!! »

 

« Quand cela Seigneur ? »

 

« Vous verrez ces choses, répliqua la voix, et voici le signe que je vous donne : la fête que l’on célèbre en mon honneur ne sera pas passée (31 juillet), qu’un grand attentera contre la nation choisie du Christ quoique indigne.

 

Il déploiera toute sa ruse.

 

Le ciel permettra pour un temps son succès, afin de punir les méchants.

 

Une grande nation sera conduite par l’esprit d’erreur, jusqu’au bord de l’abîme, et en peu de jours sera réduite à la dernière extrémité.

 

Plusieurs tableaux effrayants se déroulèrent ensuite sous mes yeux.

 

Je voyais : « Un aigle étranglé par un serpent… Des ânes et des serpents dévorants des lions…

 

Des hommes en costumes efféminés, des femmes revêtues de livrées d’hommes ; les fils spirituels de Saint Ignace traqués par des bêtes en furie, poursuivis par des animaux hurlants.

 

Des villes et des villages incendiés du côté du levant.

 

Les pommes de terre, les blés et même les bœufs disparaîtront devant nos yeux, et des personnes se nourriront d’épluchures.

 

Dans plusieurs villes, on manquera de bras pour faire le pain.

 

Satan et ses émissaires se réjouiront et d’efforceront de mettre le trouble dans l’église ; mais Satan sera arrêté dans ses projets par un personnage qu’il croyait être des siens.

 

Un grand pays changera quatre fois de gouvernement en l’espace de quelques mois.

 

Une couronne sera renversée et deux têtes seront ébranlées, mais l’une d’elles recevra sa récompense.

 

La mort d’un personnage fameux sera le signal de jours plus heureux.

 

Le serpent et ses émissaires seront écrasés contre le mur.

 

La lutte dernière durera trois jours entiers.

 

Un grand homme viendra au secours de la patrie ; il lui rendra la liberté, et en échange, en recevra la couronne ; le lis brillera sur sa poitrine.

 

Tout semblera se pacifier sous ses pas.

 

Il se réconciliera même l’oiseau matinal et l’adoptera dans son foyer.

 

Et l’harmonie qui en résultera sera celle d’une joyeuse aurore. »

 

 

 

Sources :

 

« Demain », Baron de Novaye, 1905

 

« Exercices spirituels », introduit par François Courel, Paris, DDB, 1963

 

« Journal des Motions intérieures », édité par Pierre Antoine Fabre, (journal intime d’Ignace de Loyola tenu de 1544 à 1545  Lessius, 2007

 

« Le Récit du Pèlerin : Autobiographie de saint Ignace de Loyola », présenté par André Thiry, Seuil, Paris, 2001.

 

 « St Ignace de Loyola et la Compagnie de Jésus », Alain Guillermou, Le Seuil, Paris, 1960 - Réed. Points Sagesses 224, Le Seuil, 2007 

 

 « La Vie de saint Ignace de Loyola », Alain Guillermou, Le Seuil, Paris, 1961.

 

 

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