Sainte Brigitte de Suède



A la naissance de Sainte Brigitte, le 14 juin 1303, un saint prêtre, Benoît, curé de Rasbo, en prière pour l’heureuse délivrance d’Ingeborde, se trouva soudain enveloppé d’une nuée lumineuse d’où sortit la Vierge Mère qui lui dit :

 

« Il est né une fille à Birger ; sa voix sera entendue du monde entier. »

 

Elle était la fille d'un prince du sang royal de Suède issu de la famille des Brahe.

 

A 10 ans, Brigitte eut une vision du Christ souffrant sur la croix, auréolé de lumière.

Il lui dit « c’est ainsi que J’ai été traité ».

Elle lui dit alors « O, mon doux Seigneur, qui vous a fait tant de mal ? »

Il lui répond « Ceux qui méprisent et oublient mon amour. » Et la vision s’évanouit.


 

Son enfance fut parcourue de miracles comme lorsque sa tante leva une baguette d’osier contre elle, qui se brisa avant de l’avoir touchée.

 

Elle accepta avec simplicité le riche mariage arrangé qui fut organisé pour elle.

 

Son mari, Urf Gudmarson, appartenait aussi à la première noblesse de Suède.

 

Brigitte avait beaucoup d’influence sur lui et le poussa à aider les pauvres, bâtir des écoles, arranger les hôpitaux, construire des églises…

Ils finirent par renoncer à leur luxe personnel et embrasser la pauvreté. Ils auront huit enfants.

 

En 1335, elle fut nommée intendante par le roi Magnus IV de Suède, mission qu’elle accomplit du mieux qu’elle pu dans une époque politique très troublée.

 

Lors de son retour de pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle, elle perdit son mari qu’elle aimait tant. Ulf lui apparu dans une vision céleste pour la consoler et lui rappeler son amour.

 

Dans la douleur, elle se retira du monde et se fixa alors à Rome pendant vingt ans.


 

Les visions se firent plus insistantes :

« Femme, écoute-Moi !

Je suis le Créateur de toutes choses. Sache que Je ne me trompe pas, et Je ne parle pas pour toi seule mais pour tous les chrétiens. (…)

 

Tu seras mon épouse (alliance avec Dieu) et tu verras les choses spirituelles et tu pénétreras les secrets célestes, Mon esprit demeurera avec toi jusqu’à la mort.

 

Celui qui te parle est le Verbe, né de la Vierge, qui a souffert, qui est mort pour le salut de toutes les âmes, qui est ressuscité et monté au ciel. »

 

Brigitte en demeura bien confuse, la choisir elle au lieu de tous les docteurs, prêtres, vierges, apôtres et martyrs ?

 

Sa fille sainte Catherine la rejoignit l'année suivante et elles vécurent désormais ensemble.

 

Favorisée de grâces extraordinaires, elle suivait à la lettre le saint Évangile, pratiquant la pauvreté, mendiant même sous le porche des églises et récoltant le mépris des passants.

 

A une princesse romaine qui lui reprochait de ne pas savoir garder son rang, elle répondit :

"Jésus s'est abaissé sans avoir eu votre autorisation".

 

 

Elle voyait la cour céleste, la Vierge Marie la conseillait l’instruisait.

 

Elle lui enseigna :

« Ma fille, vous devez avoir cinq vertus intérieures et cinq extérieures.

Les extérieures : une bouche pure et exempte de médisance ; les oreilles closes aux vaines paroles ; les yeux chastes et pudiques ; vos mains aux bonnes œuvres, et vos pieds éloignés de la conversation humaine.

 

Au dedans, il vous faut avoir cinq autres vertus : aimer Dieu avec ferveur ; le désirer avec sagesse ; donner des biens temporels avec une juste ; droite, et raisonnable intention ; fuir le monde avec humilité, et attendre fermement et patiemment mes promesses. »

 

Le Christ l’instruisit sur la nature du mal et de Lucifer.

 

Elle raconte la chute des mauvais anges, l’intervention de Satan pour détourner l’humanité de Dieu et l’humanité déchue, devant à nouveau choisir et se repentir pour revenir dans le sein de Dieu.

 

Le Seigneur lui fit voir plusieurs âmes au moment du dernier jugement, dont certaines renonçaient volontairement à Dieu par désir de pécher à nouveau.

 

Pierre Olafson repoussa la requête de Brigitte, alors que le Seigneur l'avait chargé d’écrire ses révélations.

Celui-ci s’évanouit dans la seconde de son refus.

 

Alors alité et souffrant, il revint sur sa décision et se retrouva guérit dans l’instant, tout à disposition de la voyante.

 

Sainte Brigitte de Suède alors mendiante à Rome, écrivit au pape Urbain V pour lui annoncer sa mort prochaine s'il abandonnait sa ville.

Le 5 septembre 1370, il embarquait sur une galère que Pise, Naples, Aragon et la France avaient concentrée à Corneto, le 24, il retrouvait son palais d'Avignon, ce ne fut que pour s'y aliter quelques jours plus tard, le 19 décembre 1370, il mourrait : la prophétie de Brigitte de Suède s'était réalisée.

Elle retourna visiter le roi Magnus en Suède, devant les regards surpris de la cour qui l’avait connue en habits de faste, elle fit son entrée dans sa robe de bure grise et son voile noir de veuve.

 

 

Elle fonda vers 1363, à l’abbaye de Wadstena, près de Linkoeping dans la partie méridionale de la Suède, l'ordre des Brigittines qui existe encore en Suède.

 

 

Son ordre du Saint Sauveur, qui suivait la règle de St Augustin, fut approuvé par Urbain V, et se répandit dans les Flandres, en Italie et au Portugal.

 

En Suède, elle prophétisa au chevalier Magnus d’Eka, alors marié et heureux, père de robustes enfants

« Tu verras mourir ta femme et tes fils, tu seras prêtre et prieur dans un monastère. »

Cette prophétie lui permit d’affronter dans un premier temps sa douleur puis de continuer sereinement vers son destin.

 

Les papes s'étaient alors réfugiés en Avignon. Elle les harcelait pour qu'ils reviennent à Rome.

 

La sœur d’Ulf son défunt mari, vint à mourir. Elle la vit en vision, celle-ci lui dit :

« Vous ferez de longs voyages et ensuite vous mourrez à Rome."


 

Au début de 1372, Brigitte fit le voyage pour la Terre Sainte avec une escorte armée. Ce furent les quinze mois les plus beaux de sa vie, disait-elle.

Sainte Brigitte mourut à Rome en 1373, après avoir mené une vie sainte dans toutes les différentes étapes de sa vie. Son tombeau se trouve à Uppsala.

 

Elle fut canonisée par le Pape Boniface IX et par le concile de Constance.

 

Elle est la sainte patronne de la Suède et des pèlerins.


Prophéties

 

Les Révélations de sainte Brigitte ont été rééditées par le moine Pierre, prieur d’Alvastre et imprimées à Rome en 1536.

 

Gerson, de l’université de Paris, les avait attaquées.

Mais le concile de Bâle en autorisa l’impression.

« …Quand aux Grecs qui rejettent le joug de l’Eglise de Rome, ils demeureront toujours sous le joug de leur ennemis, jusqu’à ce qu’ils viennent se soumettre à l’Eglise et à la foi romaine.


Il viendra un temps où les païens convertis donneront de tels exemples de dévotion que les chrétiens seront en quelque sorte leurs serviteurs dans la vie spirituelle ; alors s’accomplira ce que disent les saintes écritures, que Je serai glorifié par la foule de ceux qui ne me connaissaient pas jusque-là. »

« A la fin de cet âge, l’Antéchrist naîtra.

 

De même que les enfants de Dieu viennent au monde de parents fidèles, ainsi l’antéchrist naîtra d’une femme maudite, mais feignant la sainteté, et d’un homme maudit, desquels le démon formera son œuvre avec Ma permission.

 

Mais la venue de l’Antéchrist n’aura pas lieu au temps indiqué par ce frère dont tu as les écrits sous les yeux.

 

Elle aura lieu au temps qui m’est connu, alors que l’iniquité abondera outre mesure et que l’impiété aura pris un immense développement.

 

Sache donc, qu’avant l’arrivée de l’Antéchrist, la porte de la foi sera ouverte à plusieurs peuples infidèles. »

 

 

Brigitte fit cette prophétie devant le roi Magnus et sa cour :

 

« J’ai vu le soleil et la lune briller dans un ciel troublé, leur lumière éclairait l’espace au-delà du firmament.

 

Un terrible dragon traversa le ciel, les deux astres lui donnèrent leur puissance et leur splendeur.

 

Aussitôt le soleil s’obscurcit, la lune disparut derrière notre monde.

 

J’aperçu une myriade de reptiles et de serpents.

 

Ils dévoraient la surface de la terre, et tuaient les hommes à coup de queues.

 

Enfin le soleil tomba dans l’abîme et la lune s’effaça sans laisser de traces. »

 

Nul ne comprit alors le sens de cette prophétie.

 

 


Sources

 

« Voix prophétiques ou signes, apparitions et prédictions modernes », l’abbé J.M Curique, édition Victor Palmé, 1872

« Sainte Brigitte de Suède, sa vie, ses révélations, et son œuvre » Comtesse de Flavigny, sur livres-mystiques.com

« Les Saints au Moyen Âge - La sainteté d’hier est-elle pour aujourd’hui ? », Régine Pernoud Paris, Plon, 1984

« Mytikerin und Visionärin des späten Mittelalters », Günther Schiwy, Birgitta von Schweden Munich 2003, (les procès après la mort)

 

« Die Offenbarungen der Heiligen Birgitta von Schweden », Pavlina Rychterova, Cologne 2005

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