André Bobola

 

Saint André Bobola est né le 30 novembre 1591 à Strachocina et il a été assassiné le 16 mai 1657 à Janow Podlaski en Pologne.

 

C'était un prêtre jésuite polonais. Travaillant au rapprochement entre orthodoxes et catholiques, il fut torturé et assassiné en haine de la foi catholique. Il est l’un des trois saints patrons de la Pologne.

 

Né dans une famille distinguée de petite noblesse, André Bobola, fit ses études jusqu'en 1611 au collège jésuite de Braniewo et entra ensuite au noviciat des Jésuites, à Wilno, aujourd'hui Vilnius. Deux ans plus tard, le 31 juillet 1613 il prononça ses premiers voeux religieux : pauvreté, chasteté et obéissance.

 

Toujours à Vilnius, il étudie la philosophie pendant trois ans, et obtient son diplôme.

Toutefois, il n'est pas admis à soutenir publiquement sa thèse.

 

Il effectue alors deux ans d'expérience apostolique et pédagogique au collège de Braniewo, puis à celui de Polotsk, avant d'entamer des études de théologie de 1618 à 1622. En mai 1621, il en réussit l'examen final. Mais à nouveau, il n'est pas admis à soutenir sa thèse en théologie.

 

Il est ordonné prêtre à Vilnius, le 12 mars 1622, jour de la canonisation à Rome d'Ignace de Loyola et de François Xavier, deux des fondateurs de la Compagnie de Jésus.

À la fin de l'été 1622, André Bobola commence sa dernière année de formation jésuite.

 

Il le fait sous la direction de Philippe Frisius, docteur en théologie. Ce dernier a dirigé spirituellement le jeune prêtre, ce qui lui a permis de bien le connaître. Il le juge assidu dans son travail, très attentif aux autres, cherchant à soulager la misère, et particulièrement attaché à l'Ordre religieux qui l'avait reçu.

Il lui reprochait par contre une certaine gourmandise, et un goût immodéré pour la nourriture et la boisson… Toutefois, il le considérait comme l'un de ses meilleurs étudiants.

 

Une fois sa formation terminée, André Bobola devint recteur de l'église de Nieswiez, ensuite, il se rendit à Vilnius où, entre 1624 et 1630, il travailla comme modérateur des Congrégations mariales.


André Bobola protégé

par le manteau de la Mère de Dieu

 

Il y fut très apprécié, et grâce à son action, le mouvement vit le nombre de ses adhérents croître notablement. Il avait un esprit clair, un bon jugement, d'excellentes qualités d'organisation, et était aussi excellent prédicateur.

 

Malgré ces qualités, d’autres ecclésiastiques ne le jugeaient pas capable, ne souhaitaient pas le voir enseigner dans les collèges et être responsable d'une communauté. Il est finalement appelé à la profession solennelle.

 

Le 2 juin 1630, la célébration a lieu, dans l'église Saint Casimir à Vilnius. À partir de ce jour, André reçoit des responsabilités plus importantes.

Il travaille alors à Bobrouïsk, Rock, Varsovie, puis Plock, Lomza, Pinsk, Wilno, avant de retourner à Pinsk en 1652 où il finira sa vie.

 

Déjà André pressent qu’il va y mourir en martyre.

 

André enseigne le catéchisme à des personnes dont la foi était quasiment inexistante, il baptise, administre les sacrements, il est très proche des gens dont il a la charge pastorale.

Ceux-ci apprécient l'authenticité de sa vie, sa foi profonde, son immense charité.

 

Au 18e siècle, sur la partie orientale de la Pologne, se croisaient les influences à la fois de Rome et de Moscou. Les chrétiens orthodoxes étaient divisés, certains souhaitaient un rapprochement avec Rome, d'autres le refusaient.

 

Les Cosaques, avec à leur tête Bogdan Chmielnicki, entreprirent de mener une sorte de croisade contre les catholiques. Leur but était certainement plus politique que religieux. Il entra en guerre contre la Pologne, les motivations politiques, sociales et enfin religieuses se mêlant pour susciter encore plus de violence.

 

Les prêtres schismatiques payaient des misérables pour accabler André de coups et d’injures « Lach ! Polonais ! », ou rassemblaient des enfants à la porte du collège pour lui jeter des projectiles et l’insulter « Chien de Jésuites, chiens de Papistes ! » ou bien « Ravisseur des âmes ! ». Effectivement, il ravissait bien des âmes pour le ciel.

Ce traitement dura des années.

 

Dans ce climat de violence, des monastères et des églises sont détruits, les terres de Dniepr sont dévastées, il y a des milliers de morts catholiques et juifs. André Bobola est considéré comme un prédicateur catholique très influent.

Les Cosaques réussissent à le faire prisonnier, dans les environs de Janow Podlaski, alors qu’André venait de dire la messe.

 

D’abord les cosaques tentent de le convertir par la menace et la violence, on l’attache à un arbre, on le dénude et lui donne des coups.

André répond « (…) Ma foi, c'est la vraie foi, c'est la bonne ; c'est elle qui conduit au salut... Je suis religieux, je ne puis renoncer à ma sainte foi... Vous, convertissez-vous plutôt ; faites pénitence, parce que vous ne vous sauverez point de vos erreurs... Si vous conceviez du mépris pour vos erreurs schismatiques et embrassiez la même sainte foi que je professe, vous commenceriez à connaître Dieu et vous sauveriez vos âmes. »

Cette proposition donne de la rage à ses agresseurs, là, on lui arrache un œil, André est frappé, on lui brûle différentes parties du corps pour le faire renoncer à sa foi.

 

On lui fait une tonsure en lui enlevant la peau de la tête, on le frappe au visage de manière à lui casser les dents, on lui arrache la peau du dos, puis on l’essuie avec une torche de paille.

Pour parfaire leur crime, ses bourreaux qui lui trouvent alors un aspect monstrueux, lui enfoncent des roseaux sous les ongles pour lui donner l’apparence de griffes, ils lui coupent le nez et les lèvres.

 

Le Saint martyr n’est plus qu’un tas de chair repoussant, abandonné sur un tas de fumier, deux heures après un capitaine qui passe par là l’aperçoit encore vivant et l’achève d’un coup de sabre.

 

André Bobola traîné avant d'être torturé et tué

 

Enfin mort, sa dépouille est enterrée dans le sous-sol de l'église des jésuites, à Pinsk et oubliée. C'était le 16 mai 1657, André avait 66 ans.

A sa mort une lumière éblouissante apparut dans le ciel, qui épouvanta les cosaques. A sa vue, ils montèrent sur leurs chevaux et s’enfuirent.

 

Le partage de la Pologne a retardé le procès de béatification d'André. En 1853 toutefois, il était regardé comme celui qui avait prédit l'indépendance du pays. Après la Première Guerre mondiale, la vénération pour André Bobola prit de l'importance.

Sous son invocation, beaucoup ont obtenus des guérisons miraculeuses.

 

En 1702, alors qu’un religieux jésuite prie dans son collège de Pinsk, il se désole que les cosaques Ukrainiens ravagent encore sa patrie, puis il se demande à quel Saint se vouer.

 

La nuit du 19 avril 1702, André Bobola lui apparait « Vous avez besoin d’un protecteur auprès de Dieu, pourquoi ne vous adresser vous pas à moi ? Je suis le père André Bobola, mis à mort en haine de la foi par les Cosaques. Cherchez mon corps, je serais le défenseur de votre collège. »

 

On fit visiter les caveaux du collège, pendant deux jours inutilement. Puis le Saint se montra et désigna lui-même l’endroit où gisait son corps. Le tombeau portait cette inscription :

"Le Père André Bobola, de la compagnie de Jésus, mis à mort par les cosaques à Janoff."



Son corps est retrouvé intact : un sang frais et vermeil, des blessures comme si on venait de les ouvrir et une odeur agréable qui saisissait tous les spectateurs qui ont accourus pour voir à la nouvelle d’un miracle. Des milliers l’on vus et l’ont attestés sous serment.

 

Le 17 juin 1938, ses reliques sont ramenées à Varsovie.

Déjà, André Bobola était considéré comme le saint patron de la Pologne, mais il fallut attendre le 16 mai 2002 pour que ce titre lui soit attribué officiellement dans l'église de Varsovie qui porte son nom.

 

À cette occasion, les évêques polonais écrivirent :

 

« La vie de Saint André Bobola, qui se termina par un martyre, fut comme un grain tombé dans la terre dans la période difficile de la Pologne, pour donner après des siècles, du fruit dans la renaissance de la Pologne, d'abord après la Première Guerre mondiale, et ensuite après la chute du communisme.

Saint André est patron d'évangélisation dans les temps de difficultés.

La liberté politique et sociale aujourd'hui retrouvée est pour nous toujours un défi qui exige un renouveau religieux et moral.

Nous avons besoin d'un esprit de renaissance aussi bien en face des divisions qui se sont montrées après la chute du communisme, que dans la perspective de la nouvelle évangélisation de l'Europe qui s'unit.»

 

Canonisé le jour de Pâques par le pape Pie XI en 1938 il est fêté le 16 mai.


Prophéties

 

En 1819, le père Korzeniecki gémissait, dans le secret de sa cellule, sur le sort de plus en plus malheureux de sa patrie et sur l’inaction forcée à laquelle l’avait lui-même condamné la police russe que ses prédications et ses écrits inquiétaient.

 

Dans sa tristesse, il ouvrit la fenêtre de sa cellule tard dans la soirée, et se mit à invoquer André Bobola, pour qui il avait toujours eu une dévotion particulière, depuis son jeune âge, bien qu’il n’ait pas encore été proclamé Saint.

 

Le père Korzeniecki se rappela qu’André Bobola avait prédit l’indépendance de la Pologne, et il lui tardait que cette prophétie se réalisât.

 

Lorsqu’il eu finit sa prière, la nuit été déjà fort avancée. 

Tout à coup, il vit au milieu de sa cellule, une personne habillée en jésuite :

 

« Me voici père Korzeniecki, je suis celui à qui vous venez de vous adresser, rouvrez votre fenêtre, et vous apercevrez des choses que vous n’avez jamais vues. »

 

Tout saisi, le père ouvrit sa fenêtre, et au lieu de voir l’étroit mur d’enceinte et le jardin du couvent, il vit de vastes et immenses plaines qui s’étendaient à l’horizon.

 

André Bobola lui dit : « La plaine qui se déroule devant vous est le territoire de Pinsk où j’eus la gloire de souffrir le martyr pour la gloire de Jésus Christ. Mais regardez devant vous et vous connaitrez ce que vous désirez savoir. »

 

Le père regarda une seconde fois au dehors et la plaine lui apparut tout à coup couverte d’innombrables masses de Russes, de Turcs, de Français, d’Anglais, d’Autrichiens, de Prussiens, et d’autres peuples encore que le religieux ne pu distinguer exactement, se combattant dans une mêlée horrible comme dans les guerres les plus sanglantes.

 

Le père ne comprenant rien à cet affreux spectacle : « Quand, lui dit le bienheureux martyr, la guerre dont venez de contempler le tableau, aura fait place à la paix, alors la Pologne sera rétablie, et j’en serais reconnu le principal ptonar. »

 

La joie dans l’âme, le père craignait de se tromper, et demanda néanmoins un signe de sa vision.

 

« C’est moi, reprit le bienheureux, qui vous donne l’assurance de tout ceci. La vision que vous avez est réelle est vraie, et tout s’exécutera de point par point comme je vous l’ai annoncé. Maintenant prenez votre repos. Moi pour vous donner un signe de la vérité de ce que vous avez vu et entendu, je veux, avant de vous quitter, imprimer les traces de ma main. »

 

En disant cela André Bobola toucha la table de sa main, puis disparut.

Revenu de ses émotions, le père regarda sa table et y vit très distinctement l’empreinte de la main du bienheureux.

 

Le lendemain à son réveil, il revérifia, et tous ses doutes s’évanouirent. Il convoqua tout le couvent et leur raconta tout.

 

Saint André Bobola

Sources

 

« Voix prophétiques ou signes, apparitions et prédictions modernes », Jean-Jules-Marie Curicque, Palmé, 1872


« Recueil Complet des Prophéties les plus Authentiques - Passé - Présent - Futur. », édition Josserand, 1870


« La vie et la mort héroïque de Saint André Bobola, jésuite polonais », Hugues Beylard, Paris, éditions Spes, 1938

« Saints et Bienheureux de la Compagnie de Jésus », F. Paillart, Édition 1900, édition 1941

« Les Martyrs » : Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du christianisme jusqu'au XX° siècle ; traduites et publiées par le R. P. Dom H. Leclercq, moine bénédictin de Saint-Michel de Farnborough.

« Cérémonie de béatification des PP. Jean de Britte et André Bobolo, missionnaire de la Compagnie de Jésus, martyrs », 1854

 

« Les petits Bollandistes : vies des saints. T. V, père Giry, Surius » par Mgr Paul Guérin, Édition Bloud et Barral (Paris), 1876

 

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