Saint Malachie


Malachie d’Armagh (ou Mael Maedoc Ua Morgair en gaélique) est né en 1094 et il est mort en 1148 dans l’actuelle Irlande.

 

Il était issu d’une famille noble irlandaise.

 

Malachie fut ordonné prêtre en 1119, puis abbé de Bangor qu’il restaura.

Il dirigeait le diocèse de Down et Connor, où il fut élu en 1124 et il gérait en même temps que son abbaye, en mettant en œuvre un programme de réforme grégorienne.

 

Après la mort de l’archevêque Celsus en avril 1129, il fut désigné comme son successeur à Armagh.

 

Cela donna lieu à un conflit interne avec le frère du défunt, qui prétendait lui-même au siège.

En effet, depuis 200 ans, la même famille (dont des hommes mariés) s’octroyait les droits de cet archevêché.

 

Les laïcs rejetèrent la mise en œuvre de ses réformes grégoriennes et l’obligèrent en 1136 à se désister pour laisser la place à Gelasius, qui sera élu en 1137.

 

Il se rendit à Rome en 1139 où il fut nommé Légat apostolique pour l’Irlande par le Pape Innocent II.

C’est là qu’il aura sa célèbre vision sur les Papes.

 

Malachie revint en Irlande accompagné de 5 moines cisterciens fournis par Saint Bernard.

Ils fondèrent l’Abbaye de Mellifont en 1142. Puis Malachie retrouva son diocèse de Down.

 

Alors qu’il se rendait à Rome pour la seconde fois, Malachie est mort en chemin à l’abbaye de Claivaux le 2 novembre 1148, en présence de Saint Bernard.

 

Il a été canonisé en 1199 par Innocent II, c’est le tout premier Saint Irlandais, on le fête le 2 novembre.

 

 

Il était reconnu comme grand prophète dans son temps.

 

Saint Bernard, qui écrivit sur sa vie, atteste avoir vu chez Saint-Malachie des pouvoirs de lévitation, de guérison et de clairvoyance.

 

Saint Bernard a écrit de son ami Saint Malachie :

« Prophéties, révélations, punitions d’impies, grâces de guérisons, conversion des cœurs, résurrection des morts, rien ne lui a manqué, Dieu qui l’a aimé l’a orné de toutes ses gloires. »


 

Saint Bernard rapporte que Saint Malachie a rendu la parole à des muets, la vue à des aveugles, délivré des possédés, guérit miraculeusement des fièvres, et même provoqué la résurrection de morts.

 

A Rome en 1139, Malachie a reçu une vision lui montrant tous les papes de son temps à la fin des temps.

 

Alors qu'il se rendait au Vatican pour assumer le poste de légat pontifical pour l'Irlande, il est tombé en transe et a vu une ligne partant du règne du Pape successeur à Innocent II et qui s'étendait à travers sept siècles jusqu’à « Peter de Rome ».

 

Malachie a attribué de courtes descriptions en latin à chacun Papes décrit dans ses visions.

 

Ce sont des devises qui se réfèrent généralement à un nom de famille, des armoiries, un lieu de naissance, ou le poste occupé avant l'élection à la papauté.

Certaines phrases sont de multiples prophéties, écrites avec un ingénieux jeu de mot.

 

A travers les siècles, ses prophéties se sont révélés être d'une précision étonnante, allant même jusqu’à prophétiser la date de la mort du Pape.

 

En tout, 112 papes et leurs caractéristiques sont énumérées de 1143 jusqu’au dernier auquel Saint Malachie attribue la devise :

«Rome, le siège du Vatican, sera détruite et le juge redoutable (Dieu) jugera le peuple."

 

La prophétie des Papes est donc une liste de 112 phrases courtes en latin.

 

Elles commencent par le Pape Célestin II (élu en 1143) et se terminent par un Pape décrit dans la prophétie comme "Pierre le Romain", dont le pontificat se terminera à la destruction de la ville de Rome.



Prophéties

 

Le moine bénédictin de Venise, Arnold de Wyon a découvert en 1590 la prophétie de Saint Malachie.

 

Il l'apporta aux cardinaux lors du conclave d'octobre 1590 et la fit publier pour la première fois en 1595 dans « Lignum vitæ, Ornamentum et decus Ecclesiæ ».

 

Ce texte ésotérique, qui n'est pas utilisé par l'Église, donne lieu à de nombreuses interprétations et refait régulièrement surface dans les médias lors de chaque conclave.

 

Certaines devises n’ont pas de rapport évident avec le pape correspondant, ou donne l’impression d’être erroné.

Ce qui contribue à contester ces prophéties.

 

Voici quelques-uns des 112 Papes :

 

11e siècle

 

Célestin II : Devise : « le château du Tibre », qui s’apelle Guido de Castello est effectivement né à Citta di Castello, anciennement appelé Tifernum Tiberinum (qui veut dire sur les rives du Tibre).

 

Lucius II : Devise : « L’ennemi chassé », Gherardo Caccianemici del Orso a pour nom de famille Caccianemici qui signifie expulser les ennemis.

 

Anastase IV : « L’abbé de subure », Corrado di Subura est né à Rome dans le quartier de Subure.

 

Victor IV : « d’une prison infâme », Ottaviano Monticello a fait jeter en prison le véritable Pape Alexandre III, avec l’appui de l’empereur Frédéric 1er.

 

Grégoire VIII : « La lame de Laurent », Alberto di Mora exhorte la chrétienté à reprendre Jérusalem et appelle à une troisième croisade. Son blason représente deux épées croisées.

 

Grégoire IX : « L’oiseau d’Ostie », Ugolino di Conti di Segni a été évêque d’Ostie, et porte un aigle sur ses armoiries.

 

12e siècle

Innocent V : « Le prédicateur de France », Pierre de Tarentaise, vient de Savoie et a été professeur au collège de la Sorbonne.

 

Clément VI : « De la rose d’Arras », Pierre de Beaufort, il fut évêque d’Arras et avait six roses sur son blason.

 

13e siècle

Urbain VI : « Conçu de l’enfer », Bartoloméo Prignano est né dans un quartier de Naples appelé Inferno.

 

Boniface IX : « Mélange de cubes », Pietro Tomacelli a un damier sur son blason.

 

14e siècle

Félix V « l’amoureux de la croix », Amédée duc de Savoie possède des armoiries de Savoie qui représentent une croix et son nom veut dire : celui qui aime Dieu.

 

Calixte III « le bœuf paissant », Alfonso Borgia (le 1er des trois Papes Borgia) a pour armoirie un bœuf en train de paitre ».

 

15e siècle

Pie III « le petit homme », Francesco Todescini Piccolomi porte un nom de famille composé de deux mots piccolo : petit et uomini : homme.

 

Leon X « Le gril de Politien », Jean de Medicis fut martyrisé sur un grill, et son fils fut éduqué par Ange Politien.

 

Paul III « La Jacinthe des médecins », Alexandre Farnèse a sur son blason des lis bleus ou hyacinthes, il fut le cardinal de Saint Côme et Saint Damien : deux médecins martyrs.

 

 

Quelques devises postérieures à la publication des prophéties :

 

Grégoire XV « In tribulation pacis », « Paix dans les tribulations », Alessandro Ludovisi institua la propagande et rédigea une Constitution des conclaves et réforma les ordres religieux dans le but de rendre la paix au monde chrétien après la guerre de 30 ans.

 

Innocent X « La joie de la Croix », Giambattista Pamfili a été élu le jour de l’exaltation de la Croix le 14 septembre.

 

Clément IX « L’astre des cygnes », Giulio Rospigliosi naquit prés de la rivière stella (étoile) et au conclave il occupait la chambre des cygnes.

 

Alexandre VIII « la pénitence glorieuse », Pietro Ottoboni a été élu le jour de Saint Bruno, fondateur de l’ordre des pénitents des Chartreux.

 

Pie VI « Le voyageur apostolique », il fut le premier Pape depuis des siècles à voyager hors d’Italie.

 

Pie VII « L’aigle rapace ou l’aigle ravisseur », il fut emprisonné à Savone par Napoléon (l’aigle) qui le séquestra et l’obligea à signer le concordat en 1813.

 

Léon XII « Le chien et la couleuvre », son pontificat est marqué par l’essor des sociétés secrètes, caractérisées par le cynisme et la traîtrise. Le chien représente la fidélité et la couleuvre Satan.

 

Léon XIII « Lumière dans le ciel », il appartenait à la famille des Pecci dont les armes représentent une comète dans ciel d’azur.

 

Jean XXIII « Le pasteur et nautonier », il a été patriarche de Venise, ville des navigateurs et tel un pasteur il fut la source du Concile Vatican II.

 

Jean Paul 1ER « De la moitié d’une lune », son pontificat dura seulement 33 jours à cause de son assassinat, selon l’expression populaire, « le temps d’une lune ».

 

Jean Paul II « Le labeur du soleil » ou « l’éclipse solaire », le jour de sa naissance, il y eu une éclipse solaire ainsi que le jour de son enterrement (visible seulement dans une partie du monde).

La durée de son pontificat est de 28 ans, durée qui correspond à un cycle solaire.

Il n’a pas ménagé ses efforts pour l’Eglise, il a beaucoup voyagé et accompli beaucoup de choses.

 

Benoit XVI « La gloire de l’olivier », Saint Paul compare le peuple juif à une branche d’olivier.

Dans l’Apocalypse, on nomme oliviers, les deux témoins qui combattront l’impiété dans les derniers jours du monde.

 

(Benoit XVI a démissionné le jour de la Saint Romain.)

  

Le dernier correspond, on le sait aujourd’hui à François 1er « Pierre le Romain » :

 

« Dans la dernière persécution de la sainte Eglise romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations.

 

Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable (Dieu) jugera son peuple ».

 

Cette prophétie apparaît dans la première publication en 1595.

 

 


Sources :


« Lignum Vitae », (texte original des prophéties), Arnold de Wyon, Venise, 1595

« La prophétie des papes attribuée à S. Malachie : étude critique », l'abbé Joseph Maître, ÉditionG. Loireau (Beaune),1901, disponible sur livres-mystiques.com

« Apocalypse ou la fin d’un monde ? », Fréderic Lenoir, conférence de la Cité des sciences, 2 Octobre 2012.

« Bibliothèque sacrée, ou, Dictionnaire universel historique, dogmatique », Charles Louis Richard, Jean Joseph Giraud, chez Méquignon Havard, 1824

 


« Voix prophétiques ou signes, apparitions et prédictions modernes », l’abbé J.M Curique, édition Victor Palmé, 1872

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