Sainte Marguerite de Cortone

 

Sainte Marguerite de Cortone, née en 1247 et décédée à Cortone le 22 février 1297 en Italie.

 

Marguerite naquit en Toscane dans une famille paysanne. Elle perdit sa mère alors qu'elle avait à peine sept ans. Son père se remaria, et sa vie en devint fort difficile car sa belle-mère ne lui manifestait ni attention ni affection.

 

Marguerite était d’une rare beauté, et à seize ans, elle fut séduite par un jeune et riche noble de Montepulciano, nommé Arsenio, qui promit de la prendre pour femme.

 

Elle quitta la maison paternelle pour vivre avec lui à Montepulciano. Malgré des promesses répétées aucun mariage n'eut lieu, même lorsqu'un fils naquit de cette union.

 

Durant neuf ans, ce fut la vie facile et insouciante. Elle recevait de l'argent qui lui permettait d'acheter des bijoux et de se parer.

 

Elle avait beaucoup de charme et était connue comme la 'Dame de Montepulciano' alors qu'elle n'était en fait que la maîtresse d'Arsenio.

 

En 1273, son amant fut assassiné dans des circonstances mystérieuses.

Sainte Marguerite découvre le corps inanimé de son amant assassiné, son chien est représenté tirant sa robe pour l'amener sur le lieu du drame.

 

La légende raconte que son chien vint chercher Marguerite pour la conduire jusqu'au corps du malheureux, d'où les représentations de la sainte, accompagnée d'un chien.

 

La vie de Marguerite s'en trouva radicalement changée, elle fut fortement secouée par la mort de l'homme qu'elle aimait.

 

Elle fut mise à la porte de la maison de son amant. Retournant auprès de son père, elle n'y fut pas reçue. Elle se retrouva seule avec un enfant de six ans, à la rue, sans argent et désespérée.

 

Se réfugiant dans une église proche, elle y fut reçue et écoutée par des franciscains.

Elle se mit sous leur direction et fit pénitence. En 1272, Marguerite arriva à Cortone avec son fils ; elle avait alors vingt-cinq ans.

Sainte Marguerite de Cortone par G. Traversi

 

Elle voulait rentrer dans un couvent de Cortone, mais on la refusa parce qu'elle était trop belle et pas encore assez vieille.

Elle décida de racheter ses errements par une pénitence publique à l’église, puis, se promenant dans les rues, montrée par un ânier qui, dans les rues de la ville, criait son passé.

 

Cela peut paraître incongru, cependant, on peut se rappeler ici des paroles de Socrate dans « Gorgias » sur la culpabilité :

« Mais s’il arrive malgré tout qu’on commette une injustice, soi-même ou tout autre personne qu’on chérit, il faut courir de son plein gré là où on sera le plus vite puni.

Chez le juge donc, comme on irait chez le médecin ; et il faut s’empresser d’y aller pour éviter que la maladie de l’injustice devienne chronique, qu’elle n’affecte l’âme et la rende incurable. » 

 

Elle logeait dans une cabane chez des gens riches, la famille Moscari, lui avaient donnée au fond de leur jardin tandis que les Frères Mineurs se chargeaient de son fils.


Le père Giunta Bevegnati, franciscain, était son confesseur et guide spirituel, il lui demanda de modérer ses châtiments corporels.

Marguerite était calomniée dans ses rapports avec ses directeurs de conscience.

 

Marguerite fit la profonde expérience du pardon de Dieu (ou de la divine Miséricorde) et souhaitait vivre une vie de pénitence dans le Tiers Ordre de Saint François.

Sainte Marguerite de Cortone

Tertiaire Franciscaine, Pénitente

 

Elle fut admise dans l’ordre de Saint François et elle eut alors de nombreuses extases, devant des témoins. Elle vécut recluse pendant trois ans.

Elle se consacra entièrement à la charité, à la prière, au conseil spirituel. Marguerite vouait une dévotion particulière au Cœur de Jésus.

 

Giunta Bevegnati, son confesseur, a relaté sa vie, et notamment une apparition du Seigneur qui s'adressa à elle en ces termes :

« Mets tes mains sur les plaies de mes mains ». Elle n'osait, et lui disait :" Non, Seigneur". Soudain s'ouvrit la blessure du côté, et, dans cette ouverture, elle vit le Cœur du Sauveur. Dans ce transport, elle embrassait son Seigneur crucifié, et était enlevé par lui au ciel".

 

Et plus loin, relatant l'apparition du 3 juin 1291 :

« M'aimes-tu ?, lui demandait son divin Rédempteur »

« Non seulement je vous aime, mais, si c'est votre plaisir, je désire habiter dans votre Cœur. »

« Pourquoi veux-tu habiter dans mon Cœur et n'entres-tu pas dans la blessure de mon côté ? »

« Seigneur, si je suis dans votre Cœur, je suis dans la blessure de votre côté, je suis dans les plaies des pieds et des mains, je suis dans la couronne d'épines, je suis dans le fiel et dans le vinaigre…. »


Marguerite de Cortone par Jacopo Alessandro Calvi

 

Il lui dira encore : "Souviens-toi, ma fille, de ce que Je t'ai révélé dès mes premières communications : c'est que le sang de mon Cœur doit être l'aliment de ta piété".

 

En 1226, Marguerite fonda une communauté de femmes désireuses de venir en aide aux pauvres et aux malades, ainsi que l'hôpital de "Sainte-Marie du Pardon", à Cortone.

 

L'hôpital existe toujours même si, pour les besoins d'une modernisation radicale, il a dû déménager et se trouve à Valdichiana (Hôpital Sainte-Marguerite).

 

Les Soeurs Franciscaines missionnaires de l'Enfant Jésus continuent aujourd’hui son œuvre.

 

Elle vécut les dix dernières années de sa vie religieuse en contemplation dans une cellule de Monte-Sant-Egidio.

 

Marguerite est morte à 50 ans le 22 février 1297, après 23 ans de pénitence passés dans son ordre.

 

Son corps, retrouvé intact, repose dans l'église de Cortone.

 

Dès après sa mort elle fut considérée comme sainte et la dévotion populaire faisait appel à Marguerite pour obtenir des faveurs du ciel.

 

Sa canonisation eut lieu en 1728.

 

Léon X permit à la ville de Cortone de célébrer une fête en son honneur. En 1623, Urbain VIII étendit cette permission à tout l'ordre franciscain. En 1728, Benoît XIII procèda à sa canonisation.

 

Sa fête liturgique se célèbre le 22 février.

 

Son directeur spirituel et son ami était le franciscain Giunta Bevegnati ; il la fit connaître en écrivant la « Légende de sainte Marguerite », que les Bollandistes ont fait imprimer.

 

L'édition la mieux connue est celle de Ludovico da Pelago en 1793.

Les historiens Luc Wadding et Léopold de Chérancé ont soigneusement documenté sa vie. François Mauriac a publié sa biographie en 1945.

Sainte Marguerite de Cortone est représentée habituellement en habits franciscains, dont elle était tertiaire, avec un petit chien, et les attributs de l'ermite pénitent, crucifix et crâne.

 

 

Elle est la Sainte patronne des pénitentes.

 

De François Mauriac dans Sainte Marguerite de Cortone, Paris, 1945 :

« Pour Marguerite, l'agonie est une extase qui se prolonge, la mort une extase qui s'accomplit.

Depuis des années, la chair et le sang n'avaient plus guère de part à son union à Dieu.

Elle l'atteignait de moins en moins à travers le sensible. Maintenant, son âme à demi submergée demeure tout offerte à la marée qui déferlera sur elle, une fois rompue la digue du corps »


"Extase de Sainte Marguerite de Cortone"

Giovanni Lanfranco (1622)

 


Prophéties

 

Sa vie a été fidèlement décrite par son confesseur et reproduite au long par les Bollandistes.

 

Nous y lisons la prédiction suivante touchant les persécutions de l'Église dans les derniers temps.

 

Un jour que la Sainte versait d'abondantes larmes, Notre-Seigneur lui dit :

«Sache en toute assurance qu'il arrivera une grande tribulation dans le monde, sous l'impulsion de l'un des principaux démons aux ordres de Lucifer et jusque-là retenu captif dans les enfers.

 

Une fois déchaîné il parcourra l'univers entier et préparera habilement les voies à l'Antéchrist dont il sera le précurseur.

 

Et telle sera l'oppression, que des religieux en grand nombre quitteront leur ordre et les religieuses leurs monastères.

En ce temps-là les Frères-Mineurs seront dans de cruelles angoisses.

 

Mais Je serai leur force, Je les protégerai et mon appui sera assuré à leur Ordre.

Qu'ils sachent aussi que Je leur ai accordé une plus abondante grâce qu'aux autres familles religieuses.

 

Qu'ils se préparent donc aux souffrances qui les rendront semblables à moi : tel est en effet mon amour pour eux que Je voudrais voir leur vie conforme en tout à la mienne.

 

Mais cet esprit infernal propagera dans le monde les trahisons et les homicides et il lancera sur le genre humain tout entier ses hordes infernales, comme on voit les cités dresser contre les cités des embûches et préparer des combats.

 

Cet ennemi suscitera bien des périls à la sainte Église, s'efforçant de lui ravir le respect des fidèles qui en viendront à murmurer contre le service divin et la prédication, et oseront refuser la liberté à ma parole :

 

"Et de divinoyfficio et proedicationîbus murmurabunt, et verbum meum nonpoterit libère prcedicari".


Au mois de mai de l'an 1288, Notre-Seigneur, revenant sur ce sujet, dit à la Sainte :

« Mon élue, ce malin esprit, que Je t'ai annoncé, est maintenant sorti de l'enfer pour dresser des embûches aux âmes par le moyen d'une très-nombreuse armée de démons ; ils sont pour le moment dans une solitude inaccessible aux hommes et ils mettraient tous ceux-ci à mort s'ils l'osaient.

 

Cet envoyé de Lucifer, si plein de malice, craint de reparaître devant son maître avant d'avoir tenté de mettre à exécution ses affreux desseins.

 

Toute la tourbe des esprits mauvais restés en l'air s'efforce d'exécuter ses ordres ; ils le regardent comme un chef consommé en malice et le tiennent au courant de tous leurs méfaits dans le monde.

 

Tel est le génie pervers de ce nouveau chef des démons que, depuis l'origine du monde, les hommes n'ont jamais apporté autant de science dans l'iniquité et dans les discordes qu'ils ne le font maintenant, et le feront encore plus tard.

 

Cet inflexible fauteur de la perdition générale fera en son temps un plus grand carnage des âmes que l'Antéchrist lui-même quand il sera au monde.

 

Celui-ci prendra bien des âmes dans ses filets, mais à la fin, il lui en restera peu ; de plus le très-cruel lieutenant de Lucifer organisera bien des maux et fera donner la mort à bien des hommes du monde.

 

Dis aux Frères-Mineurs d'attendre de pied ferme cet ennemi cruel qui leur tendra bien des pièges.

 

Que mon Ordre prenne courage, car Je serai avec lui.

 

Mais que les Frères sachent bien que les pécheurs font de leurs âmes des étables abominables et criminelles ; c'est aux Frères de purifier ces étables parleurs prédications en se gardant bien de jeter le désespoir dans les cœurs.

 

Que si les Frères ne peuvent obtenir une pénitence parfaite, qu'ils se contentent de moins et qu'ils s'efforcent de détruire la racine du vice dans les âmes par des confessions éclairées. »

Un autre jour le divin Maître ajouta sur le même sujet:

« Dis aux Frères Mineurs de se tenir prêts pour l'épreuve, car le temps n'en est pas éloigné ; ils sembleront alors déchus de leur premier état ; mais Je serai avec eux, et aucun Ordre religieux dans le monde ne me restera si cher ni me servira avec tant de fidélité »

Un second dimanche de l'Avent, Notre-Seigneur parla encore des derniers temps à la sainte pénitente :

« Tu es appelée, lui dit-il, à soutenir une rude guerre contre mon ennemi.

 

Quant à mon peuple, sache qu'il ne me reconnaît plus ; il me laisse en oubli et ne prend nul souci de mon service.

 

Cependant, malgré le déshonneur que Je reçois de lui, malgré ses crimes, Je n'élève pas la voix devant mon Père pour me plaindre comme Je le fais auprès de toi et ne lui demande pas qu'il punisse les coupables, mais Je plaide au contraire leur cause en sa présence et Je me plais à obtenir leur pardon.

 

Toutefois, Je te le déclare, d'amers châtiments attendent les pécheurs; ils auront à souffrir des guerres désastreuses, des famines et des pestes, avant que vienne la fin des temps.

 

Les fauteurs des vices de l'âme et du corps sont en effet devenus tellement nombreux, qu'il est impossible de les laisser plus longtemps agir impunément.

 

Les chrétiens sont devenus plus savants dans le mal que ne l'ont été les juifs au temps de ma Passion.

 

Je demande donc que les prédicateurs de ma parole meurent au monde et à eux-mêmes sans réserve afin de toujours vivre en moi de la vraie vie. »

 

En achevant ces paroles, Notre-Seigneur la bénit comme de coutume.

Notons enfin cette particularité que le divin Maître recommanda un jour, tout spécialement, à son admirable servante, de professer une dévotion spéciale à saint Joseph :

 

 

« Si tu veux arriver, lui dit-il, au but de tes désirs, élance-toi à grands pas dans le chemin de la croix ; tu atteindras ainsi sûrement ces accroissements de grâces que tu ambitionnes.

 

Je te demande aussi d'honorer chaque jour d'un culte particulier la bienheureuse Vierge et saint Joseph, mon très-fidèle nourricier, car bienheureux les cœurs purs, parce qu'ils verront Dieu :

 

"Bogo te, quod omni die specialem faciasreverentiam laudum beatce Virgini, sancto Joseph devotissimo nutritio meo, quia Beati mundo corde, quoniam ipsi Deum videbunt". »


Sources:

 

« Signes et Apparitions Prophétiques" Tome 2, Abbé Jean Marie Curicque, 1872

« Vita di S. Margherita », Marchese, Rome, 1674

« Sainte Marguerite de Cortone: 1247-22 février 1297 », Jean Ladame, édition Pierre Téqui, 2001

 

« St. Margaret of Cortona” In The Catholic Encyclopedia, Laurence Hess, 1910

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