L’abbé Souffrant

 

L’Abbé Souffrant est né en 1755 et il est mort en 1828 en France. Il débuta sa prêtrise en 1780 comme Vicaire de Maumusson, prés d’Acenis, au diocèse de Nantes. C’est là qu’il brava la tourmente révolutionnaire pour en devenir ensuite le Curé.

 

L’Abbé Souffrant et l’Abbé Bouvier procédaient à des activités clandestines, comme en témoigne les registres de baptême et de mariages déposés à la mairie de Maumusson.

 

De ferme en ferme, de hameau en hameau, de maison en maison, à la tombée de la nuit, voire en pleine nuit, ils ont baptisé des nouveaux nés à domicile, marié des fiancés chez eux, administré l’extrême onction aux mourants et béni les morts.

 

Les registres montre l’Abbé Souffrant marier, le 7 novembre 1792, un couple de le Préviaire, le 17 Janvier 1793 bénir l’union de Jean Orhon et Jeanne Pellerin à propose de laquelle il note « l’impossibilité de faire la proclamation (des bans) à cause de la persécution », mais il mentionne qu’ «en vertu des pouvoirs qui me sont concédés par Monseigneur l’Evêque de Nantes » il peut se passer des publications des bans pour cause de Révolution.

 

Le 21 janvier, l’Abbé reprend la même formule et ajoute « Vu aussi l’absence de prêtres de la paroisse occasionnée par ladite persécution ».

 

A cette période en effet les révolutionnaires traquent les familles qui cachent des prêtres.

 

Le Comte de Béarn tenta de protéger l’abbé Souffrant, qui était tellement certain que Louis XVII existait, qu’il regardait Louis XVIII comme encore plus coupable que Bonaparte.

L’Abbé Souffrant avait d’ailleurs eu la hardiesse d’écrire à Napoléon Ier et puis à Louis XVIII pour leur reprocher leur usurpation.

 

Pendant les Cents Jours, il écrivit à Napoléon pour lui annoncer sa chute prochaine.

Ensuite il écrivit à Louis XVIII pour lui reprocher son comportement à l’égard de son royal neveu et sur le choix de ses ministres.

 

Louis XVIII voulu donc faire arrêter l’Abbé Souffrant. La police se rendit chez lui pour l’arrêter en févier 1817, mais l’Abbé Souffrant s’était déjà esquivé.

Grâce aux chouans, les gendarmes, menacés d’être massacrés, furent obligés de fuir honteusement.

 

Menacé de nouveau, il fut sauvé cette fois par des brigadiers de la gendarmerie qui refusèrent de l’appréhender et le pressèrent secrètement d’aller se cacher dans son presbytère.

Le 6 avril suivant, jour de Pâques, l’abbé Souffrant repris officiellement ses fonctions sacerdotales.

 

L’abbé Siché, son vicaire et successeur, raconte qu’il a passé sept ans en sa compagnie. A l’époque, l'abbé parlait souvent de prophéties et on venait de loin pour les entendre.

 

L’abbé Souffrant d’ordinaire très calme, s’animait beaucoup lorsqu’il parlait de prophéties. L’abbé Siché regretta plus tard de n’avoir pas voulu y croire et de n’avoir rien noté, car il dit : « j’avoue, les événements ont triomphé de mon incrédulité ».

 

C’était un prêtre humble mais zélé qui se dévoua cinquante ans à sa paroisse. Malgré l’offre d’un cure plus importante, il ne voulu jamais la quitter et y resta jusqu’à sa mort, le 29 avril 1828 à 73 ans.

 

L’Abbé Souffrant est associé au martyr de l’Abbé Bouvier, dont le corps fut retrouvé intact plus d’un an après son décès. Ils ont tous les deux fait preuve de courage et sont restés fidèles à la vraie foi pendant la révolution.

Ils ne voulurent pas faire le serment schismatique, ni sortir de France.

Pour continuer à veiller sur les paroissiens, il était allé vivre dans les bois, où les paroissiens se rendaient pour suivre la messe et recevoir les saints sacrements. Il ne pouvait se résoudre à abandonner les fidèles à l’heure de la mort.

 

C’est ainsi qu’en se rendant dans une maison de Maumusson, il fut épié et dénoncé. Les agents de la persécution rentrèrent de force dans la maison et le saisirent et lui criant « Tu ne confesseras plus ; tu vas y passer ».

Là ils le revêtirent de ses ornements sacerdotaux, l’insultèrent encore. Ils brûlèrent devant lui un crucifix en bois qui était dans son église. Son beau frère, Desmas, fut aussi arrêté en même temps que lui.

Le lendemain, tous deux furent ligotés et traînés à la Petite Rouxière à coup de crosse de fusil.

Le curé vit la fin de ses bourreaux et leur dit qu’il leur pardonnait sa mort, mais qu’il voulait mourir le premier pour aider son beau frère à mourir saintement. Il obtint cette faveur mais sa main qui donnait l’absolution fut brisée par les assassins. Desmas fut tué puis l’abbé Bouvier reçut trois coups de fusil.

 

« L’injustice est donc le plus vilain des maux, parce qu’elle est le plus pénible de tous (à cause de la douleur qu’elle donne) ou bien parce qu’elle crée plus de dommage, ou encore, pour ces deux raisons à la fois ». (Socrate "Gorgias")

 

L’abbé Bouvier est mort en martyre en 14 mars 1794, à 75 ans. L’église de Maumusson possède un retable en bois sculpté du XVII-XVIIIe siècle, signé Joseph Gouezoü, qui représente le martyre de l’abbé Bouvier durant la révolution.

 

Rembrandt 1659

 

Prophéties

 

L'abbé Souffrant avait prédit longtemps à l’avance à ses amis, comme Mme de Charrette, les événements de 1814 et 1815. On lui demanda alors en 1817 ce qu’il prévoyait pour l’avenir.

C’est ainsi qu’avant de décéder, l’abbé Souffrant transmit à ses proches oralement ces prophéties :

 

 

 

« La venue du Grand Monarque sera très proche, lorsque le nombre des légitimistes (royalistes) restés vraiment fidèles sera tellement petit qu’à vrai dire on les comptera…

 

La terre connaîtra des températures excessives…

 

Dans ces événements, les bons n’auront rien à faire, car ce seront les républicains, les méchants qui s’écharperont entre eux… Les bouleversements seront épouvantables. La religion sera persécutée et ses ministres seront obligés de se cacher dans bien des endroits, au moins momentanément, les églises seront fermées encore un peu de temps…

 

Le sang coulera dans les villes par torrents au nord et au midi.

Après une nouvelle république sera alors proclamée, mais qui durera peu, vous verrez trois partis en France, deux mauvais et un bon.

 

Les deux premiers se feront beaucoup de mal dans Paris qui sera détruit… Paris sera traité avec une rigueur sans pareille, comme le centre des crimes et de la corruption.

 

Paris sera détruit au milieu de toutes ces calamités, tellement détruit que la charrue y passera…

Le bouleversement sera grand en Europe et partout on établira des républiques.

 

L’Ouest (Bretagne), qui a été rudement traité sous la première révolution, sera épargné dans les événements.

 

C’est à cause de cela que l’Ouest à trouvé grâce devant Dieu, à cause de sa foi, et les malheurs qui pourront arriver dans l’Ouest seront très peu de choses en comparaison des autres contrées… ces malheurs seront la suite de nos crimes.

 

Mais si comme Dieu le désire, nous entrons dans ses vues et celles de l’Eglise, nos maux seront allégés…

 

Des puissances étrangères s’armeront et marcheront contre la France. Ils voudront massacrer tout sur leur passage mais ils n’en auront pas le temps.

 

Si vous tirez une ligne du Havre à Bordeaux, on peut dire qu’ils viendront jusque-là.

 

L’empereur de Russie viendra par l’Italie à la tête d’une grande armée, jusqu’au Rhin.

 

Lors du sixième âge, Dieu consolera les prêtres catholiques et les autres fidèles en envoyant le grand Monarque et le saint Pontife.

 

En ce temps-là, un moine qui aura la paix dans son nom et dans son cœur, sera en prière ; il aura la même mission que Jeanne d’Arc.

Un noble de la Loire inférieure, un général breton, sera appelé à prendre part aux événements et il jouera un rôle important pour le rétablissement du Saint Pontife et du grand Monarque.

 

Il le ramènera. Le grand Monarque qui sera des Lys, arrivera par le Midi de la France ; il sera amené par le Pontife Saint et par l’empereur de Russie, un prince du Nord qui se convertira.

 

C’est surtout par les soins du Souverain Pontife que cet empereur sera déterminé à le reconnaître.

 

Les généraux français qui marcheront pour le combattre ne tireront pas un seul coup de fusil : ils déposeront les armes dés que le grand Monarque leur sera présenté, tant son arrivée sera surprenante et accompagnée des preuves éclatantes de son droit et de sa vertu.

 

Le grand Monarque est de la branche aînée des Bourbons, et il est issu de la branche d’un rameau coupé.

Les bons républicains, plus frappés que les autres, se montreront beaucoup plus empressés de se soumettre à lui que les royalistes.

 

Le succès qui sera le triomphe de l’Eglise et des amis de la légitimité prendra sa principale source dans la dévotion au Sacré Cœur.

Cette dévotion sans arrêter les évènements, peut diminuer de beaucoup l’étendue et l’intensité des maux annoncés.

 

Ce sera le commencement d’une ère nouvelle de paix et de triomphe pour l’Eglise, ère de conversions innombrables.

La France sera pacifiée la première, rendra le calme et la prospérité aux autres nations.

La république aura mis les finances de la France dans un tel état qu’il faudra trois ans à notre Grand Roi pour y voir clair.

 

Avec l’Empereur de Russie, il mettra fin à la confusion, à l’usurpation et à l’injustice dans toute l’Europe. Tous deux rétabliront le règne de religion et l’autorité de l’Eglise.

 

L’empereur de Russie se convertira à la foi catholique.

 

Celle–ci fleurira dans tout l’Univers, excepté en Palestine, pays de malédiction où doit naître l’Antéchrist. Ceux qui posséderont des biens volés seront les premiers à les rendre.

 

Les biens nationaux seront ôtés à leurs acquéreurs.

 

Ensuite, il ne fera que prendre la couronne et la placer sur la tête de son héritier direct.

 

Après la crise, malgré certaines oppositions faites par le clergé lui-même, tout finira par un Concile général et décisif auquel se soumettra tout l’Univers, jusqu’à la dernière persécution, celle de la Bête, ou de l’Antéchrist.

 

Il n’y aura qu’un seul troupeau et qu’un seul pasteur, parce que tous les infidèles et tous les hérétiques, mais pas les juifs dont la masse ne se convertira qu’après la mort de la bête, entreront dans l’Eglise latine.

 

Comme pour le peuple juif avec le roi David et Salomon, Dieu a fait une promesse à la France : « Si vous gardez Mes préceptes Je conserverais le trône de votre règne… ».

 

Malheureusement, ni les roi David et Salomon, ni la France ne tinrent leur promesse. D’où les grands bouleversements depuis la révolution française. »

 

 

En 1828, l’Abbé Souffrant annonce :

« En ce temps-là, un moine qui aura la paix dans son nom et dans son cœur sera en prière ; il aura la même mission que Jeanne d’Arc, chassé de toutes parts, il viendra se réfugier dans son séminaire dans l’Ouest de la France, avec le Grand Roy que Dieu nous réserve, descendant du Roi Martyr.

 

Ils auront beaucoup de difficultés prés de certains prélats.

Après la crise, il y aura un concile général, malgré quelques oppositions faites par le clergé même ».

 

L'abbé Souffrand, en 1821, annonce la révolution et l'invasion russe, le retour sur le trône de la descendance de Louis XVII, puis la conversion de la Russie, celle des hérétiques et des Infidèles.

 

Il ajoute au sujet de l'Angleterre :

 

« Murée dans son égoïsme, elle connaîtra une révolution des plus sanglantes ; la reine, celle qui aura couché dans le lit de Marie-Antoinette, aura le même sort que cette Reine.

Celle qui régnera sera épargnée ainsi que ses enfants ; elle sera obligée de demander de l'aide au Roi de France et elle se fera catholique, suivie de son peuple.

L'Angleterre aura tout perdu ou presque tout...

 

Ces choses arriveront quand on se parlera et qu'on ira d'un bout à l'autre de la terre... »

 

 

 

Sources

 

« Lettre sur les prophéties modernes et concordance de toutes les prédictions jusqu'au règne de Henri V inclusivement », Abbé E.-A. Chabauty, Édition Oudin (Poitiers), 1872

« Vie et prophéties de l’Abbé Souffrant, ancien Curé de Maumusson », Abbé Cerisier, Edition Résiac, 1872

« Une blessure française: Des soulèvements populaires dans l'Ouest sous la révolution »,  Pierre Péan, Edition Fayard, 2008

« Les Martyrs de la foi pendant la Révolution française », Abbé Aimé Guillon, Edition Germain Mathiot, 1821

« La Légitimité : journal historique », Édition Hebrail et Delpuech, 1883-1940

 

"Le Saint Pape et le Grand Monarque", Marquis de La Franquerie, Éditions de Chiré

 

« Demain », Baron de Novaye, 1905

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