Kibeho

 

Au sud du Rwanda, à Kibeho, la Vierge est apparue à Alphonsine Mumureke, Nathalie (Anatalie) Makamazimpaka et Marie-Claire Mukangango décédée en 1994.

 

Les apparitions de la Vierge commencèrent le 28 novembre 1981 et se terminèrent le 28 novembre 1989.

 

La Vierge apparut la première fois le 28 novembre 1981 à Alphonsine Mumureke, une étudiante de 16 ans. Elle est née le 21 mars 1965 à Cyizihira, ses parents sont Thaddée Gakwaya et Marie Immaculée Mukarasana. Elle a été baptisée à 12 ans en 1977. Alphonsine avait eu des difficultés pour pouvoir entrer au collège, pour y trouver une place, et pour rattraper le retard des premières semaines qu’elle avait manquées. Elle avait ensuite eu quelques évanouissements, et subi quelques moqueries.


Alphonsine

 

Elle a vu une femme d’une beauté incomparable, à la couleur de peau pas bien définie, tandis qu’elle servait à table ses camarades au réfectoire du collège.

 

Les témoins de l’épisode entendent la voyante parler français, anglais, Kinyarwanda et d’autres langues inconnues. La Vierge se présente en disant «Ndi Nyina wa Jambo», qui dans la langue locale, signifie «Je suis la Mère du Verbe».

 

Ses compagnes racontent qu’elles l’ont vue se lever soudainement, se diriger dans l’allée centrale pour se mettre à genoux, les yeux dirigés quelque part, en un point fixe.

Alphonsine explique qu’elle entendit une voix qui l’appelait avec tendresse en disant :

 

«Mwana» (enfant)

Elle répondit, encore que timidement en disant:
«Me voici»

 

Transportée dans un autre lieu, bien éclairé, elle aurait vu un nuage un nuage tout blanc, duquel sortit un personnage mystérieux avant l’apparence d’une dame inconnue, mais très belle. Alphonsine demande :

 

«Qui es-tu femme ?»
«Je suis la Mère du Verbe»

 

Un dialogue s’engagea… La Dame demanda :
«Dans ton existence, qu’est-ce que tu tiens le plus en estime ?»

Alphonsine répondit à peu près ceci :

«J’aime Dieu et sa Mère qui a mis au monde un Rédempteur.»

 

La Dame reprend «Vraiment ! »

Alphonsine dit : «Oui, c’est bien ainsi».

 

La Dame déclare alors : «S’il en est ainsi, Je viens te consoler, car J’ai exaucé tes prières. Je veux que tes compagnes aient la foi, car elles n’en ont pas suffisamment.»

 

Le 29 novembre 1981 la Madone apparaît de nouveau à Alphonsine. En décembre de cette même année le phénomène se répèta presque tous les samedis.

 

Au début Alphonsine fait l’objet de méfiance et de railleries de la part de ses camarades, mais ensuite des personnes étrangères à l’école s’intéressent à son cas. A partir du 16 janvier 1982, les apparitions se suivent, publiques dans la cour de l’école, et privées, réservées seulement à la voyante et aux élèves, dans le dortoir.

 

La dernière apparition d’Alphonsine est en 1989.

 

Le 1er décembre, l’apparition a lieu un mardi soir, dans le dortoir, et la Vierge donne à Alphonsine un ruban blanc.

La Dame promet à Alphonsine de lui donner une petite fleur dans trois mois que l’on ne pourra ni briser ni trouer.

 

Il semble que «la fleur» corresponde à l’être humain, comme dans les séances de bénédictions (voir plus loin).

 

Peut-être que le fait qu’elle ne puisse pas être trouée soit une consolation liée au fait que le 4 décembre, pour vérifier la réalité des apparitions, on lui enfonça une aiguille profondément dans le muscle du bras. Elle ne ressent rien pendant l’apparition, mais elle le ressent ensuite ! 


Le 2 décembre, la Vierge aurait enseigné à Alphonsine un beau chant jamais entendu, et puis un chant de danse. Le chant et la danse deviendront peu à peu une des caractéristiques de phénomènes de Kibeho.

 

Le 16 janvier 1982, Alphonsine aurait eu une vision d’un champ de fleurs très variées, plantées par la Vierge qui l’aurait invité à aller se promener ensemble à travers ce champ. A propos des fleurs rabougries ou fanées, la Vierge aurait déclaré : il y en a qui deviendraient luxuriantes si on leur donnait de l’eau.

 

Et la voyante de répondre sur le ton d’engagement personnel :
«O Mère, bien que chez nous il faille faire un bon bout de chemin pour aller puiser de l’eau, je ferai mon possible pour puiser de quoi les arroser ! »

 

Par la suite, s’instaura un rite de bénédiction avec l’eau bénite. L’eau bénite chasse le Démon, et surtout favorise la croissance des «fleurs», c’est-à-dire la croissance spirituelle des personnes.

 

Le 20 mars 1982, Alphonsine, fait un «voyage mystique». Elle était comme plongée dans un sommeil très profond. Les autres avaient de sérieuses difficultés à la bouger, encore plus à la soulever ou à desserrer ses mains jointes. Cette lourdeur a beaucoup étonné.

 

Alphonsine raconte : « J’ai entendu la Sainte Vierge m’appeler, et j’ai répondu à son appel. (…) Nous sommes parties et nous avons abouti à un endroit vraiment horrible : il y avait des gens d’un air lugubre, en train de se disputer et de se battre sans cesse.

Et puis nous avons continué à monter et nous sommes arrivés dans un autre endroit. Là, il faisait moins obscur ; mais horrible tout de même, jusqu’à un certain degré. Les gens n’avaient pas l’air aussi lugubre que les premiers, néanmoins, ils souffraient beaucoup tout en se tenant pieusement, avec les yeux tournés vers en-haut et pleins de tristesse.

 

Enfin, continuant toujours à monter, nous sommes arrivés à un endroit magnifique, où il y avait une lumière excellente, mais pas comme celle que projette notre soleil habituel. C’est un lieu très beau ; là, il ne fait ni chaud ni froid.

 

Alors je lui ai demandé comment s’appelait ce lieu-là, et Elle me répondit : «C’est la demeure de ceux qui ont un cœur de lumière ».

Là où les hommes souffrent mais se tiennent pieusement, avec les yeux tournés vers le haut, c’est chez « ceux qui seront comptés parmi les Élus».

 

Par contre, là où tu as vu des gens qui ne faisaient que se battre, il s’agit de «ceux qui connaîtront éternellement des tourments, sans espérer obtenir le pardon. »

 

Entre temps, j’entendais continuellement de très belles voix lointaines qui chantaient, mais sans que je puisse voir de qui elles provenaient.

 

Lui ayant demandé pourquoi Elle m’avait emmené là, Elle me répondit :

 

«Puisque tu as vu ces trois catégories, Je peux espérer que tu feras ton possible pour attirer les hommes dans le bon chemin. De plus, Je te les ai montrées afin que tu apprennes que la meilleure vie est celle qui viendra, après que l’homme aura quitté la terre.»

 

D’autres apparitions ont suivi, avec les autres voyantes.

 

En décembre 1983, la Vierge apparaît à Nathalie Mukamazimpaka, une autre élève, âgée de 17 ans, puis le 12 janvier 1982.


Nathalie

une des trois voyantes de Kibeho

 

Nathalie est née en 1964 à Munini. Son père s’appelle Laurent Ngango ; et sa mère, Gaudence Mukabaziga. Elle reçut le baptême à l’âge de 4 ans en 1968.

 

Au moment des apparitions, elle était inscrite au collège de Kibeho en 4ème année de la section normale primaire.

 

La Vierge lui dit : «Personne n'arrive au ciel sans souffrir».

 

La première apparition à Nathalie a eu lieu le 12 janvier 1982, après le souper. Elle a eu l’impression de quitter Kibeho pour un autre lieu ressemblant à une plaine, et où elle se retrouve seule.

Elle a peur à cause du sentiment de solitude et de déréliction, mais aussi à cause de la vision de « boules rouges ».

 

Nathalie pleure. Elle voit ensuite une grande lumière d’où sorti une voix triste : « Enfant, Je suis triste ; et ce qui m’afflige, c’est que J'ai envoyé un message, et vous ne l’avez pas bien accueilli comme Je le désire. »

La voix parle de la possibilité d’un châtiment. Nathalie pleurait beaucoup, tremblait de tout son être et s’agitait tout en se sentant accablée par le chagrin.

 

Ensuite la Vierge demanda à Nathalie d’aller prendre le livre de l’Imitation de Jésus Christ, se trouvant dans un coin de la petite chapelle du dortoir, et de lire à la page sur laquelle elle tombera par hasard.

 

Elle tombe sur un passage où il est dit que les choses de ce monde son caduques tandis que celles du ciel sont éternelles (I, 1-14).

Durant cette même soirée, Alphonsine a entendu la voix de la Vierge lui demander de faire venir Nathalie près d’elle. Ce qui fut fait.

 

Le 13 mars 1982 : «Mon désir est que tu pries sans cesse en y mettant tout ton cœur, et que tu aimes m’invoquer. C’est alors que tu pourras devenir vraiment mon enfant. »

 

Le 15 mars, la Vierge dit «Le chemin qui conduit au ciel passe toujours par la souffrance. (…) Un enfant authentique de Marie est inséparable de la souffrance».

 

Le 31 mai 1982, Nathalie demande une source miraculeuse, avec une insistance un peu agaçante. Sa demande n’est pas exaucée. Et c’est dans ce contexte qu’à l’apparition suivante une forte pluie tombe subitement sur Kibeho. Une pluie d’un caractère particulier, et éphémère.

 

Du ciel, la pluie tombe pendant plusieurs apparitions. La foule était mouillée et non le voyant. Il y eut également des visions d'une grande hostie, et des visions du soleil dansant comme un disque.

Cela s'est renouvelé au moins 5 fois.

 

Durant le carême de l’année 1983, Nathalie est «invitée» à vivre un jeûne et un silence extraordinaire sans manger ni boire, sauf recevoir chaque jour la Sainte Eucharistie, «pour suivre Jésus au désert», et pour commémorer et méditer les souffrances de la passion de Jésus endurées le Vendredi Saint, où il eut également faim et soif.

Nathalie en avait prévenu la directrice du collège. Elle pensait pratiquer son jeûne discrètement… Mais une commission médicale la surveilla de très près.

 

15 Février : 55 kg, début du jeûne. Ni nourriture ni boisson, jusqu’au 24 février. (Le fait de ne pas boire fait mourir un individu en trois jours, or Nathalie ne boit pas jusqu’au matin du 24 février)


19 Février : 49 kg, glycémie à 41, 4 mg%, mais elle se comporte comme si elle était en pleine forme…


23 Février à 21h, Nathalie entend qu’elle «peut boire», mais elle attend le lendemain, où elle boit avec modération.

 

25 Février : Sa voix est faible. Pendant le rite de bénédiction elle tombe 6 fois, et une dernière fois à la fin des apparitions. Sa tension est 7/6. Mais chaque fois elle se relève énergiquement, ce qui surprend tout le monde. Elle a tenu 1h 45 sous un soleil de plomb.

 

2 Mars : reprise de l’alimentation. Elle récupère son poids normal en quelques jours.

Malgré l’exploit, peu commun, d’un jeûne de deux semaines, dont une semaine sans eau,Nathalie a toujours gardé une attitude d’humilité et de réalisme. Elle ne prétend pas que la pratique du jeûne lui a été facile.

Elle ne prétend pas non plus avoir souffert au même titre que Jésus lors de son propre jeûne dans le désert ; ni être la seule au monde à souffrir à la suite de Jésus.

Enfin, aux lendemains de son jeûne, elle n’a trahi aucune ambition de répéter la même expérience de sa propre initiative. Elle n’a pas conseillé aux autres de le faire. Cela ne veut pas dire qu’elle ne jeûne plus lorsqu’elle le juge opportun : il y a lieu de présumer qu’elle le fait, d’une façon d’une plus modeste.

 

Marie Claire Mukangango lors d'une vision

 

L’apparition la plus surprenante est celle du 2 mars 1982. Ce jour-là en effet, la Vierge se manifeste à Marie-Claire Mukangango, âgée de 21 ans.

Marie Claire est née en 1961, à Rusekera. Son père s’appelait Basera, et sa mère Véronique Nyiratuza. Elle reçut le baptême à l’âge de 5 ans, en 1966. Au moment des apparitions, elle étudiait au collège de Kibeho, en 4ème année de la section normale primaire.

 

C’était l’une des élèves les plus sceptiques.

 

Ses apparitions durent six mois. Au cours des visions les trois jeunes filles ont reçu différents messages.

 

Le 6 mars 1982, le message principal donné à Marie-Claire Mukangango concerne la récitation du chapelet des sept douleurs. Ce chapelet, qui ne remplace pas le Rosaire, est connu depuis le XIV° et le XV° siècle. Il a été diffusé par les mystiques rhénans, les dominicains, les servites de Marie... Et cependant, il a été oublié.

Tellement oublié que personne au collège ne sait le réciter avec précision. Il y a tout juste une sœur ancienne qui s'en souvient, encore que vaguement.

 

C'est l'apparition qui enseigne Marie-Claire à le réciter. Il ne s'agit donc pas d'une révélation nouvelle, mais du rappel d'un élément de la tradition de l’Église.

 

Le chapelet des sept douleurs de la Vierge Marie possède 59 grains, ou 52 grains et 7 médailles représentants les 7 douleurs de Marie à méditer.

 

Voici les 7 douleurs, dans l’ordre :

 

1. Le vieillard Siméon annonce à Marie que son fils sera en butte à la contradiction.

«Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l'âme »

(Luc 2. 34-36)


2. Le massacre à Bethléem et la fuite en Égypte, la souffrance de l'exil. 

« Un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph et dit: «Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Egypte et restes-y jusqu'à ce que je te parle, car Hérode va rechercher le petit enfant pour le faire mourir.»

(Matthieu 2. 13)


3. La disparition de Jésus à 12 ans, lors de la fête de Pâques :

« Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses. Quand ses parents le virent, ils furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse. Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?

Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.

Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son cœur. Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. »

(Luc 2. 47-52)


4. Marie voit son fils chargé de la Croix

« Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. »

(Jean 19-17)


5. Marie debout au pied de la Croix

« Or, près de la croix de Jésus, se tenaient debout sa mère, et la sœur de sa mère, Marie de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère, et le disciple qu'il aimait se tenant là, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voila ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui. »

(Jean 19. 25-27)


6. Marie reçoit le corps inanimé de son Fils :

«  Ils lui répondirent: Notre père, c'est Abraham.

Jésus leur dit: Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les œuvres d'Abraham.

Mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu.

Cela, Abraham ne l'a point fait. »

(Jean 8 : 39-40)


7. Marie au tombeau de Jésus :

« Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate d'enlever le corps de Jésus, et Pilate le permit. Il vint donc et enleva son corps. (...)

Comme c'était, pour les Juifs, le soir de la préparation du sabbat, ils déposèrent Jésus dans cette tombe parce qu'elle était toute proche. »

(Jean 19. 38 et 41-42)


Voici comment réciter le chapelet des sept douleurs : Sur la médaille, on énonce le mystère, la douleur infligée à Marie.

 

On récite ensuite un "Notre-Père".

Sur les 7 grains qui suivent on récite 7 "Je vous salue Marie".

 

Après chaque « Je vous salue Marie » on récite l’invocation suivante :

 

«Priez pour nous Vierge de douleurs, que nous soyons dignes des promesses de Jésus-Christ»

 

On termine le chapelet sur les trois grains isolés avec 3 « Je vous salue Marie » et un « Notre Père » sur la médaille principale.

 

 

Le 15 août 1982 à Kibeho, Alphonsine, Nathalie et Marie-Claire ont une apparition. Elles voient pleurer la Vierge Marie

 

«Ce qui m’afflige, c’est que Je vous annonce une bonne nouvelle, mais vous ne voulez pas l’écouter ; Je vous communique un message, mais vous ne voulez pas l’accueillir. Je suis affligée aussi par le fait de voir combien les péchés ne cessent d’augmenter sur la terre alors qu’ils devraient normalement diminuer de jour en jour…»

 

Visiblement, elles vivaient des moments de calvaire. Le public les a vues parfois pleurer, claquer des dents, ou trembler. Elles auraient vues des scènes terrifiantes.

 

Nathalie disait voir un gouffre béant dans lequel une multitude d’hommes risquaient de sombrer.

 

Alphonsine a parlé d’un fleuve de sang, un grand brasier de feu, des gens qui s’entretuent, des têtes décapitées et saignantes.

 

Marie-Claire a eu une vision différente. Il lui fut demandé comment elle s’était acquittée de sa mission de faire connaître le chapelet des sept douleurs.

Elle a expliqué qu’elle s’était heurtée à des attitudes d’incrédulité.

Elle avoue aussi avoir peut-être trop cédé à la loi du moindre effort.

Elle précise que la Vierge lui a interdit de la regarder «à cause de nos péchés».

 

C’est alors que Marie-Claire s’est mise à tituber, elle se voyait désormais au milieu de buissons d’épines très épais et dangereux.

Elle est tombée sept fois dans ces «ronces», pour expier le péché des incrédules et de tous ceux qui refusent de se repentir, d’abandonner l’impureté et de se convertir sincèrement.

Elle disait : «Fais de moi tout ce que tu veux, pourvu que le monde soit sauvé.»

 

Marie demande que soit répétée aux hommes la phrase suivante :

«La Foi et l'incroyance viendront ensemble sans que l'on s'en aperçoive».

 

Elle lance enfin un appel urgent au repentir et à la conversion des cœurs :

 

«Repentez-vous, repentez-vous ! Convertissez-vous quand il est encore temps. Le monde se porte très mal ; il court à sa perte.

Il va être plongé dans des malheurs innombrables et incessants.

Le monde est en rébellion contre Dieu, trop de péchés s'y commettent ; il n'y a pas d'amour ni de paix.

 

Si vous ne vous repentez pas et ne convertissez pas vos cœurs, vous allez tomber dans un gouffre ».

 

Elle conclut : «Priez sans relâche pour l’Église, car de grandes tribulations l'attendent dans les temps qui viennent.»

 

Marie-Claire Mukangango a tragiquement trouvé la mort durant le génocide rwandais de 1994.

 

Le 15 août 1982 les voyantes assistent à ce qui a été interprété comme la préfiguration du génocide rwandais ; la Vierge apparaît en larmes et les jeunes filles voient :

 

«Un fleuve de sang, des personnes qui s’entretuent, des cadavres abandonnés sans sépulture, un arbre entièrement en feu, un gouffre béant, un monstre, des têtes décapitées».
Les hommes sont appelés à la conversion, à la prière, à l’humilité, à l’amour du prochain et surtout à la récitation du Rosaire.

Les voyantes voient l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis.

Les trois voyantes de Kibeho


Ces apparitions ont été approuvées par l’évêque de Gikongoro, Monseigneur Augustin Misago, dans le diocèse duquel se trouve Kibeho, par une déclaration rendue publique le 29 juin 2001, et avec l’aval du Saint Siège.

 

Quatre autres voyants, un jeune homme et 3 jeunes filles, ont déclaré avoir eu des visions de la Madone et de Jésus, mais leurs visions n’ont pas été reconnues.

 

L’Évêque de Gikongoro ajoute que le message de la Vierge à Kibeho concerne toute l’humanité

«Il faut une conversion des cœurs pour obtenir une plus grande justice. Nous vivons dans une situation de déséquilibre mondial où les riches continuent à s’enrichir et les pauvres à s’appauvrir. C’est une situation honteuse que chacun devra évaluer selon sa conscience».

 

A partir de 1982, à Kibeho se sont succédé pèlerinages, guérisons et conversions. Une chapelle a été construite selon les souhaits que la Vierge a exprimés plusieurs fois. L’école des voyantes a été rebaptisée Groupe scolaire Mère du Verbe. Le 28 novembre est le jour de la fête de Notre Dame de Kibeho en souvenir de la première apparition de la Vierge Marie dans la petite ville du Sud du Rwanda.

 

 

 

Massacre de Kibeho

Génocide

 

Le génocide des Tutsi est un génocide qui eut lieu de avril à juillet 1994 au Rwanda, un pays d'Afrique de l'Est.

Il fut commis dans le cadre d'une guerre civile opposant le gouvernement rwandais, constitué d'Hutu, au Front Patriotique rwandais, accusé par les autorités d'être essentiellement « Tutsi ».

 

Le 1er octobre 1990, des Rwandais exilés décidèrent de revenir au pays à partir de l'Ouganda, et de prendre le pouvoir par les armes.

En réponse, les autorités rwandaises menèrent une double stratégie : se défendre avec l'armée contre l'agression militaire et « liquider » tous les Tutsi de l'intérieur du Rwanda.

Les autorités rwandaises perdirent la guerre civile mais atteignirent en revanche leur objectif génocidaire contre les Tutsi.

L'ONU estime qu'environ 800 000 Rwandais, en majorité Tutsi, ont perdu la vie en seulement trois mois.

Massacre de Kibeho

 

Ceux qui parmi les Hutu se sont montrés solidaires des Tutsi ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l'histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour.

 

Au cours de cette période, et principalement sous l'impulsion du président François Miterrand, "la France a apporté régulièrement au Rwanda de 1990 à 1994 un soutien en matériel, armements et munitions" selon le rapport parlementaire français.

C’est une aide militaire intense, les militaires français entraînaient les troupes, y compris des civils.

 

La France fourni des armes, y compris par des voies non officielles. Des documents inédits compromettent Paul Barril, envoyé officieusement par l’état français, avec des mercenaires. Dans un "rapport de situation" du 2 juin 1994, Paul Barril indique avoir "mis sur pied quatre éléments commando d'un effectif de 80 hommes ", au camp d'entraînement de Bigogwe, une ville du nord-ouest.

 

"Ces derniers ont reçu pour mission le harcèlement et la destruction dans les arrières de l'ennemi." A aucun moment Paul Barril n’est inquiété. Son nom de code pour faire ses rapports aux autorités françaises : ‘’Insecticide’’

 

"Dans le groupe, quand on se fichait de lui, on l'imitait en train de dire, avec son cheveu sur la langue : 'Fé Fecret !'", s'amuse son ancien chef, le colonel Christian Prouteau. Celui qui, sous Mitterrand, dirigea la cellule antiterroriste décrit Paul Barril comme un "super second, un peu fêlé, capable de dire : 'Couvrez-moi, j'y vais'", mais aussi, un "mythomane gagné par le côté obscur" qui, déjà au GIGN, vouait une "fascination à Bob Denard", le mercenaire français, auteur de multiples coups tordus en Afrique. "Il m'avait dit après un putsch de Denard aux Comores : 'On pourrait faire comme lui et, après, on serait responsables d'un pays'..."

 

Les soldats français quittent officiellement le Rwanda aux premiers jours du génocide. Les mercenaires restent. Après trois mois de tueries, l'armée française met fin au génocide dans le cadre de l'opération Turquoise.

L'horreur du génocide Rwandais

 


Les voyantes pendant le génocide

 

Alphonsine

Le père d’Alphonsine est mort assassiné en 1984. Alphonsine fut embauchée après ses études comme secrétaire au diocèse de Butare. C’est là qu’elle vécu les massacres. Sa mère mourut pendant le génocide de 1994.

 

Elle s’est réfugiée au presbytère de Gikongoro, puis au Zaïre, pour fuir les combats. Là elle fut prise en charge par des familles qui l’avaient connue à Kibeho pendant les pèlerinages. Avec une autre famille qui l’avait connue à Kibeho, elle part en Côte d’Ivoire, et vit sous la protection du Père Raymond Halter jusqu’à sa mort en décembre 1998.

 

Le père Joseph Bezel l’aide à son tour et lui fait poursuivre des études pendant trois ans. Elle quitte ses études sans diplôme pour s’engager dans l’Ordre de Sainte Claire.

 

Elle obtient un bac en théologie en 2003 et entre au monastère de sœurs Clarisse où elle a prit l’habit religieux en 2004 et le nom d’"Alphonsine de la Croix Glorieuse".

 

 

Nathalie

Nathalie n’a pas achevé ses études alors qu’il ne lui restait qu’une année. La Vierge, que Nathalie appelle « Umubyeyi » (Maman), lui avait demandé de rester à Kibeho pour prier et se mortifier pour le salut du monde. C’est à Kibeho qu’elle a vécu pendant la guerre et les massacres. Elle a été témoin des actes de massacres et de génocide perpétrés contre des innocents.

En 1994, l’Evêque lui fait quitter Kibeho en catastrophe pour le Zaïre, comme tous les autres réfugiés désemparés toute ethnies confondues, y compris les prêtres et les religieuses. Elle est hébergée au monastère Trappistines de l’Abbaye Notre Dame de la Clarté Dieu, puis par la Communauté de Sœurs Filles de Marie Reine de Apôtres.

 

Elle est rentrée au Rwanda en 1996 où les Sœurs Benebikira venaient de retourner pour rouvrir leur couvent, l’école secondaire et le Centre de Santé. Nathalie consacre sa vie au sanctuaire de Kibeho. Aujourd'hui, elle accompagne et prie avec les pèlerins.

 

 

Marie Claire

Marie Claire termina avec succès ses études secondaires en 1983 pour devenir enseignante à l’école primaire. Elle exerça dans sa paroisse natale de Mushubi et ensuite à Kigali en 1987.

Elle se maria religieusement en 1987 avec Elie Ntabadahiga, journaliste à l’Office Rwandais d’Information. A la veille des génocides, il était affecté aux services de la Primature.

 

Ils formaient un mariage heureux, mais n’eurent jamais d’enfant. Ils résidaient à Kigali dans un quartier populaire où ils ont vécu les génocides en 1994.

 

Ils furent conduits avec bien d’autres vers Byumba, censée être une zone sécurisée. Marie Claire et son mari furent du nombre de tous les civils massacrés là bas. La date et les circonstances de leur mort sont inconnues. Mais des témoins disent que Marie Claire a été tuée en voulant défendre ou retrouver son mari, elle a été enlevée et conduite ensuite avec d’autres victimes vers une destination inconnue.

 

 

 

Prophéties

 

Monseigneur Augustin Misago rappelle la stupeur et l’inquiétude générées par le récit des voyantes :

 

«Maintenant nous pouvons dire qu’il y a eu une prédiction du drame rwandais, mais je me souviens que le 15 août 1982, à la fête de l’Assomption, les voyantes au lieu de voir la Vierge pleine de joie, ont été témoins de terribles visions, effrayantes, de cadavres d’où jaillissaient d’abondants flots de sang, laissés sans sépultures sur les collines.

 

Personne ne savait ce que signifiaient ces terribles images.

 

Maintenant on peut relire les événements et penser qu’elles pouvaient être une vision de ce qui est arrivé au Rwanda mais aussi dans la région des Grands Lacs où le sang coule, au Burundi, en Ouganda, et dans la République Démocratique du Congo».

 

En avril 1995, avec une absence totale de réaction de la part les organismes politiques mondiaux, les Rwandais Hutus du camp de Kibeho a été massacrés. En 1996, les Zaïrois Tutsis de Masisi ont connus une fin similaire.

 

«La Vierge m’a appris à prier la couronne du Rosaire des 7 douleurs parce qu’elle disait que se préparait une tragédie pour le Rwanda», se rappelle Nathalie Mukamazimpaka

 

«La Vierge nous a demandé de changer notre style de vie, d’aimer les sacrements, de faire pénitence, de prier sans cesse en récitant le Rosaire des 7 Douleurs pour la conversion du cœur de ceux qui se sont éloignés de Dieu, et d’être humbles en demandant pardon et en pardonnant», ajouta Nathalie.

 

Les paroles de la Vierge :

 

«Le monde se porte très mal»

 

«Repentez-vous, repentez-vous, repentez-vous !»

 

«Convertissez-vous quand il est encore temps»

 

«Le monde court à sa perte, il va tomber dans un gouffre, c'est-à-dire être plongé dans des malheurs innombrables et incessants.»

 

«Le monde est en rébellion contre Dieu, trop de péchés s'y commettent ; il n'y a pas d'amour ni de paix.»

 

«Si vous ne vous repentez pas et ne convertissez pas vos cœurs, vous allez tomber dans un gouffre.»

 

«L'enfant de Marie ne se sépare pas de la souffrance.»

 

«La foi et l’incroyance viendront ensemble sans que l’on s’en aperçoive.»

 

«Priez sans relâche pour l’église, car de grandes tribulations l'attendent dans les temps qui viennent.»


.

Célébration de "Lady of Kibeho"


Sources

Agence Fides, Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927

« Rwanda. Paul Barril, une barbouze française au cœur du génocide, Article du Nouvel Observateur, Christophe Boltanski, février 2014

« Kibeho, ou, La face cachée de la tragédie rwandaise », Gérard Getrey, François-Xavier de Guibert, Oeil, 1998

« Les apparitions de Kibeho au Rwanda », Augustin Misago, Facultés catholiques de Kinshasa, 1991

 

« La France au Rwanda (1990-1994). Entre abstention impossible et engagement ambivalent », Bruxelles : Pie-Peter Lang / Cecri, Coll. « Géopolitique et Résolution des Conflits », 2007

Partagez votre site

Toutes les prophéties
Toutes les prophéties