Jeanne Le Royer

 

Jeanne Le Royer est née le 23 Janvier 1731 et elle est morte de 15 Août 1798 en France. Elle fut baptisée le lendemain de sa naissance.

 

Originaire de Bretagne, c’était la fille de René et Marie Royer. Son père était laboureur à la Chapelle Sanson.

 

Elle raconte « A en croire mon Père, avant ma naissance, Dieu et le Démon étaient déjà en guerre à mon occasion. Pendant que ma mère me porta, elle fut en butte à de plus grands dangers qu’elle n’en aura eus de toute sa vie : des terreurs, des chutes, des accidents imprévus… Elle ne pouvait faire deux pas sans être poursuivie par des bêtes furieuses ou épouvantée par des spectres (…) Mes pauvres parents n’eurent recours qu’à la puissance du ciel pour me préserver ; ils me vouèrent à la Sainte Vierge. »

Ses parents n’ont aucune richesse mais lui transmette une grande piété.

 

Dés son plus jeune âge, elle bénéficiait de visions, toutes les plus remarquables les une que les autres.

 

Jeanne raconte « Il plut à Dieu de me favoriser d’une manière si frappante, qu’elle n’est jamais sortie de ma mémoire et n’en sortira jamais. (…) Je n’avais encore aucune connaissance ni de Dieu, ni de la religion, ni de moi-même (…) Un jour de Dimanche je me trouvais dans la maison voisine de celle de mon père (…) pendant que mes parents étaient à l’office divin. »

 

Il y avait deux ou trois jeunes hommes à table qui chantaient et qui buvaient. Jeanne ne comprenait pas vraiment ce qu’ils disaient, lorsque l’un dit « C’est bien dommage qu’il faille quitter la vie et mourir ! Que nous serions heureux si restions toujours ici ! (…) »

Jeanne se demandait ce qu’il voulait dire et le ciel se chargea de lui répondre.

 

« Un ciel lumineux de forme ovale, à peut prés de la hauteur d’un homme, me parut descendre du ciel et s’arrêter sur le plancher de l’appartement ; son feu avait toutes les nuances de l’arc en ciel mais ses couleurs étaient beaucoup plus vives.

 

Dans ce globe que je voyais, la figure d’un homme debout se fit entendre par ces paroles prononcées très distinctement, et que j’ai bien retenues « Vois tu mon enfant ces insensés ? Entends-tu ce qu’ils disent dans leur extravagance ? Je suis le Dieu du ciel et de la terre, c’est moi qui ai tout crée, qui les ait crées eux même par ma puissance. Je n’ai tiré l’homme du néant que pour me connaitre, m’aimer et me posséder éternellement.

Eh bien mon enfant, voudrais-tu toi aussi, comme eux renoncer à une si haute destination pour partager éternellement ici bas le sort et la demeure du quadrupède et du reptile ?

Voudrais-tu échanger le bonheur du ciel avec les misères de la terre ? N’as-tu pas plutôt envie d’être à moi, de me posséder un jour, et de jouir à jamais du bonheur que Je t’ai acquis et préparé au prix de tout mon sang ? »

 

A ces mots mon esprit fut rempli de la connaissance de son auteur. Découvrant en lui des perfections infinies et inexprimables, (…) je sentis mon âme saisie, pénétrée de sa présence, et mon cœur fut tout embrasé du feu de son amour, ainsi que du désir de le posséder sans fin. (…) "Oui" lui dis-je, "Dieu de mon cœur et de toute mon âme vous savez vous voyez avec quelle ardeur je désire être à vous, car mon cœur, qui est votre ouvrage, n’est fait que pour vous" (…) »

 

Son éducation était rudimentaire, car elle avait appris à lire, mais ne savait pas écrire. C’était une petite fille un peu colérique, rebelle et difficile.

Elle entendait une voix intérieure qui la réprimandait. Elle décida alors de faire une confession générale pour se reprendre, ce sur quoi son père la taquina, connaissant son caractère.

 

Elle perdit son père qu’elle aimait énormément alors qu’elle n’avait que 15 ans. Elle décida alors de rester avec sa mère jusqu’à la fin de ses jours, mais elle perdit aussi sa mère peu de temps après et devint orpheline à 20 ans.

 

Elle affirma sa volonté de rester chaste face aux tentations. Un jour qu’un homme proche de sa famille lui fit trop pressement la cour, elle entendit que Jésus lui ordonna de fuir, ou bien Il l’abandonnerait pour de bon.

Ce à quoi elle s’enfuit avec une force et une vitalité qui la surprit elle-même.

 

A 18 ans, elle entra comme domestique au couvent de Sainte Claire, appelé Urbanistes, à Fougères.

Sainte Claire portant le Très Saint Sacrement

 

Elle vit souvent le démon de façon effrayante qui tentait de l’effrayer et de la dissuader de se vouer à Dieu.

 

Le 8 Juillet 1852, elle devint sœur converse, bien qu’elle n’apporta aucune dot, au couvent des Urbanistes. Elle avait alors 21 ans et prit le nom de Sœur de la Nativité.

 

Elle fit de grands progrès dans sa vertu. Dieu permit alors que le Démon frappa son corps après avoir inutilement tenté d’ébranler son âme en la faisant douter de ses visions.

 

Une fièvre lente l’accabla pendant trois ou quatre ans, ainsi que des migraines atroces, une pneumonie, puis une tumeur qui lui grossit au genou gauche et qu’il fallut lui enlever.

 

Elle avait alors des visions, des extases plus nombreuses et plus particulièrement des révélations importantes.

 

A la Chapelle des Urbanistes de Fougères, le Seigneur dit un jour à Sœur de la Nativité « Je vous ai choisi dés votre enfance, pour arrêter la multitude des pécheurs qui, chaque jour, tombent en enfer.

Je vous ai communiqué des visions et des révélations afin que vous les publiiez et que vous les faisiez connaître, à mon Eglise…

Le temps est court. Ce que Je vous dis ici, ma fille, sera lu et raconté jusqu’à la fin des siècles »


Jésus lui parla des ruses du Démon :


 

« Combien le démon n’emploie-t-il pas pour séduire ces âmes ? D’abord pour les entretenir dans leur négligence et leur paresse spirituelle, il leur fait entendre que le temps de leur conversion n’est pas encore venu ; que pour vaincre l’habitude de leurs passions, il leur faut une grâce victorieuse que Dieu donnera quand il jugera bon (…)

Sur cela ils croupissent dans un état de mort, malgré les remords de leur conscience et tous les efforts du ciel pour les en retirer : sermons, lectures, instructions, bons mouvements, tout est négligé, méprisé, foulé aux pieds.

 

Ce n’est point là la grâce qu’il te faut, dit le démon (…) Que je vois d’âmes tomber en enfer sur cette espérance à l’heure de la mort !

Car alors, au lieu de recevoir les grâces extraordinaires sur lesquelles ils avaient si témérairement compté, ils n’en reçoivent pas même d’ordinaires, ou du moins ils en abusent jusqu’au bout, et meurent comme ils ont vécu.

Leur esprit se trouble et leur cœur s’endurcit (…) C’est alors que le démon change de langage, et qu’il met en jeu sa dernière batterie pour le dernier assaut qu’il leur livre … leur fait envisager leur péchés comme impardonnables et leur salut impossible.

Quelle mort ! »

 

Elle raconte comment Dieu attribue un bon ange à chaque personne pour l’aider vers le bien. Comment l’âme s’unit au corps puis s’en sépare.

Après la mort, l’ange l’accompagne au tribunal de Dieu et selon sa vie, l’âme part au ciel ou au purgatoire. Si l’âme part au purgatoire, son ange la visite et la console.

 

Pour l’âme réprouvée, c’est différent. L’ange en voyant tous ses efforts vain, s’en éloigne, la suit de loin, après quoi il l’abandonne au pouvoir des démons.

 

Elle donne aussi le destin des enfants morts sans baptême ou dans le sein de leur mère, les raisons de la chute de Lucifer qui provoqua une terrible guerre dans les cieux, et énormément d’autres révélations.

 

Ses premiers confesseurs tachèrent de la détourner de ces voies extraordinaires. Puis en 1790, un nouveau directeur arriva dans la maison : l’Abbé Genet. Il rédigea un manuscrit de ces révélations.

 

Elle rapportait avoir vu le tabernacle comme une fournaise. Elle confirma que le Seigneur lui avait réaffirmé que nous ne connaîtrons ni le jour, ni l’année du Jugement Dernier mais donnait des indications très précises sur cet événement.

 

Elle prophétisa la révolution française de 1789.

Duc d'Orléans brandissant la tête de Louis XVI

 

Elle vit la mort du Roi « Un jour que j’étais en prière devant le Saint Sacrement, le seigneur me fit voir que le Roi serait mis à mort. Je le suppliai de ne pas le permettre. Mes prières furent trop faibles… »

 

La révolution força l’Abbé Genet à gagner l’Angleterre pour s’y réfugier. En Angleterre il ne gardera aucun secret des révélations de la Sœur.

Il communiquait des copies de son manuscrit qui recevaient un accueil mitigé.


 

La Sœur de la Nativité fut aussi obligée de quitter son couvent et se retira chez son frère. Puis, plus tard chez un pieux habitant de Fougères, qui lui offrit l’asile.

 

C’est chez lui qu’elle mourut, dans les sentiments de piété qu’elle avait montré toute sa vie.

 

On peut encore se recueillir et obtenir de nombreuses grâces devant sa grande pierre tombale que l’on trouve aujourd’hui contre le mur extérieur Ouest de l’Eglise de Laignelet, sur lequel est gravé :

 

"Cy gît le corps de la vénérable Sœur Jeanne le Royer, de la Nativité, religieuse converse des Sainte Claires Urbanistes de Fougères, morte en odeur de sainteté le 15 août, à midi, 1789, âgée de 67 ans."

 

L’Abbé Genet est revenu en France après la mort de la Sœur de la Nativité, puis récupèra tous les manuscrits qu’elle avait dictés. Il mourut subitement en 1817, laissant à un ami tous ces manuscrits.

Celui-ci les vendit à un libraire de Paris, qui les édita en plusieurs éditions.


 

 Prophéties

 

Voici une petite partie des révélations de la sœur de la Nativité :


« J’accorde au monde de nouvelles grâces de conversion. Les visions et révélations sont dans ce but.

Que celui qui est Saint, se sanctifie encore, et que celui qui est pur, se purifie d’avantage, car le temps est court. »

 

Les sectes

 

« Tu voudrais ma fille, que J’abolisse les scandales, tous les faux cultes, toutes les sectes qui font ombrage à mon Eglise et injure à la vérité du seul culte que J’ai établi.

 

Autant vaudrait que Je fisse cesser le péché, qui est la source première et toujours renaissante de tous les désordres, le seul mal au monde, le seul ennemi du genre humain et de Dieu lui-même.

 

Sache qu’en fait de religion, comme en fait de mœurs, l’homme doit être libre de choisir entre le bien et le mal ; sans quoi Je ne pourrais exercer ni ma bonté ni ma justice.

 

En effet, si l’homme n’était pas libre dans ses actions, il ne pourrait ni mériter ni démériter, il n’y aurait pas conséquent pour lui ni récompense à espérer, ni châtiments à craindre.

 

D’ailleurs, un instrument purement passif ne peut me rendre un hommage qui m’honore ; son culte ne serait jamais digne de moi.

 

De même, s’il n’y avait qu’une seule religion dans tout le monde, quel mérite y aurait-il à la suivre, quand il n’y aurait point de choix à faire et qu’on ne pourrait se comporter autrement ?

 

Si les hommes n’étaient pas libres de pécher, que mériteraient-ils à s’en abstenir ?

 

Exempt de concupiscence et de tentations, leur état sur la terre serait celui des Saints dans le Ciel, un état de justice et non d’épreuve, et encore d’une justice aussi peu méritoire qu’elle serait inadmissible. (…)

 

Suivant ma loi éternelle, l’homme absolument maître de lui-même, doit être tenté et éprouvé pendant un temps.

 

Ce n’est qu’à cette condition que Je me tiens honoré de l’hommage de son cœur et de ses actions. Je l’ai donc fait maître de choisir et de se déterminer librement en tout ; et c’est pour cela que J’ai permis qu’en tout l’infraction se trouvât, pour ainsi dire, à côté du précepte, et qu’il n’y eut qu’un pas entre la désobéissance et la fidélité.

C’est l’ouvrage de ma justice.

 

Mais il suffit à ma bonté d’avoir fourni à l’homme tous les moyens d’éviter le mal et de pratiquer le bien ; et c’est ce que J’ai fait à l’égard de tous.

 

Aucune créature ne sera perdue que par sa faute.»

 

 

Le jugement dernier

 

« Un jour que je me trouvais en esprit dans une vaste campagne, toute seule et avec Dieu seul, Jésus Christ m’apparut et du sommet d’une éminence me montra un beau soleil fixé en un point de l’horizon.

 

Il me dit d’un air triste :

‘’La figure du monde passe et le temps de mon dernier avènement approche. Quand le soleil est à son couchant, on dit que le jour s’en va et que la nuit vient.

 

Tous les siècles sont un jour devant moi.

 

Juge donc de la durée que doit avoir le monde par l’espace qu’il reste encore au soleil à parcourir.’’

 

Je considérai attentivement et je jugerai qu’il ne restait au plus qu’environ deux heures au soleil. A une question de la Sœur, Jésus répondit :

 

‘’N’oublie pas qu’il ne faut pas parler de mille ans pour le monde ; il n’y a plus que quelques siècles en petit nombre de durée.’’

 

Mais je vis, ajoute la Sœur, qu’il se réservait à lui- même la connaissance précise du nombre, et je ne fus pas tentée de lui en demander davantage sur cet objet, contente de savoir que la paix de l’Eglise et le rétablissement de sa discipline devaient durer un temps assez considérable. »

 

« Le Jugement Général est proche et mon Grand Jour arrive.

Hélas ! Que de malheurs à son approche ! Que d’enfants périront avant de naître !

Que de jeunes de l’un et de l’autre sexe seront écrasés par la mort au milieu de leur course !

Les enfants à la mamelle périront avec leurs mères.

 

Malheur aux pécheurs qui vivront encore dans le péché sans avoir fait pénitence ! »

 

« Malheur ! Malheur ! Malheur au dernier siècle ! Voici ce que Dieu voulut bien me faire voir dans sa Lumière.

 

Je commençai à regarder dans la lumière de Dieu, le siècle qui doit commencer en 1800 ; je vis par cette lumière que le jugement n’y était pas, et que ce ne serait pas le dernier siècle.

Je considérai, à la faveur de cette même lumière, le siècle de 1900, jusque vers la fin, pour voir positivement si ce serait le dernier.

 

Notre Seigneur me fit connaître, et en même temps me mit en doute, si ce serait à la fin du siècle de 1900 ou dans celui de 2000.

 

Mais ce que j’ai vu, c’est que si le jugement arrivait dans le siècle de 1900, il ne viendrait que vers la fin, et que si le monde franchit ce siècle, les deux premières décades du siècle de 2000 ne passeront pas sans que le jugement intervienne, ainsi que je l’ai vu dans la lumière de Dieu… »

 

« Avant que l’Antéchrist n’arrive, le monde sera affligé de guerres sanglantes.

 

Les peuples s’élèveront contre les peuples ; les nations, tantôt unies, tantôt divisées combattront pour ou contre le même parti.

Les armées se choqueront épouvantablement et rempliront la terre de meurtres et de carnages.

 

Ces guerres, intestines et étrangères, occasionneront des sacrilèges énormes, des profanations, des scandales, des maux infinis.

 

On usurpera les droits de la Sainte Eglise ; elle recevra de grandes afflictions. »

 

« Je vois la terre ébranlée en différents lieux par des secousses épouvantables.

Je vois des montagnes se fendre avec fracas et jeter la terreur dans le voisinage.

 

Des tourbillons de flammes, de fumée, de souffre et de bitume réduiront en cendres des villes entières. Tout cela doit arriver avant que vienne l’homme de perdition. (l’Antéchrist) »

Elle voit aussi que plus on approchera de la fin du monde, plus le nombre des fils de perdition augmentera, plus celui des prédestinés diminuera.

 

Cette diminution se fera : « par le grand nombre d’élus que le Seigneur attirera à Lui, pour les soustraire aux terribles fléaux qui frapperont l’Eglise ».

 

Mais aussi « par le grand nombre des martyrs ; ce qui fera diminuer considérablement, sur la terre, le nombre des enfants de Dieu, cependant la foi se fortifiera chez ceux que le glaive n’aura pas moissonnés. »

 

Et par « la multitude des apostats qui renonceront à Jésus Christ pour suivre le parti de son ennemi ».

 

« Ce sera la plus funeste des hérésies. La foi connaîtra une nouvelle expansion : certains ordres religieux renaîtraient en petit nombre ; d’autres seraient fondés et leur ferveur serait grande.

 

La plupart de ces ordres dureraient jusqu’aux temps de l’Antéchrist, sous le règne duquel, toutes les communautés souffriraient le martyr, seraient écrasées et détruites ».

 

 

L’église avant l’antéchrist

 

Elle annonçait un nouvel assaut contre l’Eglise, par une hérésie interne dont elle donnait les premiers linéaments ; elle réservait pour plus tard la description complète de cette hérésie funeste :

 

« L’esprit de Satan suscitera contre l’Eglise, des ligues, des assemblées, des sociétés secrètes…

 

L’Eglise condamnera d’abord leur doctrine funeste. Alors les suppôts de Satan se cacheront dans l’ombre et feront paraître quantité d’ouvrages qui feront beaucoup de mal.

 

Tout se passera en silence, enveloppé d’un secret inviolable.

Ce sera comme un feu qui brûle en dessous, sans bruit, et qui s’étendra peu à peu.

 

Ce sera d’autant plus grave et dangereux pour la Sainte Eglise qu’elle ne s’apercevra pas de si tôt de ces incendies. »

 

« Quelques prêtres apercevront des fumées de ce maudit feu.

Ils s’élèveront contre ceux chez qui ils remarqueront des singularités de dévotion et qui se démarqueront des bonnes coutumes de l’Eglise ».

 

Les malheureux adeptes de ses doctrines se diront entre eux « Prenons garde d’être découverts. Ne disons pas de quoi il est question et quel est notre secret… En apparence, soyons soumis comme de petits enfants sans défense.

Approchons des sacrements… Ne nous débattons pas, mais agissons avec paix et douceur. »

 

« Quand ils verront qu’ils ont gagnés un grand nombre de disciples, un nombre aussi important que celui d’un grand royaume, alors ce loups ravisseurs sortiront de leurs cavernes, vêtus de peaux de brebis.

 

Oh ! Que la Sainte Eglise aura à souffrir !

 

Elle sera attaquée de tous côtés, par des étrangers à elle-même, mais aussi par ses propres enfants qui, comme des vipères, déchireront ses entrailles et se rangeront du côté de ses ennemis. »

 

« Dans le commencement, ils tiendront caché leur maudite loi.

Cette loi sera approuvée par tous leurs complices, mais ne sortira que quelques années avant l’arrivée de l’Antéchrist »

 

« Je vois en Dieu que les prêtres seront étonnés d’un tel changement survenu sans qu’il n’y ait eu plus de sermons qu’à l’ordinaire.

Cependant, des ministres du Seigneur, plus éclairés de l’Esprit Saint, seront saisis de crainte dans l’incertitude de la manière dont cela tournera...»

 

« Ô Dieu ! Dans quelle agitation je vois la Sainte Eglise, quand elle s’apercevra, tout à coup, des progrès de ces impies, de leur étendue et du nombre d’âmes qu’ils auront entraînées dans leur parti !

 

Cette hérésie s’étendra si loin qu’elle semblera envelopper tous les pays et tous les états.

 

Jamais aucune hérésie n’aura été aussi funeste ! »

 

La Sœur de la Nativité voit encore qu’il se passera bien du temps, peut-être un demi-siècle, depuis le moment où tout aura commencé jusqu’à l’époque où l’Eglise s’en apercevra.

Au début, cette hérésie aura un air magnifique. Elle s’imposera par son apparence de bonté et même de religion.

Ce sera un piège séduisant pour un grand nombre.

 

«Pour mieux réussir, ces sectateurs affecteront d’abord un grand respect pour l’Evangile et la catholicité.

 

Ils feront même paraître des livres de spiritualité… Aussi, on ne doutera point de leur sainteté.

 

Par esprit de curiosité, des personnes chancelantes dans la foi, se laisseront aller à une démangeaison de savoir ce qu’il en est dans ces nouveautés de religion».

 

«Jamais on n’aura vu tant de tromperie sous couleur religieuse…

Ces orgueilleux hypocrites feront de beaux discours pour attirer les âmes vaines et curieuses.

 

Celles-ci courront à toutes ces nouveautés et se laisseront prendre plus facilement que des poissons dans des filets».

 

«Pour éviter tant de malheurs, il faudra, avec le secours de la grâce, s’attacher inviolablement à la foi.

 

Toujours, il faudra se souvenir de ses premières croyances, de sorte que la loi sainte de Jésus-Christ reste, jusqu’au dernier soupir, l’appui et la règle de conduite…

Pour l’amour de Dieu, il faudra rejeter ces singularités extraordinaires».

 

 

Le règne de l’Antéchrist

 

«Quelques années avant la venue de mon grand Ennemi, Satan suscitera de faux prophètes, qui annonceront l'Antéchrist comme étant le véritable messie promis et qui feront en sorte de détruire tous les titres du Catholicisme...


Et moi, ajouta-t-il, je ferai prophétiser les enfants et les vieillards.

 

Plus le règne de l'Antéchrist s'approchera, plus les erreurs de Satan seront répandues par toute la terre, plus encore ses satellites rivaliseront d'efforts pour faire tomber les fidèles dans ses filets...

 

Afin de copier tant bien que mal les Saintes Institutions de l'Église, les ennemis de la religion instaureront des organisations de prétendues religieuses, qui feront vœu de chasteté et qui apporteront une efficace collaboration à l'action destructrice de Satan.

 

De son côté, il donnera à ces femmes une beauté remarquable ; il fera des choses merveilleuses par leur moyen, de telle sorte que tous les regards soient fixés sur elles ; à cause de cela, ces «vierges vestales» seront considérées comme des sortes de divinités.

 

Les « vestales de Satan » feront à l'admiration de tous, étalage d'extases, de prédictions, de révélations de choses occultes.

 

On n'entendra parler que de ces choses prodigieuses et de celles de ces faux docteurs, qui de leur côté ne s’efforceront pas moins de travailler le peuple avec des faits sensationnels dans lesquels le diable jouera un grand rôle.

 

Ces prétendus Saints, ces bienfaiteurs tant honorés auront des réunions nocturnes avec les pseudo-religieuses, qui avaient fait vœu de chasteté.

 

L'une de ces «vierges vestales» de Satan donnera le jour à l'Antéchrist lui-même, qui aura probablement pour père l'un des chefs principaux de ces assemblées nocturnes».

 

«Les suppôts de Satan mettront dans leur Loi l’erreur qui nie l’Incarnation du Verbe de Dieu fait homme dans le sein de la Vierge Marie.

Ils prétendront abolir complètement cet admirable mystère».

 

«Cette Loi sera approuvée par tous leurs complices, mais ne sortira que quelques années avant l’arrivée de l’Antéchrist.

Je vois en Dieu que les prêtres seront étonnés d’un tel changement...»

 

«Cependant, des ministres du Seigneur, plus éclairés de l’Esprit-Saint, seront saisis de crainte dans l’incertitude dont cela tournera...»

 

«O Dieu ! Dans quelle agitation je vois la Sainte Eglise, quand elle s’apercevra tout à coup, des progrès de ces impies...

Jamais aucune hérésie n’aura été si funeste !»

 

«Il y aura, dans l’Eglise, beaucoup de sang répandu pour la défense de cette vérité.

 

Les satellites du démon, c’est-à-dire les impies, ne voudront souffrir ni prêtres, ni Saint-Sacrifice, ni autels.

Ils voudront que ne paraisse plus aucun signe de religion ; ils ne supporteront pas même un simple signe de croix de la part d’un chrétien. »

 

«Ces impies auront leurs autels et des temples où leurs prêtres essaieront d’imiter les cérémonies de la vraie religion.

Ils contreferont les sacrements.

 

Mais, leur religion n’étant fondée que sur les plaisirs des sens, ils mépriseront, intérieurement, la vie crucifiée, la mortification et les souffrances.

 

Ces habiles charlatans rivaliseront de fourberies pour séduire les simples ; ils feront des dupes.

 

Cela se manifestera, bientôt, par le mépris qu’ils auront, publiquement, pour la foi et la morale de l’Evangile.

 

Ils finiront par comprendre qu’ils sont découverts, car on ne voudra plus user de leur ministère, ni même communier avec eux.

Ils seront bientôt perdus d’honneur et de réputation auprès de tout le monde.

 

Le commun du peuple, au lieu de les honorer, les fuira avec un certain mépris.

Quand ils se verront découverts, ils iront prendre conseil auprès de leurs chefs cachés dans la plus fameuse ville, auprès de ceux qui sont les auteurs de leur foi et leurs législateurs.

Ils se feront une fatale assemblée. Là, par l’effet de la grâce, certains feront bande à part et se diront entre eux :

«Ne perdons plus notre temps ; partons sur l’heure et n’écoutons plus ceux-ci».


Ils diront aux impies : «Nous ne sommes plus des vôtres ; nous retournons de ce pas vers l’Eglise d’un cœur sincère et pénitent».

 

Ils s’enfuiront à grande vitesse, de peur d’être arrêtés par les satellites de Satan.

 

Devenus pénitents, ils deviendront fidèles à la grâce et Dieu les protègera.

 

Ils ne craindront pas de faire connaître, même publiquement ce qu’ils étaient auparavant.

Ils seront reçus miséricordieusement par l’Eglise.

 

Comme des prédicateurs qui prêchent à voix basse, ils iront instruiront leurs parents, leurs amis et tous ceux qu’ils sauront avoir donné, dans leur propre hypocrisie.

 

Sous ces actions, on verra de tous côtés des conversions admirables. »


«Les méchants trament des complots contre mon Eglise, mais selon les décrets de ma justice, ils périront et leurs lois sacrilèges seront abrogées.

Oui... ils périront ; c'est décidé ; la sentence est prononcée !


De mon bras puissant, Je les précipiterai comme la foudre au fond de l'abîme où ils tomberont aussi rapidement et avec autant de violence que Lucifer et ses acolytes».

 

 

Désespérés, les impies feront appel à Satan qui, dans leur assemblée, leur dira : «Ne perdons plus de temps. Du coup, je veux vous faire triompher. Je veux ruiner toutes les nations qui vous seront contraires. Je veux vous rendre maîtres de l’univers. Vous serez adorés comme des dieux, couverts d’or et d’argent, d’une quantité aussi grande que le sable de la mer».

 

«Je vous donnerai un chef qui sera puissant en œuvres et en paroles, un chef qui possédera éminemment toutes les sciences.

Il n’aura pas dix ans qu’il sera déjà plus puissant et plus savant que vous…

 

Mais il n’agira dans sa pleine puissante qu’à l’âge de trente ans.

 

J’en ferai un dieu qui sera adoré comme le Messie attendu.

Dès son enfance, vous viendrez le reconnaître comme votre roi…»

 

Satan dira aux impies «Infidèles à votre patrie et à votre loi, voilà ce que vous êtes… et combien de conquête je fais chaque jour pour vous !

 

Malgré cela, vous m’êtes infidèles et ingrats.

 

Je veux, comme maître, et je prétends que vous me donniez votre signature.

Ce sera la preuve que, désormais, vous vous engagez à vous sacrifier tous pour moi, dans le temps et dans l’éternité, à me servir avec fidélité et sans réserve, à me gagner des sujets ».

 

«On fera un contrat par lequel le démon s’oblige à tenir ses promesses.

«Que chacun, dira Satan, vienne mettre sa signature au contrat et s’engage, par serment, à m’être fidèle jusqu’à la mort !»

 

«Et ces malheureux, fous de joie, enchantés des promesses du démon, ravis des illusions que les esprits de mensonge formeront dans leur imagination, ces malheureux signeront … de plein gré et de grand cœur.

 

Ils iront jusqu’à dire : « Si nous avions mille vies, nous les sacrifierions pour vous !»

 

L’enchanteur répondra «Vous n’avez point mille vies… Je veux seulement que vous renonciez à toutes les maximes que le prétendu Fils du Très-Haut a établies dans son Eglise. Je veux que ceux d’entre vous qui ont été baptisés renoncent à leur baptême… Il faut que vous haïssiez autant que moi ce prétendu Dieu, qu’à l’avenir vous me rendiez un culte d’adoration et d’amour : ce culte qui exige pour lui-même et que je mérite mieux et à juste titre. Je vous donnerai tout en abondance…»

 

On décidera de mettre en application cette malheureuse loi…

Elle contient tant de blasphèmes, d’imprécations et d’abomination contre notre adorable Sauveur que la Sœur n’osa pas en donner le détail…

 

Les impies exhorteront le peuple à renoncer à ce Jésus qu’ils qualifieront de faux prophète.

 

Mais il s’écoulera plusieurs années avant qu’ils n’usent de rigueur par l’intermédiaire de leurs troupes diaboliques de soldats.

 

Alors viendra la persécution suprême, et il y aura autant de martyrs qu’il y en eut aux premiers temps de l’église.

 

La Sœur de la Nativité précise «Lorsque les complices de l’Antéchrist commenceront à faire la guerre, ils se placeront auprès de Rome, où ils triompheront… Ce dont je suis certaine, c’est que Rome périra entièrement ; le Pape souffrira le martyre et son siège sera préparé pour l’Antéchrist.

 

Je ne sais pas exactement si cela sera fait un peu avant lui ou par l’Antéchrist lui-même lorsqu’il entrera dans le cours de ses victoires.

L’Antéchrist sera entouré d’une légion de démons qui, sous la figure d’anges de lumières, viendront lui faire la cour.

 

Lors de son triomphe, Dieu enverra, au secours de son église, Saint Michel, avec ses troupes d’anges.

 

L’Archange apparaîtra lui-même pour fortifier les fidèles dans la foi.

Sa main les cachera dans des retraites secrètes, où ils subsisteront jusqu’à la fin du monde.

Le genre de supplices le plus ordinaire, que l’on infligera aux martyrs, consistera à renouveler sur eux toutes les circonstances du crucifiement de leur Maître, en haine et mépris de sa douloureuse Passion.

Cette terre deviendra un lieu horrible, couvert d’épaisses ténèbres, dans lesquelles viendront se réfugier des spectres hideux.

 

Les pauvres chrétiens qui se seront laissés surprendre et qui auront signé cette loi maudite, seront dans la consternation et courront, épouvantés, d’un côté et de l’autre.

Cependant, au moment de la chute, au plus profond de l’abîme de l’Antéchrist et de ses complices, Dieu épargnera un certain nombre de ses ennemis : ceux qui auront été les moins criminels.

 

Il permettra qu’ils tombent à côté du gouffre embrasé.

La grâce de Dieu viendra chercher ceux qui voudront la recevoir.

 

Elle s’offrira à ceux qui sont tombés à côté du gouffre. Les deux tiers seront engloutis dans les enfers.

 

La moitié du tiers préservé se convertira au Seigneur».

 


Le triomphe de l’Eglise et la génération Sainte


La Sœur de la Nativité voit qu’après la catastrophe des derniers temps, la Sainte Eglise subsistera sur la terre, dans une grande paix et dans une profonde tranquillité.

 

L’Eglise ne sera nullement détruite.

 

Les pêcheurs, qui auront gardé quelques restes de foi, sentiront la grâce renaître en leur cœur. Ils se convertiront parfaitement au Seigneur.

 

Ils seront tellement contrits de leurs fautes que plusieurs en mourront de douleurs.

Ils seront tous des saints, et l’assemblée des fidèles retentira d’actions de grâces.


Elle annonce aussi que rentreront au cœur de l’Eglise des peuples qui n’avaient pas reçu le baptême et qui n’avaient jamais eu connaissance du vrai Dieu.

 

Ils confesseront hautement leur infidélité.

Les enfants de l’Eglise, liés entre eux par la charité, formeront comme une sorte de république : la plus parfaite qu’on ne jamais vu sur terre.

 

Il n’y aura ni lois civiles, ni juridiction, ni police extérieure : on ne connaîtra que l’autorité de Dieu.

 

Chacun suivra la Loi Sainte, par principe de conscience et d’amour, sans s’en écarter d’un seul point.

Ce sera la véritable théocratie ; tel eût été le seul gouvernement du monde, si l’homme n’avait point péché.

 

Les biens seront en commun, sans distinction du mien et du tien ; de sorte que la primitive Eglise n’était qu’une ébauche de celle-ci.

 

«Telle sera, dit la sainte religieuse, la nouvelle patrie des enfants de Dieu, par rapport au reste du monde. On jouira des autres avantages de ce lieu si agréable, dans l’enceinte étroite de cette nouvelle terre de Gessen ; tandis que dans l’étendue des autres pays, voisins ou éloignés, on n’apercevra qu’un chaos horrible».


Elle voit aussi les fidèles occupés d’abord à construire des temples pour y célébrer les Saints Mystères.

 

Dieu fournira lui-même les matériaux de ces églises et indiquera la manière de les mettre en œuvre.

 

«Les prêtres rétabliront le bel office du culte, célèbreront, prêcheront, instruiront et ne cesseront de préparer les cœurs au retour du Messie ; bien qu’ils ne puissent pas savoir le temps précis du second avènement.

 

Sur leur parole, on l’attendra de jour en jour.

 

La communion sera fréquente, même quotidienne, pour l’ensemble des fidèles. On dépassera de beaucoup la ferveur de la primitive Eglise.

Chacun travaillera par raison plus que par besoin, d’une façon modérée, dans le seul but de faire subsister un corps presque déjà céleste et pour entretenir une vie qu’on s’attendra chaque jour à voir finir.

Le plus grand soin de tous sera celui du culte des autels. On entendra que des hymnes de joie et jamais de chansons profanes aux accents lascifs».

 

 

Fin d’un mauvais monde

 

«Le soleil, devenu obscur et ténébreux, s'arrêta dans sa course...

 

Tous les astres demandent à être purifiés des forfaits dont on les a rendus témoins par une espèce de complicité... ; plus fortement encore, la terre crie vengeance contre l'ingratitude des pécheurs et veut être purifiée des abominations dont ils l'ont souillée et rendue le théâtre impur... la mer, le feu, l'air et tous les éléments, tout prend un langage de vengeance qui sollicite la justice divine contre les pécheurs...

 

Aussitôt, j'entends une voix toute puissante qui dit :

 

«Oui, voici le moment où Je vais tout renouveler...

Je vais faire de nouveaux cieux et une nouvelle terre... et cela se fera dans un clin d'œil».

 

Un feu prodigieux parti du firmament et répandu dans les airs, descend sur la terre, où, dans la minute, il a tout consumé, tout détruit, tout purifié, sans qu'il y reste un seul vestige de souillure.

 

Ainsi se fera par le feu cette purification substantielle, cette admirable rénovation des éléments et de la nature entière, dont il résultera une nouvelle terre et de nouveaux cieux. »

 

 

 

Sources

 

« Biographies Universelles, ancienne et moderne », Tome trentième, ‘’rédigé par une société de gens de lettres et de savants’’, Edition Michaud, 1821

 

Vie et Révélations de la Sœur de la Nativité, religieuse converse au couvent des Urbanistes de Fougères, Tome Premier, Abbé Genest, Beaucé, 1819

Vie et Révélations de la Sœur de la Nativité, religieuse converse au couvent des Urbanistes de Fougères, Volume deux, Charles Genet, 1817

 

Vie et Révélations de la Sœur de la Nativité, religieuse converse au couvent des Urbanistes de Fougères, Tome Troisième, Beaucé, 1819

 

 

Vie et Révélations de la Sœur de la Nativité, religieuse converse au couvent des Urbanistes de Fougères, Tome Quatrième, Charles Genet, 1819

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