Joachim de Flore

 

Joachim Florensis (en Français, Joachim de Flore) est surnommé le Prophète. Il est né en 1130 en Calabre, et il est mort en 1202, en Italie.

De son temps, la Calabre possédait encore de nombreuses églises fidèles au rite grec.

 

 

Il fut page de Roger, roi de Sicile, et prit ensuite l'habit de Cîteaux dans le monastère de Corazzo, dont il fut prieur et abbé.

 

Avec la permission du Pape Luce III, Joachim se retira, vers 1185, dans la solitude de Casemar, où il resta deux ans occupé à commenter l'Écriture sainte.

Il étudiait la Trinité avec une grande foi, et beaucoup de zèle.

Saint Bonaventure et Saint Thomas D’Aquin combattirent les doctrines trinitaires que Joachim avait écrites.

 

Il avait des connaissances très étendues, mais s’arrêtait parfois sur des choses enfantines.

Joachim a voyagé en Terre Sainte et a fait un long séjour en Orient.

 

L'abbé de Flore s'élève contre l'idée de croisade. Pour lui, les chrétiens doivent l'emporter par la prédication, et non par le combat.

Prise de Jérusalem par les Templiers

 

Il connaissait parfaitement le Grec.

Il s’intéressait beaucoup à l’église d’Orient et œuvrait pour aplanir les différents qu’il peut y avoir entre les deux églises.

 

Au moment du séjour en Sicile de Richard Cœur de Lion Richard et Philippe Auguste, durant l'hiver 1190-1191, l'abbé passe quelque temps auprès des deux rois.

 

Richard l'interroge notamment sur l'Apocalypse.

Joachim lui annonce que Saladin succombera sous les coups de Richard, et déclare que l'Antéchrist est né à Rome et montera bientôt sur le trône pontifical.

 

Ses détracteurs lui reprocheront cette fausse prophétie.

 

Il revint à Corrazo en 1187, et le Pape lui ayant ordonné de continuer son commentaire biblique, il obtint de se démettre de son abbaye.

 

Joachim alla se fixer à Flora, en Calabre, où il fonda un monastère cistercien dont la règle était calquée sur celle de Cîteaux.

 

Dans ses écrits, Joachim adresse aux moines les reproches les plus véhéments sur leur mollesse et leur hypocrisie.

Il les accuse d'oublier la chasteté pour se rendre coupables d'infamies dont l'infection monte jusqu'au ciel.

C'est en pensant à eux qu'il déclare que ce monde est l'enfer d'en haut. 

 

Il mourut en 1202, âgé de soixante douze ans, laissant un grand nombre d'ouvrages qui ont été imprimés à Venise, en 1516.

 

Joachim de Flore est cité pour ses prophéties par Dante, dans la "Divine Comédie", dans le passage où Dante visite le Paradis.

 

Les "Acta Sanctorum" contiennent des détails sur la vie de Joachim, et dom Gervaise, abbé de la Trappe, a écrit son Histoire en 2 Tome en 1745.


Dante visite l'Enfer conduit par Virgile

Gustave Doré


Prophéties

 

« Moi, Joachim, au milieu du silence de la nuit, à l'heure, je crois, où le lion de Juda ressuscita d'entre les morts, plongé dans la méditation, une lumière subite éclaira tout-à-coup mon intelligence, et à moi se révéla la plénitude de la science de ce livre, et l'esprit de l'Ancien et du Nouveau Testament. »

 

Joachim de Flore, Concordia Novi et Veteris Testamenti

 

 

En 1279, Joachim de Flore décrit le monde en trois règnes.

 

Les prophéties de Joachim de Flore concernent le troisième âge de l’humanité celui de l’Esprit Saint :

 

« Je me suis réjoui de ce qui m'a été dit : après des souffrances encore éloignées des chrétiens, et après une trop grande effusion de sang innocent, la prospérité du Seigneur descendra sur la nation désolée. 

Ces temps orageux dureront jusqu’à l’année du Seigneur, dans laquelle paraîtront un nouveau pape et un nouvel empereur. 

Un pasteur remarquable s'assiéra sur le trône pontifical, sous la sauvegarde des anges.

 

Pur et plein d'aménité, il résiliera toutes choses, rachètera, par ses vertus aimables, l'Etat de l'Eglise, les pouvoirs temporels dispersés.

Il révérera les étoiles, et craindra le soleil, parce que sa conscience sera dans la main du Seigneur.

Il l'emportera sur toute autre puissance, et reconquerra le royaume de Jérusalem. 

Un seul pasteur conduira à la fois les Eglises orientales et occidentales.

Une foi unique sera en vigueur.

 

Telle sera la vertu du bienfaisant pasteur, que les sommets des monts se courberont en sa présence. Ce saint homme brisera l'orgueil des religieux, qui rentreront tous dans l'état de la primitive Eglise, c'est-à-dire qu'il n'y aura plus qu'un seul pasteur, une seule loi, un seul maître, modeste, humble, craignant Dieu. 

Le véritable Dieu des Juifs, le Seigneur Jésus-Christ fera tout prospérer au-delà de toutes les espérances humaines, parce que Dieu est le seul qui puisse épancher sur la plaie le baume onctueux et adoucissant. 

Homme excellent, quand il te sera apparu dans l'air un monstre, tu trouveras une route toute prête du côté de l'Orient, et après trois fois trois années tu rendras ton âme à Dieu. 

Les cieux racontent la gloire de Dieu, et les fidèles sont dans la joie et le bonheur, puisque le Seigneur a daigné leur faire grâce et qu'il invitera ses élus au banquet de l'Agneau, où des chants mélodieux et d'harmonieux concerts des psalmistes se feront entendre.

 

Telle sera la puissance de sa bonté qu'elle mettra une digue à la fureur et à l'impétuosité des flots menaçants.

 

Les monts courberont leur faîte devant lui, la mer se dessèchera, les morts ressusciteront, les autels seront dressés, les églises ouvertes. 

Alors un monarque gracieux de la postérité de Pépin, viendra en pèlerinage voir l'éclat du glorieux pasteur dont le nom commencera par un R.

 

Un trône temporel venant à vaquer, le pasteur y colloquera ce roi, qu'il appellera à son secours.

Vous saurez qu'il aura deux têtes : une d'Orient, l'autre d'Occident.

 

Ce pasteur brisera les arcs et dispersera les balistes; il fera la joie des élus du Seigneur. 

Pasteur angélique, il promènera le bâton de l'apôtre par tous les pays.

 

Grâce au soin et à la sollicitude du digne pasteur, il se fera entre les Églises latine et grecque une réunion indissoluble ; et, dans le principe, pour amener ces heureux résultats, recourant à des secours puissants et temporels, le saint Pontife invoquera l'aide du monarque généreux de la France ; avant qu'il puisse être affermi et solidement assis sur le Saint-Siège, il y aura des guerres innombrables, des luttes pendant lesquelles le trône sacré sera ébranlé. 

Mais, à la faveur de la clémence divine, tout répondra aux vœux des fidèles, de telle sorte qu'ils pourront célébrer par leurs chants la gloire du Seigneur. 

On peut appeler le saint homme réformateur aussi bien que pasteur.

 

Grâce à lui les Orientaux ne seront jamais en discorde avec les Occidentaux.

 

La ville de Babylone sera alors la tête et le frein du monde.

 

Rome, réduite presque à rien temporellement, conservera toujours sa supériorité dans les choses spirituelles, et demeurera en paix.

 

Dans ces heureux jours de tranquillité, le pasteur angélique pourra adresser au ciel des prières pleines de douceur.

 

La nation dispersée goûtera elle-même la tranquillité.

 

Mais six ans et demi après ce temps, le Pontife rendra son âme à Dieu : sa mort sera entourée du prestige des miracles.

 

La fin de ses jours arrivera dans une province aride, située entre un fleuve et un lac, près des montagnes... 

Un homme d'une sainteté remarquable sera élevé au Siège pontifical, le Seigneur se servira de lui pour opérer tant de prodiges, que tout homme le révérera, et nul n'osera contrarier ses préceptes. 

Il défendra que plusieurs bénéfices se cumulent sur la même tête, et il fera en sorte que le clergé vive des dîmes et des offrandes des fidèles.

 

Il interdira la pompe des vêtements, et tout ce qui n'est pas honnête dans les danses et les chants; il prêchera l'Évangile, et exhortera les femmes honnêtes à paraître en public sans or ni pierreries.

 

Après avoir longtemps occupé la papauté, il rejoindra heureusement le Seigneur. 

Immédiatement après lui, Dieu fera paraître trois hommes d'une vertu édifiante : l'un suivra l'autre, et comme lui donnera l'exemple des vertus, et fera des miracles, confirmant les leçons de leur prédécesseur.

 

Sur leurs règlements l'Eglise se développera, et on appellera ces Pontifes les Pasteurs Angéliques. » 

« Ce Pape sera à la foi pasteur et réformateur. Grâce à lui, l’Est et l’Ouest connaîtront une union durable.

 

Six ans et demi plus tard, il rendra son âme à Dieu.

 

Lorsqu’un monstre t’apparaîtra dans le Ciel, tu trouveras à l’Est un refuge tout préparé et neuf ans plus tard, tu mourras. » 

 

 

A partir des Saintes Ecritures, Joachim écrit :


« Alors paraîtra le premier Antéchrist qui annoncera les temps de la fin, et l’homme lui sera soumis.

 

Il sera un souverain ordinaire, mais doué de pouvoirs extraordinaires.

 

Son règne durera ce temps (…) lui suffira pour renverser l’Église et chasser le pape.

 

Surgiront les cavaliers venus du Soleil, envoyés par l’Esprit, portant le glaive du verbe, et ils affronteront l’Antéchrist au nom du Dieu de Lumière …

 

Des catastrophes naturelles et des bouleversements  annonceront la venue d’un second Antéchrist et la proximité du jugement dernier.

 

Sa venue marquera la fin de l’histoire et le commencement d’un cycle humain fait de pureté, de joie et d’amour fraternel. »


Première page d'un livre de Joachim de Flore


Sources

 

« Joachim de Flore et le "Liber de vera philosophia" », Paul Fournier, imprimerie de Protat frères (Mâcon), 1899

 

« La Prophétie du Règne du Saint-Esprit de Joachim de Flore, Ou, Dernier Appel Au Réveil Spirituel », Hugo Saint Hilaire, Entreprises Mongeau Division Édition Je témoigne, 1999

 

« Joachim de flore, Jean de Parme et la doctrine de l'évangile éternel », Joachim de Flore , 1967

 

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