Saint Taraise de Constantinople

 

 

Saint Taraise (Tarasios ou Tarasius) est né dans à Constantinople vers 730, et il est mort le 18 février 806.

 

Il était d'une éminente famille de Constantinople : son père, Georges, avait exercé la fonction d'éparque.

 

Son père et lui avaient servi fidèlement, aux plus hauts postes de responsabilité, les empereurs iconoclastes, y compris Constantin V.

Taraise a contribué à l’autorisation de la vénération des images.

 

Après la démission et la retraite dans un monastère du patriarche Paul IV, malade (31 août 784), une assemblée fut convoquée au mois de décembre dans le palais de la Magnaure, avec des représentants officiels des différentes couches de la population de la capitale, et Taraise fut élu patriarche.

 

Théophane dans sa Chronique, reproduit le discours qu'il prononça dans cette assemblée.

 

Étant laïc, Taraise reçut tous les ordres ecclésiastiques en un laps de temps très bref.

 

Son intronisation eut lieu le jour de Noël.

 

Informé de cette élection, le pape Adrien Ier la critiqua dans une lettre à l'empereur datée du 26 octobre 785, l'élection d'un laïc n'étant pas conforme au droit canonique, mais il accepta néanmoins de reconnaître le nouvel élu et de préparer la réunion d'un concile oecuménique pour restaurer le culte des images.

 

Celui-ci se mit en place dans les mois suivants, mais la dernière réunion préparatoire, le 31 juillet 786, dans l'église des Saints-Apôtres de la capitale, en l'absence du patriarche, tourna à la confusion et à la panique à cause de l'irruption d'une troupe menaçante de soldats des tagmata fidèles à la mémoire du grand empereur iconoclaste Constantin V.

 

Évêques et moines quittèrent les lieux et se dispersèrent.

 

Mais l'impératrice et le patriarche maintenaient l'ouverture du concile pour le lendemain, 1er août.

 

Pendant la séance inaugurale solennelle, les mêmes troubles reprirent, en pire ; Taraise et l'higoumène Platon de Sakkoudion, qui avaient prononcé un discours introductif, furent malmenés et insultés par les soldats.


 

Finalement, la confusion étant à son comble, les évêques participants furent autorisés à s'en aller, tandis que le patriarche et son clergé célébraient une messe sur les lieux pour affirmer que l'Église pliait mais ne cédait pas.

 

Sentant le rapport de force provisoirement défavorable, l'impératrice et le patriarche reportèrent l'ouverture du concile, mais n'y renonçaient pas.

 

Peu après, prétextant des attaques musulmanes, l'impératrice Irène ordonna aux troupes stationnées dans la capitale de partir en campagne en Asie mineure, et elle en fit venir d'autres.

 

Elle fit ensuite démettre, en Asie Mineure, mille cinq cents officiers qui avaient participé à l'émeute.

 

Le délai supplémentaire imposé fut aussi mis à profit par l'impératrice et le patriarche pour remplacer sur leurs sièges les évêques iconoclastes les plus en vue, dont certains, pendant les séances du 31 juillet et du 1er août, avaient favorisé le torpillage du concile.

 

La préparation d'un nouveau concile fut une opération tellement secrète que même les légats du pape n'étaient pas au courant : on les persuada de rester pendant l'hiver 786/787 en arguant de la difficulté d'un voyage pendant cette saison ; ils partirent au printemps et furent rappelés à Constantinople alors qu'ils étaient déjà arrivés à Syracuse.

 

Les convocations furent finalement expédiées au mois de mai.

 

Le concile s'ouvrit finalement le 24 septembre 787 dans la cathédrale Sainte-Sophie de Nicée, à l'écart de la capitale (IIe concile de Nicée).


 

Il y avait 365 évêques étaient présents, Taraise présidait, l'impératrice et son fils étaient restés à Constantinople, Pétronas, comte de l'Opsikion, et Jean, logothète du stratiôtikon, les représentant sur place.

 

La clôture solennelle se fit le 23 octobre suivant dans le palais de la Magnaure, où le patriarche prononça un discours devant Irène et Constantin.

 

L'impératrice et Taraise réalisèrent ensemble deux objectifs : faire condamner clairement l'iconoclasme comme hérésie ; être le plus clément possible envers les (anciens) iconoclastes, pour préserver la paix civile, et de nombreux évêques repentis furent maintenus sur leur siège, au grand dam de certains moines radicaux.

 

De fait, il n'y eut dans la période suivante aucune résistance iconoclaste opposée au concile.

 

Les moines finirent d'ailleurs par attaquer le patriarche sur un autre terrain, en l'accusant de complaisance envers des évêques simoniaques.

 

Le 3 janvier 795 l'empereur Adrien annonça qu'il répudiait son épouse Marie d'Amnia en l'accusant sans vraisemblance de tentative d'empoisonnement.

Convoqué au palais, Taraise le prévint qu'il n'était pas question d'annulation du mariage ; l'échange aurait été vif, l'empereur aurait même tiré son épée devant le patriarche et ses accompagnateurs, mais ensuite Taraise s'abstint de réagir davantage.

 

En septembre de la même année, le patriarche, refusant de le faire lui-même, n'en laissa pas moins le prêtre économe Joseph, higoumène du monastère des Cathares, célébrer les secondes noces de Constantin avec Théodote, ancienne suivante de Marie D'Amnia, qui était devenue sa maîtresse.

 

Cette attitude jugée bien trop complaisante du patriarche provoqua parmi les moines une fronde conduite par Platon de Sakkoudion et son neveu Théodore, qui se séparèrent avec beaucoup d'autres de la communion du patriarche.

 

Après la déposition de Constantin par sa mère Irène (18 août 797), Taraise démit Joseph de ses fonctions et l'exila.

 

Le 31 octobre 802, Taraise couronna l'empereur Nicéphore Ier et son fils Staurakios.

 


Il resta comme un homme d'État et un prélat surtout politique qui, de Constantin V à Nicéphore Ier, servit fidèlement des empereurs aux tendances et aux caractères les plus opposés.

 

Cela ne l'empêchait pas, d'ailleurs, d'être un homme pieux et de mœurs austères, qui se tint toujours à l'écart de la vie mondaine.

 

Taraise fit construire sur la rive européenne du Bosphore, à huit kilomètres au nord de Galata, un monastère qui porta plus tard son nom et où il se fit enterrer.

 

Peu après le concile de 787, il ordonna la restauration du monastère constantinopolitain Tou Anina, près de l'église Saint-Mokios, dans l'ouest de la capitale, et fit transférer dans l'église de ce monastère des reliques de martyrs défenseurs des images qu'il avait fait rechercher.

 

On garde de lui les Discours à Irène et des Lettres au Pape Adrien et autres (dans le recueil des Conciles du père Labbe), « la Vie de Taraise », d'Ignace le Diacre, qui fut un de ses secrétaires, « la Chronique de Théophane », l'œuvre de Nicéphore, successeur de Taraise comme patriarche, et la Vie et la correspondance de Théodore Studite.

 

 

On honore ce Saint le 25 février, jour de son enterrement dans le monastère qu'il avait fondé.




Prophéties



« ...Ceci fait, une guerre civile éclatera et tous les infidèles seront perdus.

 

Et alors se réveillera le saint Roi ; lui dont le nom commence par un I (Iota) et se termine par un S (Sigma)... »



 

Sources

 

« Traité d'études byzantines, « La Chronologie I. », Venance Grumel, Presses universitaires de France, Paris, 1958

 

« Taraise de Constantinople », Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, Marie Nicolas Bouillet et Alexis Chassang, 1878


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