Sainte Gertrude
Sainte Gertrude d'Eisleben (ou d’Heldelfs, d'Hefta) est née en 1256 et elle est morte le 17 novembre 1301 en Allemagne.
C’est la plus célèbre de plusieurs Saintes qui portent le même nom, et c'est pour cela que d'anciens auteurs l'ont appelée "Gertrude la Grande".
On la mit, dès l'âge de cinq ans, chez les Bénédictines d'Helfa, dans la Haute Saxe.
Elle y vint comme simple religieuse, sous la direction d'une abbesse du même nom qu'elle, dont la sœur était sainte Mechtilde d'Hackeborn, qui fut la maîtresse et l'amie de notre sainte Gertrude.
Gertrude apprit le latin dans sa jeunesse, ce que faisaient alors des personnes de son sexe qui se consacraient à Dieu dans la retraite.
Elle avait aussi une connaissance peu commune de l'Écriture et de toutes les sciences qui ont la religion pour objet; mais la prière et la contemplation furent toujours son principal exercice, et elle y consacrait la plus grande partie de son temps.
Elle aimait particulièrement à méditer sur la Passion et sur l'Eucharistie, et elle ne pouvait alors retenir les larmes qui, malgré elle, coulaient de ses yeux en abondance.
Lorsqu'elle parlait de Jésus-Christ et de Ses mystères, elle ravissait ceux qui l'entendaient.
Un jour qu'on chantait à l'Église ces paroles, elle raconte "J'ai vu le Seigneur face à face "
Elle vit une face divine d'une éclatante beauté, dont les yeux perçaient son cœur et remplirent son âme et son corps de délices inexprimables.
L'amour divin était l'unique principe de ses affections et de ses actions.
De là ce crucifiement entier au monde et à toutes ses vanités.
Elle fut l'objet d'un grand nombre de grâces extraordinaires ; Jésus-Christ grava Ses plaies dans le cœur de Sa sainte épouse, lui mit des anneaux au doigt, Se présenta devant elle en compagnie de Sa Mère et agit en elle comme s'Il avait changé de cœur avec elle.
Toutes ces grâces étonnantes ne firent que développer son amour de la souffrance.
Dans la nuit de Pâques, Gertrude demandait au Seigneur de délivrer du purgatoire les âmes de ceux qui l'avaient aimé ici-bas d'un amour très fidèle, et, pour l'obtenir, elle faisait cette offrande au
Seigneur :
« Je vous offre, en union de votre très innocente Passion, tout ce que mon cœur et mon corps ont souffert dans mes continuelles infirmités. »
Alors le Seigneur lui fit voir la multitude d'âmes qui venaient d'être délivrées de leurs peines et lui dit :
« Je les donne toutes en dot à ton amour et l'on verra éternellement dans le ciel qu'elles ont été délivrées par tes prières, et ce sera pour toi un éternel honneur en face de tous mes saints. »
Il lui était impossible de vivre sans ressentir quelque douleur; le temps qu'elle passait sans souffrir lui paraissait perdu.
Le zèle pour le salut des âmes était ardeur au cœur de Gertrude.
Pensant aux âmes des pécheurs, elle répandait pour elles des torrents de larmes au pied de la Croix et devant le Saint-Sacrement.
On peut réciter aujourd'hui le chapelet de Sainte Gertrude, (qui se récite sur un chapelet ordinaire) et qui a vocation à libérer les âmes du purgatoire.
Pendant la longue maladie de cinq mois dont elle devait mourir, Sainte Gertrude ne donna pas le moindre signe d'impatience ou de tristesse ; sa joie, au contraire augmentait avec ses douleurs.
Le jour de sa mort étant venu, elle vit la Très Sainte Vierge descendre du Ciel pour l'assister; une de ses sœurs aperçut son âme allant droit au Cœur de Jésus, qui S'ouvrit pour la recevoir.
Sainte Gertrude est une des grandes mystiques de l'Église.
Le livre de ses Révélations est demeuré célèbre.
« Je veux, lui dit le Seigneur, que vos écrits soient pour les derniers temps un gage de ma bonté divine ; par eux Je ferai du bien à un grand nombre d’âmes, tandis que vous écrirez, Je tiendrai votre cœur prés du mien, et J’y verserai goutte à goutte ce que vous devrez dire. »
Prophéties
Alors que Gertrude priait Saint Jean l’évangéliste, auquel elle vouait une dévotion particulière, il lui apparut en vision :
« Venez, venez avec moi, car vous êtes l’élue de mon Dieu, et reposons nous tous les deux sur le doux et aimable cœur de Jésus où sont refermés tous les trésors de la béatitude ».
Il la conduisit auprès de Jésus Christ.
Saint Jean lui désigna le Cœur de Jésus :
« Voilà le Saint des Saints qui absorbe qui absorbe en lui-même toute bonté au ciel et sur la terre. (…)
Ce cœur sacré abonde en effet de délices en telle mesure que toutes les âmes avides de s’y désaltérer y trouvent à profusion, et en tout temps de quoi combler leurs désirs. »
Gertrude lui demanda s’il avait éprouvé cela lors de la dernière cène.
« Oui, répond-t-il, (…) mon intérieur en fut si enflammé que l’eau sur le feu le plus intense ne pourrait bouillir avec plus d’ardeur. »
Gertrude lui demanda pourquoi il n’avait pas publié ces merveilles de son vivant.
« Parce que répondit le Saint, j’avais pour mission de faire connaître le Verbe éternel à l’église naissante, afin qu’elle transmit cet enseignement aux siècles futurs, dans la mesure que comporte l’intelligence humaine.
Personne en effet n’est capable de la comprendre dans toute sa profondeur.
Je réservais pour les derniers temps la manifestation des douceurs inexprimables qui inondèrent mon âme, lorsque je reposais sur la poitrine de mon divin sauveur, afin que la langueur de l’église qui vieillit soit excitée et réveillée par le récit tout nouveau de ces incomparables délices. »
Saint Jean fit ensuite entrevoir l’émotion qu’il ressentait d’appartenir au cœur de Jésus.
Sources
« Vie des Saints pour tous les jours de l'année », Abbé L. Jaud, Tours, Mame, 1950.
« Voix prophétiques ou signes, apparitions et prédictions modernes », l’abbé J.M Curique, édition Victor Palmé, 1872
« Révélations de Sainte Gertrude, Vierge de l’ordre de Saint Benoît », disponible sur livres-mystiques.com
« Les divines Paroles », R.P Saudreau, Paris, 1914