"Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au-devant de nous, et se mit à nous suivre, Paul et nous.

Elle criait : Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la voie du salut. 

 

Elle fit cela pendant plusieurs jours.

Paul fatigué se retourna, et dit à l'esprit : Je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même."

(Actes 16-18)

 

Sibylle de Cumes par Michel Ange

Sibylles

 

Au 1er siècle avant Jésus Christ, le monde décomptait douze sibylles.

Dans l'antiquité classique, la Sibylle était une vierge douée de vertus prophétiques inspirées par une divinité (généralement Apollon).

Le Temple de la Pythie se présentait comme un souterrain, on se rapprochait des entrailles de la terre.

Elle s'installait sur un trépied, prés d'une faille du sol appelé symboliquement "le nombril" pour marquer le centre du monde où elle rendait ses oracles.

Pour répondre à l'affluence des consultants il pouvait y avoir jusqu'à trois Pythies dans le temple de Delphes.

La Pythie de Delphes tenait son nom du Python, un serpent monstrueux qui vivait dans une grotte à l'emplacement de son sanctuaire.

Le mythe veut que le serpent fut tué par Apollon.

 

"La Pythie sort d'une des familles les plus honnêtes et les plus respectables, et elle a toujours mené une vie irréprochable. Mais élevée dans la maison de pauvres paysans, elle n'apporte avec elle, en descendant en ce lieu prophétique, ni art ni savoir ni talent. Comme la jeune épouse qui, nous dit Xénophon, doit n'avoir rien vu ni entendu jusqu'à ce qu'elle entre chez son mari, de même l'inexpérience et l'ignorance de la Pythie sont totales et c'est avec une âme vierge qu'elle s'approche du dieu."

Plutarque ("Œuvres morales", Dialogues Pythiques)

 

La consultation d'oracles faisait partie du quotidien des grecs. Il existait plusieurs temples, dont le plus connu celui de la pythie de Delphes qui a perduré jusqu'aux débuts de l'aire chrétienne.

Pythie par Lorson E. Musée Marcello

La Pythie commençait par s'incliner et invoquer Apollon, avant de s'installer pour faire ses prédictions


La consultation de la Pythie de Delphes, oracle d'état, comprenait une taxe et un sacrifice au Dieu Apollon, puis la Pythie entrait dans un état second de possession, Apollon parlait ensuite par sa bouche d'une manière elliptique et en vers, d'une voix nette, chantée ou psalmodiée.

 

Le message était ensuite traduit par deux prêtres et 5 assistants. La Pythie ne savait pas lire, c'était les assistants qui gravaient l'oracle sur une tablette et la donnait au consultant qui quittait le temple avec.

Ce langage prophétique obscur est décrit par Héraclite de cette façon : "Le Seigneur dont l'oracle est à Delphes ne dit ni ne cache, il signifie."

 

Entrée du sanctuaire de la Sybille de Cumes

"De son sanctuaire, elle répand l'horreur sacrée de ses oracles ambigus et mugit dans son antre où la vérité s'enveloppe d'ombre."

Virgile (L'Enéide)


La Pythie est souvent décrite vêtue de blanc et couronnée de lauriers, parfois avec un rameau de laurier dans la main.


Représentation d'Alexandre le Grand et de la Pythie.

Se défiant de la fatalité, Euripide raconte qu'il s'exclama :

"Le meilleur prophète est celui qui devine juste"

en réponse aux devins Chaldéens tentant de le persuader de ne pas entrer dans Babylone.

 

Etre choisie pour devenir l'oracle d'un Dieu n'était pas vu comme une faveur dans le monde antique. L'histoire de Cassandre, la plus belle des filles de Priam, en est un exemple. Passant la nuit dans le Temple d'Apollon, elle eu l'impudence de résister à ses avances.

Apollon décide alors de la punir en lui donnant le don de divination.

Elle voit alors tous les malheurs à venir, les siens, ceux de autres et ceux de sa ville. Elle se met à prophétiser des événements auxquels personne de donne de crédit.

Elle était sujette à de terribles crises d'épilepsie avant de dire l'avenir, pour cela, tous la croyait folle.

 

Les Sibylles et le Christ

 

Les croyants de la Renaissance ont reconnu les Sibylles comme prophétesses de la venue du Christ.

En effet, la légende veut que partout dans le monde les oracles païens aient prophétisé la venue au monde de l'enfant Jésus.

Anne Catherine Emmerich, qui a porté les stigmates, avait vu dans ces visions, comment Dieu dans sa miséricorde avait envoyé des visions aux peuples païens sur la naissance du Christ.

 

Les Sibylles sont originaires de différentes parties du monde et elles sont divisées en trois groupes (ioniennes, italiques et orientales), marquant ainsi l'universalité du message christique.

 

Jean de Paris écrit dans « La Foi chrétienne prouvée par l'autorité des païens »:

« Des vierges pleines de l'esprit de Dieu, qu'on appelait Sibylles, ont annoncé le Sauveur à la Grèce, à l'Italie, à l'Asie Mineure : Virgile, instruit par leurs livres, a chanté l'enfant mystérieux qui allait changer la face du monde. »

"Sibylle de Cumes" Andrea Del Castagno

 

Cathédrale de Sienne

 

On trouve une représentation des Sibylles dans le pavement de la Cathédrale de Sienne datant de 1481-1483 qui atteste de cette croyance chrétienne.

 

Plusieurs artistes sont intervenus en se pliant au respect d'un style commun, avec des personnages travaillés en marbre blanc sur un fond noir, encadrés d'un motif à damiers.

 

Elles reposent sur un fond de couleur brique et sont accompagnées de légendes qui facilitent leur identification.

 

Des symboles illustrent leurs révélations concernant le Christ et sa vie.


Ces prophéties sont souvent tirées du « Divinae institutiones de Lactance », une œuvre apologétique remontant aux premiers siècles du christianisme.



La sibylle d'Erythrées

 

Aussi appelée Hérophilé, la sibylle érythréenne vient de la ville d'Ionie. C'est la fille de Théodoros et d'une nymphe de l'Ida de Troade. Hérophilé a la particularité de donner ses prédictions en vers. Elle a vécu au temps des Argonautes et de la guerre de Troie.

Elle est décédée à l'âge de cent-dix ans et est enterrée à Troade.

Sur le parvis de la cathédrale de Sienne, elle est dépeinte comme une patricienne au maintien sévère, élégamment vêtue et portant un couvre-chef qui lui entoure le visage. La main droite serre un livre fermé, tandis que la gauche repose sur un livre ouvert, porté par un lutrin sculpté.

Sur les pages de ce livre est inscrite la phrase « De sa céleste demeure, Dieu a tourné le regard vers ses humbles serviteurs ; il naîtra aux derniers jours d'une vierge du peuple hébreu dans le berceau de la terre », considérée comme une prophétie relative à la naissance de Jésus.

 

La sibylle tiburtine ou Albunéa

 

De Tibur, aujourd’hui Tivoli où se situent les ruines de son temple. 

Elle est vêtue d'un riche brocard, avec des voiles voletant de part et d'autre et un couvre-chef pointu. Le mouvement des voiles est tempéré par la symétrie qui valorise la pose calme du personnage.

Sur la plaque attachée à un angelot à droite, on peut lire « Le Christ est né à Bethléem et a été annoncé à Nazareth, sous le règne du taureau fondateur pour un repos pacifique.

O, mère heureuse que celle dont les seins l'allaitent ».

 

 

La Sibylle Hellespontine

Elle est née en terre troïenne et fut, selon certains, une contemporaine de Cyrus, roi de Perse.

Ses cheveux, couronnés d'un diadème, et partiellement entourés de rubans, tombent librement sur les épaules. De la main gauche, elle tient un livre à demi ouvert.

 

Son corsage est à peine retenu à la taille par une ceinture ornée de pierres précieuses.

Une inscription indique « Ils lui donnèrent du fiel pour apaiser sa faim et du vinaigre pour étancher sa soif ; ils lui présentèrent ce repas d'inhospitalité. En vérité le voile du Temple se déchirera par le milieu et la nuit se fera pendant trois heures en plein milieu du jour », qui fait allusion aux derniers moments de la vie de Jésus et à sa mort sur la croix.



La sibylle phrygienne

De Phrygie, région d'Anatolie. Elle est habillée à la mode orientale ou phrygienne.

De la main gauche, elle soulève un livre ouvert qui porte l'inscription « Je suis le seul Dieu et il n'y a pas d'autre Dieu». De la main droite, elle attire l'attention vers une plaque surmontant deux supports en formes de lyre, sur lesquels apparaissent les têtes et les torses de personnages nus et suppliants, qui semblent émerger de la tombe.

 

Une autre inscription indique « Les trompettes lanceront du ciel un chant funèbre. La terre en s'ouvrant découvrira le chaos du Tartare.

Tous les rois comparaîtront devant le tribunal de Dieu. Dieu lui-même, jugeant alors ensemble les justes et les impies, jettera alors les impies dans le feu des ténèbres. Ceux qui, au contraire, garderont leur droiture, vivront à nouveau ». Référence au Jugement dernier.

 

La sibylle persique

Elle est la fille de Berosos et d’Erymanthé et on la nomme parfois Sabbé. 

Sa tête couverte d'un voile, elle tient un livre dans la main gauche et pointe la main droite vers un livre posé sur un lutrin à base triangulaire.

L'inscription évoque le miracle de la multiplication des pains « Avec cinq pains et deux poissons, il rassasiera cinq mille hommes assis sur l'herbe. Avec les restes, il remplira douze paniers pour l'espérance de bien d'autres ».



La sibylle libyque

Elle exerce sa prophétie dans l'oasis de Siwa. C’est la fille du dieu Zeus et de la fille de Poséidon, la nymphe thessalienne Lamia.

Elle fut appelée un peu plus tard Elissa. D'origine africaine, elle est noire : le visage, le cou, les mains et les pieds de marbre noir produisent un bel effet. La tête est couverte et couronné d'une guirlande de fleurs.

Elle tient dans la main gauche un parchemin déroulé et présente, de la main droite, un livre ouvert.

 

On y lit: « Il se taira sous les soufflets. Il offrira aux coups son dos innocent». A sa gauche, une plaque soutenue par des serpents entremêlés, porte l'inscription : « Il sera remis à des mains injustes. Avec des mains impures, ils donneront à Dieu des coups de fouet. Misérable et frappé d'ignominie, il insufflera l'espérance au misérable ». Les deux inscriptions se réfèrent à la flagellation de Jésus.

 

La sibylle cimmérienne

Des bords de la mer noire. Elle est ici représentée comme une femme âgée, échevelée, saisie dans une pose agitée.

 

Elle tient à la main un panneau sur lequel on peut lire « Il mettra fin à sa destinée mortelle après un sommeil de trois jours. Ensuite, de retour du royaume des morts, il reviendra à la lumière, montrant pour la première fois, l'aube de la Résurrection ».

Jésus, en mourant homme est entré dans les enfers, et en a délivré les âmes des pécheurs, nous offrant à tous la possibilité d’une ultime vie pour nous racheter de nos péchés.

 

La sibylle delphique

A Delphes, surnommée aussi la Pythie en raison du serpent Python gardien du temple de Delphes. La sibylle est représentée dans une pose statique, vêtue d'un drapé complexe.

Elle présente, de la main droite, un panneau portant l'inscription « Connaît ton vrai Dieu, qui est le Fils de Dieu ». Sous l'inscription, est représenté un sphinx aux ailes déployées.

De sa main gauche, la sibylle tient une corne ouvragée d'où sortent des flammes.

 

La sibylle samienne

Elle donnait ses oracles sur l'île de Samos. Elle est représentée drapée sous les traits d'une jeune femme élancée, des rubans volant dans sa chevelure.

Elle tient dans la main gauche un livre ouvert et richement relié.

Détail curieux, c'est la tête d'un chérubin aux ailes déployées qui ferme la ceinture qui entoure son bas-ventre. Une plaque soutenue par deux figures à têtes de lion, porte l'inscription: « Puisque toi, Juif insensé, tu n'as pas reconnu ton Dieu, resplendissant dans l'esprit des hommes. Mais tu l'as couronné d'épines et tu as versé pour lui le fiel si amer ».

 


La sibylle de Marpessos

Elle fait partie des 12 sibylles connues du monde antique, bien qu'elle ne soit pas représentée dans la cathédrale de Sienne.

Elle était la Sibylle de la ville de Marpessos près de Troie. Elle s’exprimait, selon Héraclite, « d’une bouche délirante, sans sourire, sans ornements, sans fards et sa voix parvenant au-delà de mille années grâce au dieu ». Elle rendait ses oracles sous la forme d'énigmes et les inscrivait sur des feuilles.

 

 

Sibylle de Cumes par Michel Ange, Chapelle Sixtine

La sibylle de Cumes appelée "Amalthée"

 

On lui accorde une vie de mille ans. Le poète Ovide raconte dans ses Métamorphoses (XIV) qu’Apollon, épris des charmes de la Sibylle de Cumes, offrit de réaliser son vœu le plus cher en échange de ses faveurs.

 

Feignant d'accepter sa proposition, elle lui demanda autant d'années de vie que sa main contenait de grains de sable. Cependant, elle n'honora pas sa promesse.

 

Or elle avait omis de formuler son vœu de manière à conserver toujours la fraîcheur de ses vingt ans et sa main contenait un millier de grains au moment de son vœu.

Apollon l'exauça à la lettre, changeant ainsi le souhait en malédiction.

 

Elle se mit à vieillir progressivement au fur et à mesure de son interminable existence, jusqu'à demeurer toute recroquevillée dans une bouteille suspendue au plafond de sa cave.

Aux enfants qui lui demandaient ce qu'elle désirait, elle répondait : « Je veux mourir ».

Elle est célèbre pour avoir reçu la visite d'Enée. Évoquée par Virgile, elle était célèbre au Moyen Âge pour avoir annoncé la venue du Christ.

Sibylle de Cumes représentée dans la cathédrale de Sienne


L'inscription présentée par les deux angelots est en fait une citation de Virgile « Il s'avance enfin, le dernier âge prédit par la Sibylle : je vois éclore un grand ordre de siècles renaissants.

Déjà la vierge Astrée revient sur la terre, et avec elle le règne de Saturne ; déjà descend des cieux une nouvelle race de mortels ».

Elle apparaît comme une femme âgée et d'aspect sévère, la tête enturbannée. Sa main droite tient le rameau de houx évoqué dans la narration de Virgile, tandis que sa main gauche étreint trois livres.

Six autres livres, les livres sibyllins détruits selon la légende de Tarquin, brûlent sur le sol à sa droite.

 

 

La transmission des récits des Sibylles

 

Les Romains conservaient pieusement dans le temple de Jupiter Capitolin les Livres Sibyllins, qui auraient été vendus par une vieille femme (peut-être la Sibylle de Cumes) à Tarquin le Superbe, au siècle av. J.-C..

 

Celle-ci se rendit auprès du roi avec neuf livres oraculaires, et lui en demanda une énorme somme.

 

Il se moqua d'elle et la renvoya ; elle brûla trois des livres, et lui offrit les six restants pour la même somme.

 

Tarquin refusant toujours de payer, elle en brûla trois autres, et lui offrit les trois derniers, toujours au même prix. Cette fois-ci Tarquin consulta un conseil de prêtres, les Augures, qui déplorèrent la perte des six livres et lui conseillèrent d'acheter ceux qui restaient.


Sibylle de Cumes brûlant les livres

(manuscrit médiéval allemand)


Les livres sibyllins ont également été consultés durant l'année 194 avant J.-C. en raison de tremblements de terre.

Ces livres, confiés à la garde de deux prêtres particuliers appelés duumvirs, étaient consultés dans les grandes calamités, mais il fallait un décret du sénat romain pour y avoir recours, et il était défendu aux duumvirs de les laisser voir à quelqu'un sous peine de mort.

 

Ils ne contenaient pas de prophéties, mais des remèdes expiatoires à appliquer lorsque surviennent des « prodiges », événements exceptionnels particulièrement redoutés par les Romains.

En réalité le texte des Livres sibyllins était d'une obscurité telle que des siècles plus tard, Cicéron, peu enclin à la crédulité, dira qu'on pouvait en tirer ce que l'on voulait au gré des circonstances.

 

Après l'incendie du Capitole, 83 ans avant Jésus Christ, plusieurs missions furent envoyées dans les pays supposés héberger des sibylles, afin de reconstituer les ouvrages perdus.

 

Contrôlés et expurgés par Auguste et Tibère, ils furent finalement détruits par des fanatiques chrétiens quelques siècles plus tard, en l'an 406, sous l'empereur Honorius, en raison de la prédiction imputant à ces derniers la destruction de l'humanité.

 

Parallèlement, circulent en Méditerranée, dès le IIIe siècle av. J.-C., une série de livres connus sous le nom d'Oracles sibyllins, dont certains sont parvenus jusqu'à nous via des copies datant des XIVe et XVIe siècles.

 

Ces livres, au nombre de douze ou quatorze, comprennent des oracles antiques, des oracles juifs et des écrits chrétiens.

 

Les Pères de l'Église n'ignoreront pas ces textes obscurs. À leur suite et pendant longtemps, les auteurs chrétiens chercheront, avec plus ou moins de bonheur, à voir dans les vaticinations des Sibylles des marques sans équivoque de l'attente du Messie sauveur par le monde païen.

 

La pensée chrétienne qui avait recueilli les prophéties du peuple d'Israël conservées dans l'Ancien Testament s'étendait ainsi, mais dans une moindre mesure, aux peuples païens par l'entremise des sibylles.

 

L'iconographie proposera en face des douze prophètes, les douze Sibylles, y associant parfois les douze apôtres, dans un souci d'harmonie où le visuel vient relayer le sens d'une symbolique religieuse profonde.

 

On retrouve des représentations de Sybille sur les parvis des cathédrales, les peintures, les sculptures polychromes, des tapisseries, des émaux peints qui témoignent de l'influence du personnage de la Sibylle sur l'art religieux occidental.

 

Les Sibylles d'Érythrées, de Tibur et de Cumes sont les plus fréquemment représentées.

 

"Apollon et la Sibylle" Louis le Jeune Boullogne

 

 

"Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au-devant de nous, et se mit à nous suivre, Paul et nous.

Elle criait : Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la voie du salut. 

 

Elle fit cela pendant plusieurs jours.

Paul fatigué se retourna, et dit à l'esprit : Je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même."

(Actes 16-18)

 

 

 

Prophéties

 

Ainsi c'est dans le 8e livre des Oracles sibyllins que l'on trouve des vers, attribués à la Sibylle d'Erythrées, annonçant le second avènement du Christ le jour du Jugement Dernier.

 

Cependant, Virgile, qui vécut au 1er siècle av. J.-C. se fit aussi l’écho de cette prophétie dans ces vers célèbres de ses Bucoliques :

 

« Voici venir les derniers temps prédits par la sibylle de Cumes, et de nouveau l’ordre qui fut au commencement des siècles.

 

Voici revenir la Vierge et voici l’âge d’or.

 

Voici que va descendre du haut des cieux une race nouvelle.

 

Diane pure et lumineuse, protège cet enfant qui va naître et fermant l’âge de fer ressuscitera sur toute la terre la génération du siècle d’or. »

 

Les premiers chrétiens vont peu à peu s'emparer de la sibylle et intégrer cette prophétie dans leur littérature religieuse.

 

De même, les Mirabilia Urbis Romae, sorte de guide de la Rome du milieu du XIIe siècle, rapportent que l'empereur Auguste (63 av. J.-C. à 14 après J.-C.) ayant interrogé la Sibylle de Tibur pour savoir s'il y aurait un homme plus grand que lui, une vierge lui apparut alors dans une grande splendeur sur l'autel du temple de Junon, tenant en ses bras un enfant, et une voix venant du ciel lui disant :

« Voici la Vierge qui va concevoir le sauveur du monde »

puis « celle-ci est la chère fille de Dieu ».

 

Ceci explique la mention dans le Dies irae de la Sibylle et le fait qu'elle soit figurée à Saint Pierre de Rome sur la fresque de Michel Ange.

En effet, dans la Chapelle Sixtine de Michel Ange, où l’on retrouve les grands traits du platonisme : la révélation chrétienne complète harmonieusement la méditation païenne, et ne s'oppose pas à elle.

 

C'est ainsi que sur la voûte, les prophètes de l'Ancien Testament sont exactement corrélés aux Sibylles : jamais on n'avait placé, avec autant d'audace, à égalité de taille et de dignité, la Révélation faite aux fils d'Israël avec la divination de l'ancien paganisme.

 

Après le concile de Trente, en 1568, un nouveau bréviaire met fin à ces représentations de la Sibylle.

 

Certaines régions ont conservé une tradition de voir une sibylle costumée chantant la nuit de Noël jusqu'au XVIIIe siècle, voire, à Majorque, jusqu'à nos jours.

 

La prophétie de la sibylle de Cumes

 

Cybille de Cumes prophétise la naissance de Jésus Christ avec lequel débute notre âge de rédemption et la purification de l’humanité, puis son avènement final, le triomphe de l’enfant divin et de son père.


« Le dernier âge viendra, que la Sybille chantait :

 

Cycle nouveau-né des ans écoulés, cycle parfait.

La Justice reviendra sur la terre avec la Loi
Et le dieu Saturne. Du ciel sacré vois sans effroi
Une race nouvelle. Ô Lucine, ô très chaste esprit,
Hâte la naissance de l’Enfant avec qui finit
Notre âge de fer.

 

L’âge d’or, primitif et si bon,
Du monde reviendra, car le doux règne d’Apollon
Recommencera pour nous, cet âge toujours glorieux
S’inaugure, ô Polion, avec toi, ô dieu gracieux ;
De ton consulat dateront les mois heureux, prospères ;
Sous tes auspices, l’Enfant effacera pour ses frères
Tous les crimes, affranchissant le monde de la peur ;
Avec les dieux et les héros, comme les dieux du coeur,
Il aura un commerce familier, et régnera
Sur le monde, et l’esprit de son Père gouvernera.

 

Pour toi, cher Enfant, la terre donnera sans culture
Ses dons précoces : la guirlande de lierre si pure,
L’acanthe riant, et toutes les fleurs qui croissent en reines ;
Des chèvres libres nous sucerons les mamelles pleines,
Les troupeaux ne craindront plus l’attaque du lion fier,
La terre te bercera, et délicieux sera l’air,
Les serpents venimeux mourront, et l’herbe dangereuse
Se fanera sur ton chemin, sous ta main si gracieuse.

 

Quand plus tard, avec l’âge, l’Enfant divin connaîtra
Les grandes gloires par lesquelles sa race brilla,
Quand il saura ce que l’honneur veut dire, alors les plaines
Resplendiront de la récolte des fruits et des graines,
Le vin brillant coulera de la grappe ensoleillée,
Le chêne donnera un miel plus doux que la rosée."


Oracle Sibyllin rapportée par Virgile.

(Traduit par sir Tollemache Sinclair.)

 

 

Channeling

Edgar Cayce

 

Spiritisme

Benjamin Parravinci

Jane Roberts

Arthur Conan Doyle

 

Ecriture automatique

Vassula Ryden

Jacob Lorber

 

Pourquoi "Faux" prophètes ?

 

 

 

 

 

Sources

 

« Il pavimento del Duomo di Siena », Bruno Santi, Florence, Scala, 1982 (réimprimé en 2001)

« Toscana. Guida d'Italia (Guida rossa) », Touring Club Italiano, Milan 2003

 

'Sibyllen', Enzyklopädie des Märchens. Handwörterbuch zur historischen und vergleichenden Erzählforschung, tome 12, Jürgen Beyer, Berlin et New York : Walter de Gruyter 2007

 

« La Sibylle Europa, ou la renaissance d’un symbolisme chrétien médiéval, Actes du colloque internat. D’Europe à l’Europe, III. La dimension politique et religieuse du mythe d’Europe de l’Antiquité à nos jours » Françoise Lecocq, Paris, 2001, éd. O. Wattel de Croizant, coll. Caesarodunum, n° hors-série

 

« La Sibylle. Parole et représentation », Monique Bouquet et Françoise Morzadec Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2004

 

« Les Sibylles », Actes des VIIIes Entretiens de La Garenne Lemot, 18 au 20 octobre 2001, Jackie Pigeaud Nantes, 2005

 

« Vies et métamorphoses de la Sibylle », Jean-Michel Roessli, Revue de l'histoire des religions, 2007/2 : Divination et révélation dans les mondes grec et romain.

 

« La Sibylle, de l'Antiquité à nos jours », Micheline Galley Geuthner

"La divination dans l'antiquité" Raymond Bloch, PUF Que sais-je ? 1984

 

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