Cuapa au Nicaragua

 

Les apparitions accompagnent un contexte difficile. En 1972, Somoza, chef de la Garde nationale profite de la situation catastrophique crée par un tremblement de terre pour promulguer la loi martiale et prendre la tête du pays.

Chargé d’acheminer l’aide internationale, il s’en approprie la majorité.

 

En 1979, un soulèvement populaire chasse le dictateur, Anastasio Somoza Delayle, dernier de sa dynastie, au prix de 40 000 morts.

Une coalition prend le pouvoir avec un autre dictateur, Daniel Ortega, marxiste rallié au bloc de l’Est.

Un grande partie de la population s’oppose à son projet de collectivisation des terres et le pays est ensanglanté pas une guerre civile qui fait 29 000 morts.

Le retour à la démocratie arrive en 1990. En 2006, Daniel Ortega est élu président et choisit pour vice président un ancien opposant. Il se rapproche aussi de l’église catholique.

Bernardo Martinez

 

Bernardo Martinez est né à Cuapa le 29 Août 1931 et il est mort en 2000 au Venezuela. Bernardo fait partie d’une fratrie de trois sœurs et deux frères.

 

Il grandit loin de sa famille chez sa grand-mère maternelle, Dona Eloisa James.

 

Sa grand-mère est une personne intelligente, elle ne sait pas lire, ni écrire, elle a peu de culture mais beaucoup de bon sens et beaucoup de mémoire.

 

Elle lui apprend à prier, aller à l’Eglise, écouter les messes avec dévotion, à respecter tous les peuples. Il voulait devenir prêtre mais sa famille s’y oppose.

 

Un jour, Bernardo l’appelle maman, Dona Eloisa lui répond ‘’je ne suis pas ta maman, tu as deux mamans, une dans les montagnes, et une dans le ciel.’’

 

Sa mère, Simeona Martinez meurt lorsqu’il a 18 ans, il continue à vivre chez sa grand-mère jusqu’à sa mort en 1974.

Il a 43 ans, il est agriculteur, et vit seul. Il est membre d’une communauté neo catéchuménale et doit s’occuper d’entretenir et de nettoyer une petite chapelle dont il possède les clés.

 

Pendant six mois, il sera le voyant de plusieurs apparitions de la Vierge.

 

Il raconte :

 

« C’est dans l’ancienne chapelle que les signes ont commencé à une date dont je me souviens plus, peut être à la fin du mois de mars.

Chapelle de Cuapa

 

En entrant dans la sacristie, je vis qu’il y avait de la lumière. Je le reprochai plus tard à Mme Auxiliadora Martinez parce que je croyais qu’elle l’avait laissée allumée.

Un autre jour, j’entrai dans la chapelle et je trouvai de nouveau la lumière allumée, c’était peut être dans les premiers jours d’Avril.

 

Je le reprochai à Mme Socorro Barea. Je ne pensais pas que ces signes venaient du ciel, c’est la raison pour laquelle je voulais dire à ces dames, à cause du coût de l’électricité, de faire plus attention à la lumière parce que nous avions très peu d’argent.

 

Les clés m’avaient été confiées, et celui qui est en charge des clés d’une maison doit en prendre grand soin. C’était ma préoccupation.

 

Mais quand j’ai voulu aller les réprimander en me rendant à leur domicile… Je ne pu rien leur dire.

Je compris qu’elles n’étaient pas responsables.

Je les aurais blâmées injustement.

Je décidai donc de ne rien dire et de régler moi-même les dépenses.

 

Le 15 Avril 1980, je vis la statue, toute éclairée. Je pensai que c’était les garçons jouant sur la place qui avaient cassé les tuiles du toit, de telle manière que la lumière éclairait la statue.

Je pensais qu’il faudrait leur faire rembourser les tuiles et les frais de réparation, parce que cela c’était déjà produit auparavant. 

 

 

Je m’approchais pour regarder et je vis qu’il n’y avait pas de trou dans le toit.

 

Je retournai prés de la statue pour voir si quelqu’un aurait mis sur elle un chapelet phosphorescent. J’examinai les mains, les pieds, le cou … ce n’était rien de tout ça.

La lumière venait de nulle part : elle émanait d’elle.

 

C’était un grand mystère pour moi, cette lumière qui émanait d’elle à un point tel, qu’on pouvait marcher sans trébucher.

J’étais arrivé en retard, il faisait nuit.

Il était presque huit heures du soir.

 

Je réalisai que c’était une chose étrange, quelque chose de pas ordinaire, en moi-même je me dis ‘’la Sainte Vierge vient nous réprimander’’. Je décidai de leur demander pardon tellement j’étais ému de l’avoir vue tout éclairée.

Je l’ai vu très belle, la statue, maintenant je ne la vois plus ainsi.

 

J’allai sonner la cloche de l’église, et parce que j’avais une heure de retard, et avec l’incident de la lumière, la prière du rosaire avait encore plus de retard.

 

Tout ce que j’avais vu était gravé dans mon esprit et je pensai ‘’Je suis fautif’’.

Alors que ces pensées traversaient mon esprit, je me souvins de quelque chose que me disait ma grand-mère quand j’étais enfant :

 

’’Ne sois jamais une lumière dans la rue, et les ténèbres à la maison’’.

 

Je compris mon péché : je voulais que les autres fassent la paix, mais j’étais source de discorde chez moi.

Je dis cela parce que j’avais aidé à résoudre un problème dans la ville de Cuapa. Il y avait une division parmi les habitants dont beaucoup étaient opposés à l’arrivée des cubains pour le programme d’alphabétisation. 

 

Peu à peu, en discutant avec le prêtre nous réglâmes tout calmement ».

 

(Mais les cubains ne sont jamais venus pour le programme d’alphabétisation.)

 

Mais un autre jour, alors que les paysans rendaient grâce à Dieu, un cubain les apostropha ‘’Ne dites pas ça ! Dites ce que nous disons : Merci à Fidel de nous donner à manger’’.

Et Bernardo, en colère contre cet homme s’emporta

‘’ Nous ne deviendront pas communistes ! Il se senti coupable de ne pas pouvoir faire la paix dans sa propre maison.

Il fit alors des excuses publiques, puis il raconta la lumière qu’il avait vue, en demandant de garder le secret. Personne ne le garda, et il fut ridiculisé.

 

Une des sœurs de la communauté en parla au prêtre de Juigalpa, chaque fois qu’il venait il demandait des nouvelles à Bernardo.

Il lui demanda de tout lui raconter, puis il lui demanda comment il priait.

 

 

Bernardo raconte : « Je lui répondit : le chapelet. Depuis que je suis petit, j’avais l’habitude de dire trois ‘’Je Vous Salut Marie’’ et ma grand-mère m’avait appris à faire appel à Elle quand j’avais des malheurs, en disant « Ne me laissez pas, ma Mère ».

 

Elle m’avait appris à dire « Marie, notre avocate, doux phare de la mer ».

J’ai ainsi appris à l’aimer.

Elle est l’amour de mon âme.

Elle a guidé chacun de mes pas depuis mon enfance.

 

Et grâce à cela, depuis l’enfance, mon amour pour elle a toujours demeuré. Elle m’apprenait cela de mémoire car elle ne savait pas lire. »

 

Le prêtre lui demande alors de prier et de demander à la Sainte Vierge si elle attendait quelque chose de nous.

Bernardo s’exécuta à sa façon :

« Très Sainte Mère, s’il vous plait n’attendez rien de moi. J’ai beaucoup de problèmes à l’église. Faites vous connaître à une autre personne parce que je veux éviter tout problème.

J’en ai déjà beaucoup. Je n’en veux pas plus ».

 

« Comme les jours passaient, les gens commencèrent à oublier la lumière de la statue. Pour ma part, je continuai ma prière comme le prêtre me l’avait demandé.

Je comprends maintenant que la Vierge a voulu me préparer comme un agriculteur prépare le sol. Après cette confession publique que j’ai faite devant mes frères à qui j’ai demandé pardon, un changement s’est opéré en moi…

Elle m’a préparé à cette transformation.»

 

 

 

« Le 8 Mai 1980, je me sentais triste en raison de problèmes financiers, d’emploi et spirituels. Je m’étais même dit dans la matinée que je voulais mourir.

Je ne voulais plus exister.

 

J’avais beaucoup travaillé pour les habitants de la ville et je me rendais compte qu’ils n’appréciaient rien.

Je n’avais plus envie de continuer.

 

Dans la chapelle, j’avais balayé, dépoussiéré, lavé les nappes d’autel, et aubes, et en échange j’avais été bafoué, traité d’idiot.

 

Même ma propre famille, mes frères de sang, disaient que si je n’avais pas réussit financièrement, c’était à cause de mon engagement à la sacristie.

J’étais sacristain bénévolement.

 

Je travaillais dans la maison de Dieu depuis que j’étais en âge d’utiliser les chiffons et les balais… Je me sentais humilié.

Je le faisais pour servir le Seigneur.»

 

« La nuit, je dormis mal. J’eus très chaud (…). Je déjeunai peu et me dis :

‘’Je vais aller pêcher à la rivière de sorte que je serai au frais et au calme’’.

Je partis tôt le matin avec un sac et une machette et me dirigeai vers la rivière.

 

Je me sentais heureux, content dans un environnement agréable.

J’ai tout oublié.

Quand il fut midi, je n’avais pas envie de partir, tant je me sentais en paix.

Je ne sentais pas la faim.

Tout à coup, il se mit à pleuvoir et je m’abritai sous un arbre où je commençai à prier le Rosaire.

J’étais tout mouillé et mes vêtements étaient trempés.

 

Je ramassai les poissons qui étaient dans le sable, je les mis dans un sac, et me rendis sous un manguier pour voir si un fruit était mûr.

J’allais ensuite sur une colline pour couper une branche afin de cueillir des baies, puis je me dirigeai vers un arbre à jocote. (…)

 

Les heures avaient passé comme des minutes.

Je me dis : ’’il est tard’’.

Je me souvenais qu’il fallait que je nourrisse les animaux et que je devais aller en ville pour prier le Rosaire avec les gens à cinq heures. (…)

Quand soudain, j’ai vu un éclair.

 

J’ai pensé ‘’Il va pleuvoir’’.

Mais j’étais intrigué parce que je ne voyais pas d’où la lumière venait.

Je me suis arrêté mais je ne vis ni pluie, ni rien. Ensuite, je me dirigeais vers un endroit rocheux (…). C’est alors que je vis un autre éclair au milieu duquel Elle est apparue.»

 

« Je me suis demandé si c’était une illusion ou si c’était la même statue lumineuse qu’à la chapelle.

Mais je vis ses yeux cligner.

Qu’elle était belle…

 

Elle se tenait sur un nuage comme en mousse, au dessus d’un tas de pierre (…)

Le nuage était très blanc, les rayons se fondaient avec la lumière du soleil.

Les pieds nus, (…), sa robe était longue et blanche. Elle avait une ceinture d’or autour de la taille.

Ses manches étaient longues.

Elle était couverte d’un voile de couleur pâle, avec des bordures brodées d’or.

Ses mains étaient jointes sur sa poitrine.

Elle ressemblait à la statue de la Vierge de Fatima.

 

Je demeurai immobile, incapable de courir ou crier.

Je n’avais pas peur, j’étais stupéfait. »

 

Bernardo ne sait pas s’il doit croire ce qu’il voit.

Elle étendit ses bras comme sur la Médaille Miraculeuse qu’il n’avait encore jamais vu.

 

De ses mains émanaient des rayons de lumière qui touchèrent la poitrine de Bernardo.

 

« C’est quand Elle émit Sa lumière que je fus encouragé à parler.

Je Lui dis ‘’Quel est votre nom ?’’

Elle répond d’une voix douce : ‘Marie’’, puis il lui demande d’où elle vient ‘’Je viens du ciel. Je suis la Mère de Jésus’’

 

« Entendant cela, je lui demandai, en me rappelant la demande du prêtre ‘’Qu’est ce que vous voulez ?’’

 

Elle me répondit ‘’Je veux qu’on récite le Rosaire chaque jour. (…) Je veux qu’il soit prié de façon permanente, en famille, y compris avec les enfants suffisamment âgés pour comprendre ; qu’il soit prié à une heure définie quand il n’y a pas de problèmes avec le travail dans la maison’’.

 

Elle me dit que le Seigneur n'aime pas les prières que nous faisons à la hâte ou mécaniquement.

Pour cette raison, elle recommanda de prier le Rosaire médité avec l’Évangile pour mettre en pratique la Parole de Dieu.

Quand j'entendis cela, je me dis

‘’Comment cela ?’’, parce que j'ignorais que le Rosaire fut biblique.

C'est pourquoi je lui demandai ‘’Où sont les méditations ?’’

Elle me dit de les chercher dans la Bible et continua en disant :

‘’Aimez-vous les uns les autres.

Remplissez vos obligations.

Faites la paix.

Ne demandez pas à notre Seigneur la paix parce que si vous ne la faites pas, il n'y aura pas de paix.

Refaites les cinq premiers samedis. Vous avez reçu beaucoup de grâces quand vous tous faisiez cela’’

 

Avant la guerre, nous avions l'habitude de faire cela. Nous allions à la Confession et à la Communion tous les Premiers Samedis du mois.

Mais depuis que le Seigneur nous avait libérés des batailles sanglantes à Cuapa, nous ne continuions plus cette pratique.


Puis elle dit :
‘’Le Nicaragua a beaucoup souffert depuis le tremblement de terre. Il est menacé de plus de souffrance. Il continuera à souffrir si vous ne changez pas’’

 

Et après une brève pause, elle dit : ‘’Priez ! Priez, mon fils, le Chapelet pour le monde entier. Dites aux croyants et aux non-croyants que le monde est menacé par de graves dangers. Je demande au Seigneur d'apaiser Sa justice, mais si vous ne changez pas, vous hâterez l'arrivée de la troisième guerre mondiale.’’

 

Après avoir dit ces mots, je compris que je devais le dire aux gens et je lui dis :

‘’Madame, je ne veux pas de problèmes, j'en ai déjà beaucoup à l'église. Demandez cela à une autre personne’’

Elle me répondit : ‘’Non, parce que Notre Seigneur vous a choisi pour donner le message’’

(…)

Le nuage s’éleva et elle leva les bras au ciel, comme la statue de l’Assomption que j’ai vue tant de fois dans la cathédrale de Juigalpa.

Elle tourna les yeux en haut vers le ciel, et le nuage qui la soutenait l’éleva. Elle était comme dans une niche de lumière, et à une certaine distance, Elle disparut de ma vue. »

 

Je rassemblai ensuite la machette, le sac, et les branches et je partis couper les coyoles en pensant que je ne dirais rien à personne de ce que j'avais vu et entendu.

J'allai prier le Rosaire à la chapelle, sans rien dire.

 

En rentrant je me sentais triste.

Mes problèmes grandissaient.

 

Je priai de nouveau le Rosaire en demandant à la Très Sainte Mère de me libérer de la tentation, car je pensais qu'il s'agissait d'une tentation.

 

Au cours de la nuit, j'entendis une voix qui me demandait de parler.

Je me réveillai à nouveau, et je priai de nouveau le chapelet.

Je ne parvenais pas à trouver la paix. Je ne racontai rien à personne car je ne voulais pas que les gens en parlent.

 

Ils parlaient déjà à cause de la statue que j'avais vue éclairée. Je me disais :

«Maintenant, ce sera pire. Je ne connaîtrai plus la paix»

 

Je ne retournai pas sur le lieu des apparitions.

Les mangues et jocotes furent perdues.

 

J'allai à la rivière, mais par une autre route. J'y vais tous les jours pour me baigner et donner à boire à mon veau.

 

Au cours de cette période où je gardais le secret, un grand poids semblait être tombé, m'abattait, et j'ai entendu quelque chose comme une voix qui me disait de parler.

Mais je ne le voulais pas.

Pour oublier ma souffrance qui grandissait, je cherchais à me divertir. Mais rien ne parvenait à m'intéresser.

Je recherchais mes amis afin de me divertir, des amis jeunes et anciens, mais au meilleur de ma joie, j'entendais la voix et ma tristesse revenait. J'étais devenu pâle et maigre. Des gens me demandaient ce qui n'allait pas, si j'étais malade.

Huit jours passèrent ainsi. »

Le 16 mai, j'étais en route pour donner à boire au veau. Je traversai le pâturage sans trouver le veau. Je marchais avec un bâton à la main. (…)

 

Je vis un éclair de lumière.

Il était midi.

En pleine lumière, parce que comme je l'ai dit, il s'agissait d'une chaude journée ensoleillée, il y eut une lumière encore plus forte que la lumière du jour. Dans cet éclair, Elle apparut.

 

Je la vis de la même manière que je l'avais vue le 8 mai, Elle étendit les mains et dans le prolongement de ses mains, les rayons de lumière m'apparurent.

Je suis restée à la regarder.

Je restai silencieux en pensant :

’’C'est Elle ! C'est la même. La même Femme m'est à nouveau apparue’’.

 

Je pensais qu'Elle allait me reprocher d'avoir tu ce qu'elle m'avait demandé de dire.

 

Je me sentais coupable de ne pas en avoir parlé comme Elle le voulait, et en même temps, dans mon esprit, je me dis :

 ‘’Je ne suis pas allé ou elle apparaît d'habitude mais Elle m'apparaît n'importe où et maintenant, Elle est ici.

Je vais être dans un bel état, Elle va me suivre partout où j'irai.’’

 

C'est ainsi, qu'Elle me dit avec sa voix douce, mais sur un ton de reproche :

‘’Pourquoi n'avez-vous pas dit ce que je vous avais demandé de dire ?’’

 

Je lui répondis alors :

‘’Madame, c'est que je suis effrayé. J'ai peur d'être le ridiculisé par les gens, peur qu'ils se moquent de moi, qu'ils ne me croient pas.

Ceux qui ne croiront pas cela se moqueront de moi. Ils diront que je suis fou’’

‘’N'ayez pas peur. Je vais vous aider. Et parlez au prêtre’’.

Puis, il y a eu un autre éclair, et elle disparut.

 

Je continuai ensuite à pied et découvrit le veau que je n'avais pas vu auparavant. Je l'emmenai à la rivière, lui donnai un peu d'eau, et retournai à la maison.

 

Je me préparai pour aller à la chapelle tout en priant le chapelet.

Je pensai qu'il me faudrait parler à Mme Lilliam Riz de Martinez et à Mme Socorro Barea de Marin. C'est ce que j'ai fais.

J'ai plus confiance en elles qu'aux autres personnes de la communauté de Cuapa.

Je les pris à part et leur dit tout ce que j'avais vu et entendu.

 

Elles me réprimandèrent. (…). Je promis qu'à l'avenir, je parlerais.

Je rentrai chez moi pour me reposer.

Le lendemain, à l'aube, je ressenti un étrange bonheur.

Tous les problèmes semblaient dissipés.

 

Le 17 mai, tous ceux qui vinrent chez moi, entendirent ce que j'avais à leur dire.

Certains me croyaient, d'autres écoutaient par curiosité et faisaient semblant de me croire, d'autres ne me croyaient pas et riaient.

 

Mais cela n'avait pas d'importance pour moi.

 

Quand l'heure fut venue, nous priâmes le Rosaire et ensuite, je leur dis tout.

Une fois de plus, je remarquai la même chose, certains croyaient, d'autres non, certains écoutaient, étonnés, surpris. D'autres, analysaient, d'autres restaient silencieux, d'autres riaient et me traitaient de fou, chacun en fonction de ce qu'il ressentait, mais rien ne m'importait. Je ressentais le bonheur de tout dire.

Le 19 mai, j'allai à Juigalpa dans la matinée et je dis au prêtre ce que la Dame attendait de moi. Je lui dis tout ce que j'avais vu et entendu.

 

Il m'écouta et me dit : ‘’Serait-ce quelqu'un qui veut te faire peur dans les collines ?’’

Je répondis non car ce serait impossible à la rivière et dans les collines où je vais couper la canne ainsi qu'au milieu des pâturages où je passe car personne ne peut s'y cacher : ils seraient à découvert.

 

Il me dit : ‘’Peut-être est-ce une tentation qui te persécute ?’’

Je lui répondis que non, que je ne savais pas. Car avec lui je ne pouvais pas dire ce que j'avais vu et entendu, mais en ce qui concerne la tentation, je ne savais pas parce que je ne connaissais pas.

 

Il me dit de retourner prier le Rosaire à l'endroit où les apparitions avaient eu lieu, de faire le signe de la croix quand je La verrai et de ne pas avoir peur,car que ce soit bien ou mal rien ne m'arriverait. 

 

Il me demanda également, à l'avenir, de ne parler à personne ce que je verrai ou entendrait.

Mais ce que j'avais déjà vu, je pourrai le dire aux gens de Cuapa.

 

Je considère cette apparition comme un prolongement de celle du 8 Mai et je l'appelle, celle de la réprimande. »

 

Bernardo retourna prier à l’endroit de l’apparition mais le Dame ne revint pas.

Pendant la nuit, Elle se présenta en rêve, à l’endroit de l’apparition.

 

« Elle me donna le même message que la première fois. Je lui confiai ensuite certaines intentions, parce que maintenant les gens me confiaient certaines requêtes.

Elle me répondit ‘’Certaines seront exaucées, d'autres non’’.

(…) Elle leva la main droite, en indiquant l'espace et dit ‘’Regarde le ciel’’.

Je regardai dans cette direction. (…) Elle présenta quelque chose comme un film dans le ciel, que je vais décrire.

Je vis un grand groupe de personnes habillées de blanc qui cheminaient vers l’orient.

Elles allaient, toutes baignées de lumière et de joie, elles chantaient.

Je les entendais, mais je ne comprenais pas les paroles qu’elles prononçaient.

 

C'était une fête céleste. C'était un tel bonheur. Une joie incomparable telle, que je ne l'ai jamais vu dans aucune procession.

Leurs corps irradiaient de lumière.

Je me sentis transporté.

 

Je ne pus me l'expliquer dans mon émerveillement.

 

Elle me dit : ‘’Regarde, voici les premières communautés des débuts du christianisme.

Ce sont les premiers catéchumènes.

Beaucoup d’entre eux furent martyrs.

Voulez-vous être martyrs ?

Aimerais-tu être martyr ?’’

 

A l'époque, je ne savais pas exactement ce que voulait dire être martyr, je le sais maintenant, pour l'avoir demandé, que c'est celui qui confesse Jésus Christ ouvertement en public, qui est un témoin prêt à donner sa vie.

Elle me le demanda et je répondis oui.

 

Ensuite, je vis un autre groupe. Les gens étaient aussi habillés de blanc avec des chapelets lumineux dans les mains.

Les grains étaient très blancs et jetaient des feux multicolores.

L’un d’eux avait un grand livre ouvert.

Il lisait et après avoir écouté, ils méditaient silencieusement. Ils semblaient être en prière.

 

Après un moment de prière silencieuse, ils prièrent le Notre Père et dix Je Vous Salut Marie. Je priai avec eux.

Lorsque le Rosaire fut terminé, la Sainte Vierge me dit :

‘’Ceux-ci, sont les premiers à qui J'ai donné le Rosaire. C'est de cette façon que Je veux que vous priiez le Rosaire»

 

Je répondis oui à la Dame. Certaines personnes me dirent qu'il s'agissait peut-être de Dominicains. Je ne connais pas les religieux et à ce jour n'ai jamais vu quelqu'un de cet ordre.

 

Ensuite, je vis un troisième groupe, tous vêtus d'une robe marron. 

Je crus reconnaître des Franciscains. 

Pareillement, ils priaient le Rosaire. 

 

Alors qu'ils passaient, après avoir prié, la Dame me dit de nouveau : ‘’Ils ont reçu le Rosaire des mains des premiers’’

 

Après cela, un quatrième groupe arriva. C'était une immense procession, habillée comme nous.

Ils étaient si nombreux qu'il m'eut été impossible de les compter.

Précédemment, j'avais vu beaucoup d'hommes et de femmes, mais cette fois, c'était comme une armée en bataille avec des Chapelets à la main.

Ils étaient habillés normalement, de toutes les couleurs.

Je fus très heureux de les voir. »

 

« Le 8 juillet 1980, une quarantaine d'entre nous, allâmes à l'endroit où les apparitions avaient eu lieu. Nous priâmes et chantâmes, mais je ne La vis pas.

 

Dans mes prières, je La suppliai de la voir de nouveau.

La nuit, en dormant, j'ai fis un rêve.

 

Je rêvai que j'étais à l'endroit des apparitions, en train de prier pour le monde.

Dans mon rêve, je me rappelai que la Vierge m'avait demandé de prier pour le Nicaragua et pour le monde entier en raison de graves dangers menaçants.

 

Je me souvins ensuite ce que le prêtre m'avait dit quand je lui avais confié le message de la Vierge, en particulier, de prier pour les religieux, les religieuses, les prêtres, et le Pape.

Me souvenant de tout cela, je commençai à prier, je commençai à les confier.

Et je confiai l'humanité entière dans le Rosaire.

Il y avait un garçon de Cuapa injustement mis en prison, accusé d'être un contre-révolutionnaire contre le gouvernement communiste.

Sa sœur m'avait demandé de faire une pétition pour lui.

Elle était très triste parce qu'elle ne pouvait pas lui parler seul à seul quand elle lui a rendait visite en prison.

Après avoir fini le chapelet, je me rendis compte que j'avais oublié de prier pour ce garçon, et je pensai :

‘’Je vais prier pour lui, mais le Rosaire me prends tant de temps’’

.
Je pensais dans mon rêve de la même façon que sur le lieu des apparitions.

Je me dis ‘’Je dois rentrer à la maison, sinon je serai en retard. Je vais dire trois Je Vous Salue Marie’’.

 

Dans le rêve, je m'agenouillai et mis les bras en Croix. Je regardai de nouveau vers le haut en priant pour le garçon innocent.

 

Quand je baissai les yeux et regardais les rochers, où la Sainte Vierge était apparue, je vis un Ange.


Il était vêtu d'une longue tunique blanche, il était grand et très jeune.

Son corps semblait baigner dans la lumière.

Il avait un physique et une voix d'homme.

Il ne portait ni ornement, ni manteau, ni couronne.

Il était simple mais beau.

Ses pieds n'étaient pas sur un nuage.

Ils étaient nus.

 

Il avait un comportement chaleureux, convivial et semblait d'une grande sérénité.

Je senti un respect envers lui, mais mon sentiment à son égard était différent de ce que je ressentais devant la Dame. (…) Avec Elle j'ose lui poser des questions, lui parler et lui faire des demandes.

Avec l'Ange, je parle difficilement.

 

J'entendis l'Ange me dire :

‘’Votre prière a été entendue’’

 

Après un moment de silence, il ajouta :

‘’Allez et dites à la sœur du prisonnier d'aller le consoler dimanche, parce qu'il est très triste ; de lui conseiller de ne pas signer un document qu'ils vont le presser de signer, un papier dans lequel il assume sa responsabilité pour quelque somme d'argent ; elle ne devrait pas s'inquiéter ; elle pourra lui parler pendant un long moment ; elle sera traitée de façon amicale ; dites-lui d'aller lundi au siège de la Police de Juigalpa pour compléter toutes les étapes de sa libération parce qu'il sera relâché ce jour-là ; de prendre 1.000 Cordoba comme montant de l'amende."

 

Je lui dis que j'avais une autre requête écrite par une cousine qui vit en Zelaya.

 

Elle était venue me voir à Cuapa pour me demander de parler à la Sainte Vierge au sujet de deux soucis : un problème chez elle, d'alcoolisme et un autre de travail en raison des changements apportés par la Révolution.

 

Elle voulait savoir comment venir à bout de l'alcoolisme de son père et de son frère, parce qu'ils devenaient violents quand ils buvaient trop.

 

Elle voulait également savoir comment résoudre les problèmes qu'elle connaissait dans son emploi de professeur.

Elle m'avait expliqué qu'elle ne voulait pas perdre son emploi, ça la conduisaient peu à peu à renier sa foi.

Ça la faisait beaucoup souffrir, car elle ne voulait pas perdre son travail, mais encore moins renier sa foi.

Je dis à l'Ange que j'avais deux demandes pour la Vierge venant d'un cousin, et sans entrer dans les détails, je lui dis qu'il s'agissait de problèmes familiaux d'un frère et d'un père alcooliques, ainsi que de problèmes d'emploi.

Je ne suis pas rentré dans les détails.

 

L'Ange me répondit ‘’Les personnes qui les entourent devraient être patientes avec eux, et ne pas se plaindre quand ils sont ivres’’

 

Plus tard, il ajouta ‘’Va et dis-leur d'arrêter ce vice ; de le faire petit à petit. De cette façon, cette envie les quittera’’

Il me dit d'avertir mon cousin qu'ils allaient l'attaquer ; et qu'ils lui tireraient dans le pied, le blessant au talon gauche.

Plus tard, ils le tueraient.

 

En entendant cela, j'ai tellement pris peur que je dis à l'Ange ‘’Ne pourrait-on pas éviter à mon cousin, ce malheur, en récitant de nombreux Chapelets ?’’

 

Il répondit ‘’Non, il en mourra, mais s'il écoute tes conseils, sa vie pourra être prolongé’’


Il ajouta ensuite, à propos de mon cousin ‘’Elle ne devrait pas avoir peur, et elle devrait rester ferme là où elle est". Il dit qu'elle ne devrait pas quitter son travail, parce qu'en tant qu'enseignante (qui a foi en Notre Seigneur), elle pourrait faire beaucoup de bien aux gens.

Il poursuivit, disant ‘’Ne tournez pas le dos aux problèmes et ne maudissez personne’’
Et l'Ange à la fin, disparut.

 

Je me réveillai. Je commençai immédiatement à prier le Rosaire, sans être distrait par ce rêve. Puis, je me remémorai son contenu. Je me rappelais de tout .Tout était resté imprimé. Je ne savais qu'en penser. Mais je choisis de parler à la sœur du détenu en secret parce que je craignais,qu'il ne tienne pas compte de son devoir. »

 

Les gens disaient ‘’Bernardo est fou. Il faut l'emmener à l'asile.’’


« C'est pourquoi j'ai eu peur. Je dis à Madame Socorro de lui transmettre, que ça la concernait personnellement.

Je lui dis le lendemain.

 

Elle me demanda comment ce serait possible puisqu'elle n'était pas été autorisée à parler avec lui. Je lui dis d'avoir confiance dans le Seigneur, d'y aller et de faire tout ce que l'ange demandait.

 

Ensemble, nous avons prié le Rosaire pour son frère qui était en prison.

Nous sommes allés le voir le dimanche 13 Juillet.

 

Elle est restée longtemps seul avec lui, grâce à quoi elle fut en mesure de lui transmettre de ne pas signer le document.

Ils ont tous été aimables avec elle.

Quand elle revint à Cuapa, le jour même, dimanche après-midi, elle demanda un prêt de 1000 cordobas à un homme qui ne prête rien sans garantie.

Il lui donna sans aucune garantie, sans caution, et ajouta ‘’:

Si vous en voulez plus, je vous en donnerai plus’’
Ils présentèrent le document au garçon, mais il refusa de le signer.

Madame Socorro se rendit lundi au poste de police de Juigalpa pour effectuer toutes les démarches nécessaires afin, éventuellement, de le relâcher.

 

Elle trouva les personnes du poste assez conviviales. Ils libérèrent le frère en le condamnant à une amende de 1000 cordobas.

Elle leur dit qu'elle était pauvre, qu'ils pourraient abaisser un peu l'amande.

Ils la réduisirent de 200 córdobas.

Tout fut accompli.

Ils partirent rapidement et retournèrent à Cuapa où, arrivés chez moi, ils m'exprimèrent leur reconnaissance.

Je leur ai dit de ne pas me remercier, mais plutôt de remercier le Seigneur et la Sainte Vierge.

Je leur suggérai de prier le Rosaire.

Madame Socorro était très heureuse et me demanda si elle pouvait en parler aux gens. Je lui dis oui. Beaucoup crurent grâce à cet événement. Et pour moi comme pour d'autres, ce dénouement providentiel fut perçu comme une grâce.

 

Il sortit de prison le lundi 14 Juillet, et le lendemain j'allai à Zelaya leur parler du message reçu. Je parlai à trois d'entre eux.

Elle me cru et me dit qu'elle continuerait à travailler comme enseignante.

 

Mon oncle écouta et me promit qu'il essayera d'abandonner son vice peu à peu.

 

Ensuite je partis rapidement à cheval au ranch de mon cousin mais il ne me pas crut pas.

Il ne cru rien. Il écouta par politesse.

 

Il fut indifférent et même dur parce que, d'un ton de voix insultant, il me dit ‘’Cousin, cherches-tu une occasion pour prendre un verre ?’’

Je retournai chez moi avec un sentiment de tristesse et priai le Rosaire à son intention.

 

Quelques jours plus tard, j'entendis dire qu'on l'avait volé et agressé à son domicile.

Je repartis à Zelaya pour lui donner des conseils et lui dire de vendre son ranch et retourner à Cuapa. Ainsi, il pourrait d'éviter ces incidents.

 

Il ne me prêta aucune attention malgré ce que je lui avais dit lors de la précédente visite.

C’était déjà en partie accompli : Je lui avais parlé d'un vol. Ils lui volèrent deux mules.

Je lui avais parlé d'une effraction. Ils lui cassèrent une porte une nuit et le volèrent de nouveau.

Je lui avais dit que son talon gauche serait blessé. Il en fut ainsi.

Lors de cette deuxième visite à Zelaya, il me montra sa blessure, mais n'y cru pas. Il dit que c'était un hasard. Cela n'avait provoqué aucun changement en lui.

Triste, je repartis de nouveau à Cuapa, inconsolable ! Je tins à prier le chapelet pour lui.

Deux mois et un jour plus tard, soit le 9 Septembre, 1980, sa belle-sœur qui vivait à Cuapa et ne croyait rien de ce que je disais, reçu un télégramme l'avisant que mon cousin avait été retrouvé assassiné.

 

Le même jour à minuit, suivant la quatrième vision, son cadavre arriva à Cuapa.

Tout ce que m'avait dit l'Ange se révéla exact.

Je pris rendez-vous avec la Dame, mais il fut annulé. Nous ne pûmes pas y aller parce que la rivière était trop profonde, elle était en crue. Le courant était trop fort et la rivière débordait de son lit à cause du vent violent.

Il plut abondamment toute la nuit et le jour suivant le septième jour ainsi que toute la nuit du lendemain. Il plut sans arrêt toute la journée du huitième jour du mois d'août.

Il fut impossible de traverser ! J'étais accompagné par un groupe de femmes. Arrivant au bord de la rivière en dépit de notre volonté, il nous fut impossible de traverser.

C'eût été impossible, même à cheval. »

 

Sous la pluie, le groupe coincé devant la rivière se met à chanter et prier le Rosaire, et devient joyeux. Puis il est de nouveau possible de traverser, et ils rejoignent le lieu des apparitions.

Le prêtre les avait suivis, Bernardo sent qu’il ne l’a jamais vraiment cru.

Arrivés sur le lieu des apparitions, le prêtre s’étonne ‘’j’ai rêvé de ce lieu la nuit dernière…’’

 

Elle n’apparaîtra pas cette fois là, et le prêtre dit avec certitude à Bernardo ‘’Priez, et Elle apparaîtra de nouveau’’.

Représentation de l'apparition de Cuapa

 

« Le 8 septembre 1980, j'allai sur le lieu des apparitions dans l'espoir d'accomplir ce que je n'avais pas réalisé au mois d'août.

J'accompagnai de nouveau de nombreuses personnes, il y avait aussi des enfants. Nous priâmes le Rosaire, et dès que nous eûmes fini, je vis une lumière éclatante.

On voyait seulement cette lumière.

Il faisait clair et il n’avait aucun signe de pluie.

Je me dis intérieurement ‘’La dame est sur le point d'arriver !’’

 

L'autre signe fut la grande joie intérieure que je connais lorsque je suis sur le point de la voir.

Je vis alors une seconde lumière éclatante, lors de laquelle, Elle apparaît toujours, et je la vis sur un nuage. (…)

 

De cette manière, apparaissait la Vierge Marie. Je l'ai vue comme une enfant.

Magnifique ! Mais petite !

Elle était vêtue d'une tunique de couleur crème pâle, sans voile, ni couronne, ni manteau, ni ornement, ni broderies.

La robe ainsi que les manches étaient longues, ceinturé d'un cordon rose.

Ses cheveux bruns tombaient sur ses épaules.

 

Les yeux étaient d'un brun léger, presque de la couleur du miel, tout en elle, irradiait de lumière. Elle ressemblait à la Dame, mais c'était une enfant.

 

Je la regardai étonné, sans dire un mot, puis j'entendis sa voix qui semblait celle d'une enfant (…) . D'une très belle voix, elle donna le message, totalement identique.

Tout d'abord, je pensai, puisqu'il s'agissait d'une enfant, que ce serait plus facile de la voir pour ceux qui m'accompagnent.

C'était ma préoccupation.

Je me disais ‘Les autres devraient aussi La voir !’’

Je lui dis ‘’Laissez-Vous voir, afin que tout le monde Vous croit. Ces gens qui sont réunis ici, veulent Vous rencontrer’’

 

Les gens pouvaient m’entendre, mais ne pouvaient pas L'entendre.

 

Je lui parlai essayant de la persuader de se montrer, mais après m'avoir écoute Elle dit :

‘’Non, il vous suffit de leur donner le message ; pour celui qui croit, ce sera suffisant, et pour celui qui ne croit pas, même s'il me voyait, il ne croirait pas d'avantage’’

 

Ses paroles se sont accomplies. Je peux maintenant voir l'incrédulité ou la foi d'un individu.

 

Les personnes qui sont venues ne cherchent pas à voir un signe, le message leur suffit, ils le reçoivent. Certains ont de grands besoins, ils ne demandent pas un miracle, ils ne demandent pas la guérison, ils préfèrent faire confiance dans le Seigneur.

Il en est d'autres qui, par les signes en sont venus à croire.

 

Je connaissais un homme, qui rempli de joie, m'a dit ‘’Bernard, je crois maintenant que la Vierge est apparue. Vous en avez de la chance ! Je la vois aussi’’

Et il a indiqué l'endroit.

C'est dans l'ancienne chapelle, où était l'autel avant.

 

A quelques mètres il y avait un autre homme qui, quand il me vit passer à proximité, me dit plein d'indifférence :

‘’C'est vrai qu'Elle est là. Mais ce n'est rien de plus que les êtres d'autres planètes.

Qui sont-ils ?’’

 

Cela se produisit le 7 mai, 1981, la veille du premier anniversaire de la première apparition.

 

Je n'insistai plus pour qu'Elle se montre mais lui parlai plutôt de l'église que les gens voulaient construire en son honneur.

Le Père Domingo nous avait dit que c'était une décision qu'il ne pouvait prendre et que nous devions le dire à la Sainte Vierge. (…)

 

Elle me répondit ‘’Non ! Le Seigneur ne veut pas d'églises matérielles, Il veut des temples vivants qui sont vous-mêmes.

Restaurez le temple sacré du Seigneur.

Le Seigneur prend plaisir d'être présent en vous.

Aimez-vous les uns les autres.

Pardonnez-vous les uns les autres.

Faites la paix.

Ne la demandez pas seulement, faites la’’

(…)


A ce moment, l'ombre d'un doute me vint à l'esprit. Je décidai de lui confier ce doute : je ne savais pas si oui ou non, je devais poursuivre le catéchuménat.

Je souhaitais qu'Elle me conseille.

 

Elle me dit ‘’Continuez toujours fermement dans le catéchuménat.

Petit à petit, vous comprendrez tout ce que le catéchuménat signifie.

En tant que groupe communautaire, méditez les Béatitudes en silence’’.

 

Plus tard, elle ajouta ‘’Je ne reviendrai pas le 8 octobre, mais le 13’’

Ensuite, les nuages s'élevèrent comme pour chaque apparition. »

 

« Le 13 qui était lundi (…) nous étions une cinquantaine de personnes vers le lieu des apparitions. (…) »

Tous le monde prie et chante le rosaire, quand tout à coup se forme un cercle lumineux sur le sol.

 

« La lumière venait d'en haut. »

Elle était « comme un feu qui, en tombant sur le sol se dispersait. Voyant que cette lumière tombait sur la tête de ceux qui étaient là, je me retournai pour voir ce qui arrivait et vis qu'il s'était également formé un cercle dans le ciel. Nous nous dîmes ‘’son royaume est au ciel comme sur terre’’.

Ce cercle donnait des lumières de couleurs qui n'apparaissaient pas au sol.

On ne connaît rien de semblable ici bas.

 

Une jeune fille qui tenait sa mère par la main, essaya de s'en défaire, disant que la Dame l'appelait.

La maman l'a retenue encore plus fort et ne l'a pas laissée partir.

C'est la mère qui me l'a raconté après que les apparitions furent passées.

 

Il était 3 heures de l'après-midi.

On pouvait sentir une petite brise qui était suave comme un vent frais qui ne nous froissait pas.

 

Durant ce phénomène, nous restions silencieux et continuions de regarder ce cercle sur le sol comme un soleil de midi.

Tout à coup, une lumière semblable aux autres apparitions m'apparut.

 

Je levai le regard et vis la Dame. Le nuage était au dessus des fleurs que nous avions disposées, et au-dessus, les pieds de la très belle Madone.

Elle étendit les mains et nous envoya à tous, des rayons de lumière.

En la voyant ainsi les bras étendus, je dis aux gens ‘’Regardez la, Elle est ici !’’

 

Et personne ne me contesta. Je demandai alors à la Dame de se laisser voir, que les personnes qui étaient ici désiraient la voir.

 

Elle répondit ‘’Non, ce n'est pas tout le monde qui peut me voir’’.

 

Et je redis aux gens qu'Elle était sur le tas de pierres au-dessus des fleurs.

J'entendis quelques personnes pleurer.

Certains marmonnaient seuls.

 

Une dame qui s'appelait Mildred me dit ‘’Je ne vois qu'une ombre au-dessus des fleurs’’

Je me retournai vers la Dame pour demander à nouveau qu'elle se laisse voir et Elle me dit ‘’non’’.

 

Alors je me retournai vers les gens ‘’Regardez les fleurs sur les pierres !’’

Personne ne contesta.

Alors je Lui dis ‘’Dame, qu'ils te regardent pour croire parce que plusieurs ne croient pas ; Ils me disent que c'est le diable qui m'apparaît, que la Vierge est morte, comme n'importe quel mortel. Mais Dame, qu'ils te voient…’’.

Elle me dit ‘’non’’

 

Et levant les mains sur la poitrine, tout comme l'image de la Vierge des Douleurs, ces images que l'on voit dans les processions, lors de la semaine Sainte.

 

Son visage devint pâle comme celui de la statue, son manteau devint gris, et puis le regard triste et Elle pleura.

Je pleurai moi aussi.

Je tremblais de La voir comme ça et lui dis ‘’Dame, pardonnez-moi pour ce que j'ai dit, c'est moi qui suis coupable ! Vous êtes attristée à cause de moi. Pardonnez-moi! Pardonnez-moi !’’

 

Elle me répondit ‘’Je ne suis pas attristée et fâchée à cause de toi’’

Je lui demandai ‘’Et pourquoi pleurez-vous ? Je vous vois pleurer’’

 

Elle me dit ‘’Cela m'attriste de voir la dureté des cœurs de ces gens. Mais vous devrez prier pour eux pour qu'ils changent’’

(…)

« Priez le Chapelet. Méditez sur les mystères. Écoutez la Parole de Dieu qui se communique dans ces mystères.

Aimez-vous les uns les autres. Pardonnez-vous les uns les autres.

Faites la paix.

Ne demandez pas la paix sans la faire parce que si vous ne la faites pas, il ne sert à rien de la demander.

Remplissez vos obligations.

Mettez en pratique la Parole de Dieu. Cherchez des moyens de plaire à Dieu.

Servez votre voisin car de cette façon vous Lui plairez»

 

Quand elle eut fini de donner son message, je me souvins de la demande des gens de Cuapa.

 

Je lui dis ‘’Dame, j'ai beaucoup de demandes, mais j'ai oublié. Il en existe un grand nombre. Vous, ma Dame, les connaissez tous».

 

Puis Elle me dit ‘’Ils me demandent des choses qui sont sans importance. Demandez la Foi pour que chacun ait la force de porter sa croix.

La souffrance en ce monde ne peut pas être enlevée. Les souffrances, c'est la Croix que vous avez à porter.

C'est la vie.

S'il y a des problèmes avec le mari, la femme, les enfants, les frères.

Parlez, discutez, afin qu'ils soient résolus en paix. N'ayez pas recours à la violence.

N'ayez jamais recours à la violence.

Priez pour avoir la foi qui vous donnera la patience’’.

 

De cette manière, Elle me permit de comprendre que, si avec foi, nous demandons d'être libéré d'une souffrance, nous ne serons libérés que si la souffrance n'est pas la Croix que nous avons à porter.

 

Mais si la souffrance est la Croix d'une personne, ce poids se transformera en gloire.

C'est pourquoi Elle nous dit de demander la foi pour recevoir force et patience.

Ensuite, Elle me dit ‘’Vous ne me verrez plus en ce lieu’’

Je pensai que je ne la reverrais jamais et je commençai à me lamenter :

‘’Ne nous laissez pas, ma Mère ! Ne nous laissez pas, ma Mère ! Ne nous laissez pas, ma Mère !»

 

 

L’évêque de Juigalpa, sensible à la transparence de Bernardo, et aux messages sur les devoirs sociaux des fidèles, a accepté et approuvé la publication du livre sur les apparitions.

 

En 1982, il publie une lettre officielle pour cette approbation.

Mais il n’a pas pris de position sur les apparitions.

 

Lorsque l’évêque l’a autorisé à parler des apparitions, Bernardo a été sujet à toutes sortes de chantages.

 

Trois responsables du régime sont venus le voir pour lui offrir des terres et du bétail en échange de son silence.

La télévision diffusait des sujets sur lui où on expliquait qu’il était fou voire hystérique.

Une femme nommée Sandra a commencer à le harceler et à lui murmurer à l’oreille ‘’Je veux te voir à minuit…’’

Des catholiques ont du protéger Bernardo des photographes envahissants.


Un matin, la police du régime a attaqué sa maison et tenté de le kidnapper. Mais des pèlerins dormaient dans sa maison, et ils les ont affrontés.

 

Après avoir fait toutes ses classes, au petit et au grand séminaire, Bernardo a été ordonné prêtre le 20 Août 1995 à 64 ans.


Le Père Bernardo officiant a messe

Il est mort en 2000 et a été enterré dans la vieille chapelle où Notre Dame lui est d’abord apparue.

 

 

Prophéties


Les dernières paroles lors de la dernière apparition de la Sainte Vierge à Bernardo :

 

‘’Ne sois pas triste.

Je suis avec vous tous même si vous ne me voyez pas.

Je suis la Mère de vous tous pécheurs.

 

Aimez-vous les uns les autres.

Pardonnez-vous les uns les autres.

Faites la paix, parce que si vous ne la faites pas, il n'y aura pas de paix.

N'ayez pas recours à la violence.

Ne jamais vous tourner vers la violence.

 

Le Nicaragua a beaucoup souffert depuis le tremblement de terre, et il va continuer à souffrir si vous tous ne changez pas.

 

Si vous ne changez pas, vous allez hâter l'arrivée de la troisième guerre mondiale.

 

Priez, priez, mon fils, pour le monde entier.

De graves dangers menacent le monde.

Une Mère n'oublie jamais Ses enfants.

Et Je n’ai pas oublié que vous souffrez.

 

Je suis la Mère de vous tous pécheurs.’’

 


Célébration pour la Vierge au Sanctuaire de Cuapa.

Les apparitions de la Vierge de Cuapa ont aujourd'hui été reconnues par l'Eglise Catholique.


Sources :

 

Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours.

Rapport original de l’Evêque Pablo Antonio Vega, Evêque de Juigalpa, 13 novembre 1982

« Cuapa, Nicaragua », René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Editions Fayard, 2007

“Sirias, Silvio.Bernardo and the Virgin: A Novel”, Northwestern University Press, 2005

 

 

“Let Heaven and Earth Unite!Milford”, Weglian, Miriam and Stephen Ohio Edition Faith, 1996

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